Reina Oscura

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PARTIE 1
Point de vue interne

Je sortais du bureau de mon père, je n'avais pas compris la raison pour laquelle il avait réagit aussi excessivement bien que la situation m'inquiétait quelque peu, je pensais savoir qu'elle serait un jeu d'enfant pour mon père.

J'ai très clairement besoin de m'aérer l'esprit et de reprendre une bouffée d'air frais, et ça c'est mon petit secret. Personne ne le sait et doit savoir.
Je resterais aux yeux du monde Dayanna Felan, femme de pouvoir au sang-froid inébranlable.

Je descendis dans un des plusieurs garages de la demeure. Je pris une des motos et la montais avec agilité.
Les cheveux au vent, roulant à toute vitesse, je ressentais mille et une émotions tout en ne ressentant plus rien du tout. C'est tout là où réside la complexité de mes petites excursions cachées.
Mon spot fétiche s'afficha enfin devant moi après deux bonnes heures de routes. Je ralentis l'engin jusqu'à l'éteindre complètement  quand j'atteignis la falaise. Je continua à grimper quelques rochers pour atteindre le point le plus haut de la falaise. J'avais toujours l'impression très agréable d'être "on top of the world". 
Un paysage exquis se présenta fièrement à moi.  Le vent me fouettait délicatement mais aussi avec ferveur.
J'ai l'impression que le soleil touchait les montagnes.
La verdure complète s'offrait à moi, loin des habitations et de toutes traces de vies humaines à vrai dire. Toute trace de mal. Car le mal provient des humains.
C'est mon petit bonheur à moi.

Malheureusement pour moi, ma sonnerie de téléphone m'interrompit dans ma contemplation. Je grimaça et sortis mon téléphone de ma veste en cuir à contre cœur.
Un numéro masqué s'affichait sur l'écran. C'est quoi encore cette merde ? Étonnée, je plissais les yeux.
J'hésitais deux secondes à décrocher puis répondit à l'appel.

- Qui est-ce ? Dis-je pendant que le vent balayait mes cheveux telle une caresse agréable.

Seul un souffle parvint à mes oreilles, masculin définitivement
Je raccrochais immédiatement en reposant les yeux sur mon téléphone.
Par mesure de précaution, je sortis ma carte SIM avant de l'écraser et de la jeter par dessus la falaise.
Qui avait-été derrière ce coup de fil ?
Je savais pertinemment que je n'aurais peut-être jamais cette réponse. J'espère juste que cette personne s'était trompé.

Je remontais sur ma moto, après avoir descendu les quelques rochers et puis  en jetant un dernier coup d'œil à mon petit bonheur, j'allumais le contact et m'envolais vers Bogota.

XXXX

Plus tard dans la journée, Nani se pointa au manoir, il rentra dans mon bureau. 

- Que me vaut l'honneur de ta visite Nani ? Dis-je tout en feuilletant quelques documents initialement éparpillés sur mon vaste bureau.

-Tu ne me  répondais pas alors je me suis déplacé directement. Dit-il en s'asseyant sur le fauteuil en face du mon bureau. 

-Oui évidemment, puisque j'ai cassé ma puce, d'ailleurs voilà mon nouveau numéro, tache de le garder précieusement. Dis-je en lui tendant un bout de papier.

-Que s'est-il passé ? Demanda-t-il en fonçant les sourcils.

-Rien. Bon, j'attends ton rapport sur Gerico. Dis-je impatiente.

- On lui a soumis une série de propositions de cartels et il n'a hoché la tête qu'une seule fois: des Mexicains.

- Des Mexicans tu dis ?
Es-tu sur que l'on peut faire confiance à ce Gerico?

-Oui, absolument Dayanna. C'est un Colombien pur et dur, il ne trahirait jamais son pays.

-C'est un appel à la guerre que nous allons lancer contre le Mexique si ça s'avère vrai. Tu le sais aussi bien que moi