REBELLE

PARTIE. 44

« Est-ce vrai ce qu’on m’a dit ?  Niougui doga ame xew nak dara dou yomb (C’est maintenant qu’on vient d’avoir une cérémonie alors rien ne sera facile) .Mamy 

«  Takkou diakk rek guay deff wala (Tu ne feras que l’union religieux  oubien ? »  .Titi

« Réception wala diakarlo (Fête à l’européenne ou à la sénégalaise ?) » .Titi

«  Qui est l’heureux élu ? Il est de quelle ethnie ? » .Aïssata Sow

«Quel est sa profession ? Est-ce vrai qu’il est docteur ? » . Mary Niang

Les messages continuaient de  pleuvoir amies, cousines, voisines… toutes en venaient aux nouvelles. La nouvelle de mon mariage avec Galass avait fait le tour il n’y avait pas de doute. Kal’s avait réussi son tour, elle qui voulait que tout le monde sache j’étais servie. Ce matin en allant travaillé j’avais été intercepté par mère Walf qui faisait mes éloges avant de me demander dans quel hôpital travailler Galass pour aller faire ausculter son petit fils qui se plaignait de maux ventre depuis un moment.  

J’ignorais qu’en moins de 24h cette nouvelle ferait le tour et avoir une telle ampleur. Si mes copines pensaient déjà à la cérémonie mes cousines elles ne s’intéressaient qu’au profil et Cv de mon futur mari. Futur mari ce groupe de mots que j’entendais depuis hier ne parvenait à se graver dans ma mémoire. Certes on avait parlé de mariage mais il n’y avait encore rien de concret……

Pour ne plus être déranger, je mis mon téléphone sous silence et le remis dans mon sac à main avant d’apercevoir monsieur Tall. De loin il m’offrit son plus beau sourire que je lui rendis en l’observant sans gêne. Il avait bon gout en matière de sape il n’y avait pas à dire. Déjà qu’il était mignon, il savait se mettre en valeur. Si j’étais un homme, il n’ya pas de doute c’est son style que j’adopterai. C’est avec un regard aguicheur qu’il me rejoignit après avoir salué madame Sané pour s’installer en face de moi.

_ Avec ce vert couleur de l’espoir, c’est certain que Dieu exaucera tous mes souhaits aujourd’hui. Ce vert qui me rappelle mon fruit préféré la pomme. Oui la pomme ce fruit défendu mais cependant pas n’importe quelle pomme mais la pomme verte aussi verte que ta belle robe et laiteux à l’intérieur comme ton lumineux teint aussi soyeux que de la soie qui ne me donne qu’une seule envie : c’est de te croquer. Bonjour à toi sucre d’orge ou devrais-je dire ma pomme d’amour !

J’éclatai de rires. J’en avais rencontré de beaux parleurs au cours de ma vie mais quelqu’un comme Amidou Tall c’était une première. Non seulement il était éloquent mais savait manier le vers tel un poète. Depuis qu’il m’avait rencontré chez sa sœur à chaque fois qu’on se voyait j’avais droit à une salutation sur mesure des plus lyriques.

_ Monsieur Tall………

_ Aie se tenu-t-il le cœur. Call me Amidou sweety heart! Amidou comme l’ami doux que je suis.

_ Yow do dème (Tu ne partiras pas loin)

_ Souma Guissé kou melni yow fo beugeu ma dem yaye sama terminus (Ou veux-tu que j’aille en voyant quelqu’un comme toi. Tu es mon terminus)

_ Alors ta femme elle est quoi un arrêt de stationnement ?  Sortis-je le plus naturellement en jouant avec le stylo entre mes doigts.

Il se braqua aussitôt.

_ C’est Nassira elle t’a dit que j’étais marié ?  

_ Non elle ne m’a dit rien. Est-ce un secret le fait que tu sois marié ? J’ai vu une photo de toi en compagnie de ta femme dans l’album de ta nièce qui m’a dit qu’elle était ton épouse sa tante Dalanda. Amidou Tall je ne suis pas née de la dernière pluie pour être berner. Certes tu es l’ainé de Nassira et malgré qu’elle soit plus âgée que moi cependant tu n’es pas intelligent plus que moi. Je ne suis ni une petite fille non plus à qui on peut faire gober des mensonges aussi facilement.