(15) - Vergib mir

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Munich, lendemain de l'attaque.

La porte du bureau claqua avec fermeté, faisant brusquement émerger Livaï de ses longues pensées.

La nuit avait été courte, voir, si l'on parlait de sommeil, inexistante.
L'homme manquait cruellement de repos, tant, que sa capacité de réflexion en demeurait profondément incertaine.
Toujours vêtu de ses vieux habits de civils, vêtements d'adolescents ressortis des tréfonds d'un placard poussiéreux, aujourd'hui, plus encrassé que la veille avec pour cause sa pénible détention, il attendait son jugement.
Livaï aurait bien fait le ménage, juste pour s'occuper, mais il n'avait rien eu pour le faire,pas même la vieille couverture d'une couchette, ni même de couchette d'ailleurs.

C'était drôle..
Combien de personne avait il enfermé ici avant lui ?
Dix, cent, des milliers,... Peut être bien des millions ? Voir même le monde entier d'une certaine façon ?

Cette fois ci, à son tour, d'être enfermé dans cette étroite salle, sans rien pour s'assoir ou dormir.
Il n'y avait même pas de quoi uriner, ni même déféquer, et les odeurs pestinantielles de déchets organiques et humains lui avait poussé le cœur au bord des lèvres tout le reste de la nuit.
Les gens avant lui aussi apparament, si il en jugeait par l'état du sol.
Il n'avait même pas tenté de s'asseoir tant le sol était crasseux, et s'était contenté de rester debout, pas même appuyé contre le mur moisi, là où il y avait juste assez de place pour ne pas marcher dans quoi que ce soit de regrettable.
Cela avait été compliqué, de tenir malgré la fatigue, et surtout contre certaines envies pressantes, mais il avait tenu bon.

À quoi bon dormir, pisser et chier de toute façon ?
Cela ne semblait plus rimer à grand chose, puisqu'il allait mourir.
Si ce n'était pisser dans la gueule de l'autre singe, juste pour rire une dernière fois avant qu'on ne lui colle une balle dans le dos.

L'homme imposant, vient s'assoir devant le bureau, ouvrant silencieusement un dossier, comportant à vu d'œil de multiple paperasses.
Livaï les observait d'un air las, luttant contre le sommeil, se disant qu'au moins il était libéré de tout ces papiers interminables et sans autre intérêt que de lui foutre la misère du monde en pleine tronche.

-"Livaï Ackerman, 25 dezember 1917 in München geboren, 27 Jahre alt...
Keine Vater, eine Mutter, Kuchel Ackerman, 54 Jahre alt, und ein Onkel, Kenny Ackerman, 57 Jahre alt... Einzelkind.
Nicht verheiratet, keine Kindern."

L'homme écouta les mots de moitié, ayant seulement tourné les yeux lorsqu'il avait entendu le nom de sa mère.
Kenny par pitié, dit moi que tu es déjà parti loin avec maman... Pensa le résistant.

-"Du bist in der Wehrmacht im Jahre 1937 beigetreten... Einige Montate im Ausbildung, mehr als perfekte Ergebnisse. Verziert mit der Dienstauszeichnung der Wehrmacht für 4 Jahren, Eisernes Kreuz, erste Klasse, Deutsches Kreuz in Gold, Ehrenblattspange, und dann Hauptmann in das Heer.
Fünf Jahren in Frankreich, spricht fließend französisch....
Es ist ein perfektes Profil.
Was denkst du, Herr Ackerman ?"

Herr ?
Il aurait bien eu envie de rire, mais il se contenta seulement de ne rien répondre.
Comme si énoncer toute ses décorations militaires allait changer quelque chose.

L'homme face à lui sembla soupirer.

"Was hast du gemacht Livaï...?!
Ich hätte nie geglaubt ! Warum ?"

Tenta à nouveau son commandant, cette fois ci, l'air plus outré.
Livaï ne répondit toujours rien.

"Ich wollte es nicht glauben...
Aber Sieg hatte recht."

Continua il, éveillant cette fois ci l'intérêt de l'homme, qui exprima pour la première fois, une quelconque expression faciale, démontrant son incompréhension.

Livaï X Reader | L'absurdité de ce monde Où les histoires vivent. Découvrez maintenant