PATIENT42

Mystère

4 juin 2014

C'est l'anniversaire de « mon patient », je mets « mon », mais depuis la nouvelle réforme je suis juste là, à le regarder tourner dans la pièce, se fixer dans le miroir, lire ses bouquins barbants sur la musique de mon cul. Enfin, être payé plus de 220 000 yens juste pour surveiller un gosse une heure ou deux, c'est le paradis.

21 juin 2014

Je mangeais du chocolat en attendant et le gosse me fixait. Il peut toujours rêver, il n'en aura pas.

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C'est samedi, jour de repos. Yami flâne dans son lit carnet en main et stylo dans l'autre. À chaque commentaire débile du carnet, il s'amuse à mettre des insultes à côté. Ça l'énerve que son protégé se fasse rabaisser ou persécuter.

C'est juste un enfant perdu qui a besoin d'attention et d'aide ! Pas une bête de foire ! Personne pour chercher à le comprendre en six ans ! hurla Yami mentalement.

Il regarde son réveil qui indique sept heures vingt du matin, il se demande s'il ne va pas rendre visite à Yûgi. Ça changerait du soir et il pourrait voir son attitude dès le réveil. Yami, sourire aux lèvres, imaginait son petit protégé avec sa frimousse encore endormie et cela faisait battre son cœur. Même s'il est un peu perdu, il est tout de même mignon. Qu'est-ce qui lui prenait d'avoir des pensées pareilles ? Et d'y prendre plaisir en plus ! Le jeune homme se secoua la tête et remit son nez dans le carnet pour essayer d'oublier ses pensées étranges.

Plus tard...

L'horloge de son téléphone indiquait huit heures cinquante-huit. Yami était dans le bus qui se rendait à l'hôpital, tenant un sac de nourriture. Il avait décidé de manger avec son patient aujourd'hui. Mais comme à son habitude, il accéléra le pas pour atteindre la chambre de son patient, sans se faire arrêter par les médecins.

Dès son entrée dans la chambre, il regarda son protégé qui était assis au milieu de la pièce. Yami s'approcha en l'appelant par son prénom, déposant avant tout le sac de nourriture à côté. Il n'eut aucune réponse. Intrigué, il avança de quelques pas pour enfin constater qu'il dormait. Le jeune tuteur eut un grand sourire amusé pour ensuite secouer doucement Yûgi. Le jeune garçon sursauta et le poussa au sol pour lui sauter dessus. Dos à terre, littéralement dominé par son patient qui commençait à l'étrangler. Le manque d'air se fit sentir. Yami, pris par surprise, ignorait comment le repousser, il invectivait son protégé qui reprit conscience aussitôt. Yûgi retira ses mains du cou de son tuteur tout en haletant.

Le jeune homme toussa et reprit de son mieux son souffle. Il se frotta le cou tout en regardant les yeux de son patient qui était toujours sur lui. Lors de l'attaque, ses yeux étaient vides et son visage exprimait de la colère mélangée de peur. Yami lui prit les mains et sourit.

— Bonjour Yû-Yûgi..., articula le jeune tuteur avec beaucoup de mal.

— J'ai failli te tuer, et tu fais comme si rien n'était !

— Ce n'est pas ta faute, tu étais juste hors de toi.

— Frappe-moi ! Punis-moi ! Je t'ai fait du mal Yami, cria le garçon.

— Yûgi, tu comptes rester assis sur moi ? demanda-t-il en lui lâchant les mains.

— Ah pardon...

Yûgi se retira de son tuteur qui se relava en poussant un grand soupir pour ensuite caresser la tête de son petit protégé qui baissait la tête.

— J'ai amené le petit-déjeuner, donc mangeons ! On oublie ça, d'accord ?

— Je ne peux pas oublier ça...