CHAPITRE 13 - L'Heure de vérité

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Lenora baissa la tête.

— Je suis désolée, murmura-t-elle d'une voix douce en s'adressant à Xerys.

Mon amie acquiesça, mais tout indiquait qu'elle ne voulait pas en parler plus longtemps.

Lenora reprit son expression hautaine, comme si elle n'avait qu'à enlever et remettre un masque. Elle ordonna aux trois hommes de se rapprocher, et j'en déduis que c'était des soldats meridiems.

— On n'est pas beaucoup, mais la stratégie d'Iros est de rester discrets. Il t'a demandé de renvoyer un « message de détresse » — je cite — si tu avais encore besoin de lui.

Cet Iros doit être un grand ami d'Elyon, pensai-je, sarcastique. Seulement, le Meridiem demeura insensible à la pique que lui avait envoyée cet Iros, et hocha la tête.

— Il a eu raison.

Lenora le dévisagea un instant, puis prononça d'une voix fatiguée en regardant ses hommes :

— Tu te chargeras de les diriger, comme d'habitude.

Elyon ne répondit pas, mais de toute façon il n'avait pas réellement le choix.

— Alors, que comptez-vous faire ? Rentrer ? lança Lenora, le plus naturellement possible.

Je faillis m'étouffer. Rentrer? Où? C'était ça le plan ? Je n'y connaissais pas grand-chose en ce qui concerne les missions d'une Gardienne des Légendes, mais j'étais certaine qu'abandonner ne faisait pas partie de la liste.

— Oui.

— Pardon ?

C'était sorti tout seul. Xerys sursauta à côté de moi, interdite.

Je ne savais pas quoi dire ; jamais je n'aurais pu imaginer de lui qu'il dise une telle chose. Alors, on laissait gagner Archaos ?

Elyon, qui devait sentir que je commençais à m'échauffer, aveuglée par l'incompréhension, se retourna. Inutile de voir son visage pour deviner qu'il était tendu.

Quand il refit face à nous, je ne crus pas l'avoir déjà vu avec un air aussi grave.

— Il faut que je vous dise quelque chose. Cela te concerne principalement, Seira, précisa-t-il en dardant ses yeux sur moi.

Mon cœur rata un battement, et ce fut comme si, brusquement, le monde s'était mis à tourner au ralenti. Me sentant observée, je relevai le regard. Lenora me fixait avec insistance, ne prenant même pas la peine de s'en cacher.

— Il vaut mieux que l'on en parle à l'intérieur, ajouta Elyon en désignant la vieille bâtisse du menton.

Le fait que cette discussion ne puisse pas être entendue de tous me fit angoisser encore plus, et cette fois, ce fut moi qui eus besoin de presser la main de Xerys.

Lenora s'engouffra à l'intérieur du bâtiment, et Elyon ferma la marche en ordonnant aux gardes de se poster aux alentours. Puis, après avoir vérifié d'un rapide coup d'œil que nous n'étions pas suivis, il entra enfin dans la vieille maison de pierres.

— Alors, qu'est-ce que tu as à nous dire ? s'impatienta Lenora.

Pour la première fois depuis que je l'avais rencontrée, j'eus envie de la prendre dans mes bras. Le suspens était insoutenable.

Elyon ne fit pas attention à sa dernière réplique et se posta face à moi, croisant les bras et enfonçant son regard outre-mer dans le mien.

— Lorsque je t'ai rencontrée, tu te trouvais dans l'Honorus et tu venais de découvrir le Profundeanus. Je ne sais pas si tu en as eu conscience, mais à ce moment-là, une marque étrange est apparu sur ton front. Elle s'est d'ailleurs également manifestée à ta nomination.

La Gardienne des Légendes ✷ Tome I. La Relève [REPENSÉ & RÉÉCRIT]Where stories live. Discover now