Compréhension

265 20 1
                                    

Le soleil se couchait languissamment par-dessus la ville, les rayons rougeoyants illuminaient le salon de Yami. Seuls les ronflements calmes et réguliers de son protégé se faisaient entendre. Après avoir raconté son histoire, Yûgi se calma et s'endormit sur le sofa. Le tuteur, silencieux, était assis sur une chaise à ruminer les dires du garçon.

Dans sa nouvelle maison, il était bien traité. Il était nourri trois fois par jour, pouvait sortir pour se dégourdir les jambes. Toutefois, à intervalles réguliers, il était enfermé dans une chambre pendant des heures, avec plusieurs médecins qui l'interrogeaient et effectuaient une multitude de tests. Cela n'était pas une torture pour lui, mais lui rappelait de mauvais souvenirs.

Le portable du jeune tuteur se mit à sonner, ce qui tira de sa rêverie Yûgi. Yami répondit à voix basse afin de protéger le sommeil de son compagnon. Quittant la pièce pour aller au balcon, téléphone à l'oreille, une voix familière et inquiète, le questionna :

— Salut, excuse-moi de te déranger, mais nous n'avons pas de nouvelles de Yûgi... Ça fait deux jours que Kaiba et moi le cherchons.

— Il est ici, mais j'aimerais que vous veniez discuter un peu.

— Bien sûr, Kaiba viendra... Tu sais, ma présence perturbe Yûgi...

— Je vois, donc à la prochaine Yûki.

La conversation terminée, Yami retourna au salon pour voir comment allait le garçon... il s'était assoupi sur le sofa. D'ailleurs, c'était la première fois qu'il voyait son patient comme cela, complètement détendu. En attendant son invité, il prépara du thé, tout en repensant à cette curieuse phrase.

Le garçon qui a perdu son numéro, le numéro qui a quitté la liste...

Yami ne comprenait vraiment pas pourquoi un garçon perdait son numéro ? Comment l'avait-il perdu ? C'était curieux... Il y avait tellement de questions, tellement de possibilités. Le jeune homme oublia même ce qu'il faisait... Il éteignit le feu où l'eau du thé bouillait et se gratta la tête, toujours aussi perturbé par cette révélation. La sonnerie de sa porte d'entrée retentit peu après, et c'est en traînant les pieds qu'il ouvrit. Un homme de grande taille, un peu énervé, le fusilla du regard. À peine entré, Kaiba se dirigea vers le salon et se mit à interroger et réprimander le garçon.

— Tu ne te rends pas compte à quel point j'étais inquiet !

— Non.

— Ce n'est pas croyable...

Alors que Kaiba soupirait, le tuteur s'approcha d'eux et invita celui-ci à s'installer pendant qu'il servait le thé. Ils discutèrent donc des traitements de Yûgi. Yami déclara sans retenue que les soins n'amenaient que peu de résultats... Le peu de temps qu'il avait partagé avec son protégé montrait une infime évolution de son état. Il souligna ses propos en citant le comportement du garçon qui était toujours allongé, à fredonner.

— Je vois... Tu veux donc le garder et t'en occuper ? demanda Kaiba.

— Exactement ! C'est le mieux à faire.

— Bien... tu seras rémunéré en fonction des progrès.

— L'argent n'est pas ma motivation, je veux juste qu'il se sente bien, déclara Yami en regardant le garçon qui avait l'esprit ailleurs.

— Hum... souffla Kaiba tout en se levant. Je vais te parvenir ses affaires, je sens qu'avec toi il sera plus à l'aise.

Avant de partir, il pinça gentiment le nez de Yûgi pour le taquiner et lui dit au revoir.

C'était la nuit, Yami avait reçu toutes les affaires de Yûgi et lui avait préparé sa chambre. Son patient était ravi de rester avec son tuteur favori. Assis côte à côte sur le canapé, ils mangèrent tous les deux devant un film d'animation tout en le commentant. Yami put remarquer que son protégé était totalement calme. Kaiba lui avait rappelé qu'il était sous calmant, mais visiblement il n'en avait pas besoin, son anxiété traduisait son manque de sécurité. Yami regarda l'heure sur son téléphone et remarqua qu'il avait reçu plusieurs messages d'Anzu. Il n'avait aucune envie d'y répondre, donc il posa son portable plus loin et tapota la tête de Yûgi.

PATIENT42Where stories live. Discover now