Chapitre 18

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KLANGKARUSSELL FEAT. WILL HEARD - SONNENTANZ



Kyoto, Japon


Un minibus de couleur vert sapin entreprit une manœuvre. Il se gara devant un bâtiment en briques. Quelques secondes plus tard, un groupe d'enfants en uniforme en descendit, s'extirpant un par un du véhicule. Ils s'alignèrent devant une institutrice. Vêtus d'une chemise blanche, d'une jupe marron pour les filles et d'un pantalon de couleur identique pour les garçons, ils suivirent docilement l'institutrice à l'intérieur de l'infrastructure.

À la vue de ce spectacle, Andrew ne put retenir un sourire en coin. Il revoyait sa petite sœur sautillant sur le chemin de l'école, ses couettes remuant au rythme de ses pas. Elle avait été si heureuse de s'y rendre. Il se souvenait de ce sentiment de fierté qui l'avait gagné, en l'observant franchir la porte de la maternelle. Beth avait lâché la main de sa mère. Elle lui avait fait un câlin et le jeune garçon lui avait adressé un clin d'œil.

Sans un regard en arrière, elle avait pénétré dans l'enceinte de sa classe. Le regard attendri de sa mère avait rapidement été interrompu par son téléphone vibrant dans son sac à main. La mine réprobatrice, Andrew s'était éloigné, sachant pertinemment qu'elle ne lui prêterait plus attention. Une fois encore, il avait maudit son père, qui brillait par son absence. Et dire que depuis le début, il n'a jamais été là, se rappela-t-il en serrant les dents.

Le regard assombri, il avança nonchalamment, les mains enfouies dans les poches de sa veste en cuir. La nuit venait à peine de s'installer. Des gouttes d'eau perlèrent sur son visage et il se crispa, réprimant un frisson. La tête baissée, perdu dans ses pensées, il ne fit pas attention au jeune homme qui se rapprocha de lui. Un raclement de gorge le sortit de ses songes.

« C'est chiant, les averses, hein ? » commenta Maksimilian d'une voix rauque.

Il haussa les épaules en guise de réponse.

« Je, hum, je ne sais pas trop par où commen... »

Andrew secoua la tête, devinant où il voulait en venir.

« On n'a pas besoin d'en parler », dit-il simplement, lui jetant un bref regard.

Maks baissa les yeux, perplexe. Après quelques secondes de silence, il reprit :

« Je pense que si. Je voulais simplement dire que j'étais désolé pour tous les événements de la semaine dernière. J'aurais dû d'abord vous écouter.

— Sottises. J'aurais réagi de la même façon si j'avais été à ta place.

— Peut-être, mais tu te serais arrêté bien avant moi. J'allais vraiment vous tuer, Andrew, avoua Maksimilian dans un murmure.

— Je ne te crois pas, rétorqua-t-il d'une voix catégorique. Si tu avais voulu nous tuer, tu aurais utilisé un flingue ou un gadget d'agent secret, non ? Tu avais largement l'avantage sur nous. Je suis persuadé qu'au fond de toi, tu savais. Tu as juste réagi par réflexe. »

Ces dernières paroles le laissèrent pensif. Andrew savait qu'il disait vrai. Il aurait pu simplement les immobiliser et s'enfuir. Au lieu de ça, il avait cherché le conflit. Il se demanda s'ils étaient réellement maîtres de leurs décisions. Car tous leurs choix les avaient amenés à se rencontrer. 

« Si ça peut te donner bonne conscience, c'est sans rancune. Mais la prochaine fois, on discute avant que tu ne me casses le nez, ça te va ? »

Il brandit son poing en sa direction, en signe de trêve. Celui-ci émit un mince sourire avant de toucher sa main avec son poing. Ses épaules se détendirent. La façon dont il réagissait le surprenait. Un agent secret pris de remords ?

PRISME Tome 1. L'Éveil [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant