Livaï X Reader | L'absurdité de ce monde

(13) - L'épuration sauvage

France, novembre 1944

Pourquoi donc personne ne comprenait ses choix ?
N'était elle pas en mesure de savoir ce qui était bon ou mauvais pour elle ?
Qui étaient donc tout ces gens pour la juger sur sa décision ?

Depuis toujours, elle avait vécue ici, et il n'y avait pas un seul visage qu'elle ne connaissait pas.
Les allemands avaient laissés leur plaie ici, comme partout ailleurs en France.
Presque aussitôt, les gens avaient cherchés à oublier leur passage en ces terres, comme si cela n'était jamais arrivé, comme si la collaboration et Vichy n'avaient jamais existés.
Enfin presque, les gens prenaient récemment un malin plaisir à régler leurs comptes, avant de subir à leur tour cette amnésie collective.

Pourquoi tout le monde s'était mit à l'observer comme une étrangère, lorsque son ventre avait commencé à prendre des rondeurs ?
Pourquoi ne pouvaient ils pas se réjouir pour elle, ou tout au moins la supporter dans cette dure épreuve ?

Assez rapidement, elle n'avait plus eu la possibilité de cacher sa grossesse évidente.
Elle avait bien essayée de porter des robes plus larges ou de stipuler une soudaine prise de poids, mais après  quatres mois de grossesse, c'était presque devenu mission impossible.

Sa mère avait très rapidement comprit.
Après tout, la française était une bien mauvaise menteuse, et la nervosité de la situation, la rendait particulièrement anxieuse, tant que son visage le disait à la place de sa voix.
Elle aussi, n'avait pas comprit son choix, et lui avait même hurlée dessus pendant de longues minutes, lui rappellant que ces hommes étaient ceux qui étaient responsable de la mort de son père, de la disparition de Mike et de tout leurs malheurs...
Elle n'était même plus sûre d'avoir écoutée jusqu'à la fin, fatiguée à l'idée qu'on la prenne toujours comme une enfant immature, malgré son âge.

De ces malheurs là certes...!
Mais son père, c'était Sieg qui l'avait descendu, et pour Mike, ce n'est pas comme si Livaï avait pu empêcher quoi que ce soit.
C'était drôle, parceque eux avaient plus ou moins collaboré, ce qui attirait déjà les foudres de pas mal de personnes au village. Les allemands les avaient enrichis d'une certaine façon avec tous les échanges outre-Rhin, et contrairement à d'autres, ils avaient pu manger à leur faim jusqu'ici.
Comme dans tout, il avait du négatif, mais aussi du positif.
Sa rencontre avec Livaï était du domaine de l'extrême positif.

"Comment à tu pu coucher avec un homme comme Ackerman ?!"

Qu'elle lui avait demandée.
Mais elle n'avait pas su quoi répondre, alors elle n'avait rien dit.
Il n'en comprenait pas le sens. A quoi correspondait ce "comme" ? À un homme de ce tempérament, réservé et très maladroit ? Il n'y avait pourtant rien de plus adorable que ce genre d'homme, même si quelque fois un peu agaçant. C'était seulement racial, et très honnêtement, elle n'arrivait pas à comprendre ceux qui défendaient les juifs, tout en crachant les allemands.
Ce que ce régime avait fait était impardonnable, c'était non discutable certe, et elle même ne pouvait l'accepter et l'excuser.
Mais comme tous les juifs n'étaient pas comme le Reich voulait les montrer, tous les allemands n'étaient pas forcément ces êtres hideux qu'on se plaisait à lui décrire.

Répondre qu'elle en était amoureuse ne lui semblait pas être un argument pertinent, et de toute façon, cela n'aurait fait qu'aggraver son cas.
Cependant, elle avait bien précisée malgré tout que Livaï n'avait ni abusé d'elle, ni ne lui avait forcé la main, et que c'était pleinement consenti comme rapport.
Sa mère s'en était d'autant plus énervée, mais elle désirait maintenir une image négative la plus minimisée possible de son amant.
Cet enfant ne naîtrait pas d'un viol, mais suite à une belle nuit d'amour, et elle tenait à être claire là dessus.
Elle avait néanmoins omit le fait qu'elle entretenait depuis bien plus longtemps une relation avec lui, et seule Hansi le savait.