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            Deux semaines de vacances. Je suis allé à la bibliothèque, j'ai fait du vélo, j'ai jardiné, j'ai lu d'autre poètes (Apollinaire, François Villon), j'ai couru comme un fou autour de la maison jusqu'à tomber, j'ai compté dix millions de fois ma respiration (exagération), j'ai marché sur les mains dans le jardin, j'ai jardiné, j'ai fait des choses banales de la vie quotidienne, j'ai mangé, pissé, chier, je me suis lavé. J'ai oublié de dormir, la plupart du temps. Je me suis coiffé, mes cheveux repoussent vites, je ressemble un peu à Sym, un Sym décoloré, je ne me regarde plus dans le miroir. J'ai imaginé Cookie, Cookie venait jouer avec moi dans le jardin, on s'envoyait une balle, ou on courrait ensemble, on se racontait des trucs, on s'amusait bien. Cookie avait mis des chaussettes rouges. Je lui ai dis « j'ai envie de me couper » et il m'a poussé dans l'herbe « ne fais plus jamais ça, ne le fais plus ! ».

Je me suis coupé, parce que Cookie n'existe pas.

Deux semaines et c'est horrible, je ne peux pas tenir un jour de plus.

J'allume mon ordinateur, et je réponds au mail de Sym.

« Sym, c'est les vacances et tu n'es pas là. Tu es parti en camping avec tes amis pendant trop longtemps maintenant. Reviens et si tu reviens je te donnerai toute ma collection de bouchons, je sais que tu la trouves marrante. »

Puis j'attends une réponse. Ils n'ont pas le câble dans la mort ?

Sans doute pas.

Sym ne me réponds pas.

Je jette ma collection de bouchons à la poubelle.

Le goût amer du chocolatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant