Un vent fort soufflait menaçant de soulever sa robe. Elle enleva ses lunettes pour lire un tableau d'où était marqué Gourel Oumar Ly : un village du département de Matam situé sur le fleuve Sénégal. Ce fleuve qui servait de frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. De l'autre côté du fleuve on apercevait la Mauritanie.

A côté du garage, en face du fleuve, un bâtiment neuf avec des vitres teintées et barreaux en aluminium aux fenêtres abritait un poste de police de la Direction de la Police de l’Air et des Frontières (DPAF) y était établi. Ce poste frontalier avec ce pays voisin servait de point de passage dans les deux sens, toutefois surveillés efficacement par les Agents en fonction dans ces localités. Ce bâtiment abritait également un poste de Douane qui aidait à barrer  la route aux contrebandiers, lesquels utilisaient ce point de passage pour faire rentrer au Sénégal des produits venant de la Mauritanie. L’instauration de ce poste permettait aux populations d’être proches de l’administration et de pouvoir dédouaner leurs marchandises, sans parcourir des dizaines de kilomètres jusqu’à la ville de Matam.

Alors que Sir discutait avec les policiers, Zahra sortit son téléphone et entreprit de filmer et de prendre des photos.

_ Cette femme ne sait-elle pas qu'elle va monter dans une pirogue pour s'habiller ainsi ? Soumit l'un des policiers en la regardant.

_ Cette femme est avec moi ! Répondit Sir en fronçant les sourcils.

_ Je voulais dire qu’en prenant la pirogue votre épouse devrait faire attention. Vos cartes d’identité svp.

Sir fit à Zahra un signe de la main d’approcher.

_ Pour quel raison vous rendez vous en Mauritanie?  Leur demanda l'agent une fois leurs noms inscrits dans un registre en leur rendant leurs cartes d’identités. 

_ Nous allons rendre visite à de la famille !

_ D'accord alors une fois sur le sol mauritanien veuillez donner à  nos homologues  ce même motif.

Ils empruntèrent le couloir pour descendre sur le fleuve. Là-bas des pirogues étaient accostées. Certaines d'entre elles étaient peintes aux couleurs de la Mauritanie. Sur l'une d'elles des gens montaient facilement. Zahra fut ébahie de voir de vieilles dames avec leurs boubous monter sans difficulté. On aurait dit qu'elles l'avaient fait toutes leurs vies. Sur le coup ses pensées allèrent vers Adji Gueye. Ironiquement elle se dit que cette exercice serait parfaite pour elle contre ses arthroses.

Du haut de ses chaussures compensées marron beige et sa démarche féline, sa jambe droite baignant hors de sa robe, les gens la reluquaient ouvertement. Ils payèrent chacun 500f Cfa prix de  la traversée pour accéder à la pirogue.

Il ne restait qu'elle sur la berge. A chaque fois qu'elle s'apprêtait à poser un pied sur le rebord de la pirogue et que celle ci tanguée, elle se mettait à crier pour reculer.

_ Yangui deugueul ni nare yi niémé wouniou ndokh dé (Tu es entrain de confirmer que les maures ont peur de l’eau) le charriait Sir en la filmant

_ N’importe quoi, je ne veux simplement pas mouillée ma robe en tombant. Ifra attrape mes chaussures et mon sac à main. Lui lança-t-elle ses affaires.

Sans se soucier des autres, elle souleva sa robe et l'attacha à mi-cuisse à l'aide des pans. 

_ Attrape ma main !  Lui tendit Sir la sienne en la voyant faire plusieurs manège pour monter. 

_ Pourquoi tu souris hein ? Qu’est-ce que tu as en tête ? Si tu me fais tomber tes joues sentiront la chaleur de mes ……

_ De tes lèvres je suis preneur mais je ne te ferai pas tomber tu as ma parole.

REBELLE Where stories live. Discover now