PATIENT42

La couleur du ciel

Lundi matin, Yami était devant l'immeuble de la société de Kaiba il avait trouvé facilement l'adresse. Mais allait-il être facile de rencontrer la personne concernée. Motivé, il entra en compagnie de Mahado et se dirigea vers l'accueil. La secrétaire, un peu tête en l'air, ne prêta pas attention aux hommes qui se tenaient devant elle. Ce fut par un énorme raclement de gorge que Mahado gagna son attention. Elle les regarda avec étonnement.

— Nous souhaiterions rencontrer Seto Kaiba, c'est très important, déclara Mahado d'un ton calme.

— Vous avez rendez-vous ?

— Non, mais c'est pour lui parler d'un sujet qui le concerne, répondit-il.

— Mais vous ne pouvez pas sans un rendez-vous.

Yami, énervé, commença à insister pour avoir une entrevue avec Seto, mais la secrétaire resta impassible et lui répondit :

— Envoyez-nous nous un e-mail dans la semaine, et on vous répondra aussi vite que possible.

— On ne peut pas attendre, c'est urgent et ça concerne un de ses proches, renchérit Mahado en soupirant.

— Je suis désolée, mais vous devez envoyer un e-mail et attendre qu'on vous contacte. C'est la procédure.

— Je m'y attendais, mais on va attendre aussi longtemps « que possible ». On va attendre là, même si je contreviens au règlement... Yûgi en vaut la peine !

— Très bien ! Je vais contacter la sécurité.

Les gardes arrivèrent très vite et commencèrent à menacer « poliment » Yami et Mahado qui leur tenaient tête. À ce moment un jeune garçon aux longs cheveux noirs habillé d'un costume blanc vint les interpeller et congédia les hommes de la sécurité.

— Vous avez bien dit Yûgi ? C'est l'hôpital qui vous envoie ?

— Non, mais c'est important. Je suis son tuteur et je m'occupe de lui depuis un mois. Et il faut que Kaiba sache ce qui se passe avec Yûgi, c'est important.

— Très bien, je suis Mokuba et je suis le vice-président. J'aimerais en savoir plus aussi, suivez-moi...

— Merci beaucoup, répondirent Mahado et Yami.

Ils prirent un ascenseur ultra moderne qui avalait les étages, alors même qu'ils devisaient. L'homme de confiance recevait souvent des nouvelles, connaissait son état de santé, et recevait également des e-mails de celui-ci. Yami se sentait triste, car la voix du garçon exprimait de la joie. Il avait peur de briser les espoirs de Mokuba en lui dévoilant la vérité. Entrant dans une pièce emplie de paperasse, les deux hommes se firent fusiller du regard par un grand homme brun aux yeux bleus, a l'air sévère, assis confortablement sur son siège. Il portait un beau costume blanc et une cravate bleue.

— Grand-frère, c'est l'un des tuteurs de Yûgi. Il dit qu'il a une chose importante à nous dire.

— Bien, faites vite alors.

— Eh bien, j'aimerais que vous regardiez ça alors que nous bavarderons. Je vous en prie, ne contactez pas l'hôpital afin qu'on puisse le faire sortir de cet enfer, ajouta Yami en lui montrant toutes les preuves.

— Enfer ? Il est dans le meilleur hôpital de Tokyo, s'exclama Mokuba en contenant avec peine son incompréhension.

Les deux frères se mirent à éplucher les diverses preuves tout en écoutant Mahado et Yami raconter les conditions de vie de leur proche. Ils comprirent vite que tout ce qu'on leur avait dit et montré à l'hôpital était un tissu de mensonges. Seto grinça des dents et frappa sur son bureau de toutes ses forces, faisant sursauter Yami. Le petit frère marqua son dégoût par un flot de jurons, les yeux larmoyants...