C'est elle...

Mes larmes coulent malgré moi et brûlent mes joues à leur passage. Je m'approche lentement pour ne pas me presser de découvrir la triste réalité. Elle est là, devant moi, immobile. Je m'accroupie pour caresser son flan, quand j'étais petite j'adorais jouer avec elle lorsqu'elle était en louve. Elle me portait sur son dos mais faisait très attention. C'est comme si tout les souvenirs que j'ai d'elle me revenaient violemment. Je ne peux pas croire que plus jamais je ne reverrais ma mère, ce n'est pas possible ! Alors désespérément je lui insuffle mon pouvoir de cicatrisation à travers ma main. Une douce chaleur réanime son corps, je sens que je peux le faire, j'y arriverais ! Les secondes passent et je me sens partir mais le simple fait de penser qu'elle vivra me suffit. Mes yeux se ferment doucement soudainement quelqu'un me projette loin du corps de ma mère. C'est lui, le loup qui a osé me rejeter.

Élias : J'ai encore besoin de toi pour le moment !

Il vient de me projeter contre le mur et me regarde de haut à deux mètre de moi. La douleur dans mon dos part petit à petit et je me relève face à lui. Je n'ai pas envie de jouer, pas maintenant.

Moi : Dégage !

C'est exactement ce qu'il m'a dit tout à l'heure alors il devrait comprendre que ce n'est pas le bon moment pour venir m'embêter. Je vois qu'il est étonné mais il garde toujours la tête haute et le regard cruel.

Élias : Ne refait plus ça, si tu meurs je meurs aussi.

J'avais oublié mais...je m'en fou, ma mère est à ce moment précis bien plus importante qu'un connard prétentieux qui me déteste.

Moi : Et...alors ?

Il me lance un regard noir de rage mais je n'y prête pas attention.

Élias : De toute façon elle ne reviendra pas, tout ce qu'il se passera c'est qu'on mourra tous les deux. Tu veux vraiment priver ton père de sa fille juste après que son âme sœur soit morte ?

Je ne lui demande pas comment est-ce qu'il sait que mes parents sont des  âmes sœurs même si j'en ai envie.

Moi : Je...je peux pas vivre sans elle...

C'est vrai, je n'ai toujours connu qu'elle et seulement elle. C'est peut-être triste à dire mais je l'aime bien plus que mon père. Nous avons une relation presque fusionnelle, j'ai l'impression que sans elle je ne pourrais jamais avancer.

Élias : Pitié...

Son mot a un violent impact en moi, j'ai été stupide de lui dire ça. Sur le moment je voulais juste exprimé mes sentiments mais je ne m'attendais pas à ça. J'évite son regard mais j'entends quand même son soupir.

Moi : Même si tu me brise encore plus je ferais tout pour que tu accepte le lien.

Je relève la tête pour afficher un faux sourire, elle est morte et c'est finit. Je dois me concentrer sur autre chose et mon âme sœur semble être une parfaite distraction pour ça. Il est surpris, il ne s'y attendait certainement pas. Alors que j'ai envie de pleurer la mort de ma mère je veux à tout prix m'unir à cet inconnu . Ma poitrine se met tout d'un coup à me brûler, mais je n'ai pas mal, c'est une douce douleur qui réchauffe mon âme. Élias semble me regarder avec admiration, comment ne pas admirer une personne qui retrouve aussi vite la face et qui cache aussi bien ses sentiments. Je me mets à marcher vers le corps de ma mère mais il m'arrête en attrapant mon bras. Je me retourne vers lui et rapproche nos deux visages à cause de cette attraction qui nous obligent à nous désirer.

Moi : Je ne vais pas le faire et tu sais pourquoi ?

Il ne me répond pas mais fixe avec intensité mes lèvres, je sais qu'il veut m'embrasser mais il résiste contre notre "début de lien". Élias sens tellement bon mais je reste concentré sur ce que je veux lui dire puisqu'il ne me répond pas.

Moi : Parce que je veux te voir me supplier à genoux de te pardonner une fois que tu auras accepter le lien ...

C'est vrai mais je veux aussi absolument sauver ma mère et s'il doit mourir avec moi et bien tanpis ! Il affiche un sourire craquant sur son beau visage et là je sais qu'il ne me croit pas.

Élias : Tu mens...

Je ne le laisse pas m'arrêter et cours vers ma mère mais quand je pose ma main sur son corps je ne peux plus lui transmettre mon énergie. Il est trop tard... Deux membres de ma meute arrive et veulent prendre son corps mais je les en empêche. Un énorme grognement sort de ma bouche alors que ma louve veut sortir mais je le lui interdit. C'est mon chagrin, pas le sien ! Je pleure toutes les larmes de mon corps sur celui inerte de ma mère mais je cache mon visage dans sa fourrure. Je ne veux pas qu'on me voit aussi misérable et faible. Je sens la présence de ma sœur, elle veut s'approcher mais je lui grogne aussi dessus. Personne ne doit s'approcher de ma mère ! Mon père est obliger d'intervenir et de m'éloigner de force pour que les autres l'emmène je ne sais où ! Il veut me prendre dans ses bras mais je me recule violemment.

Moi : C'est de ta faute ! Au lieu de l'aider tu t'es enfuis comme un lâche !

Papa : Ne dis pas ça, tu ne sais pas...

Moi : J'aurais préféré que ça soit toi...

Je n'ai pas besoin de finir ma phrase pour qu'il comprenne mais c'est ce que je ressens et j'ai besoin de blesser quelqu'un, il faut que j'extériorise ma colère par tout les moyens. Je le vois se décomposé, il sait que j'adore ma mère mais je ne pense pas qu'il aurait cru que je la préférais à lui mais il faut que je trouve un coupable.

Je préfère partir que de subir le regard effondré de mon père, il se sentait déjà assez fautif comme ça et j'en rajoute encore plus alors qu'il a dû tout faire pour la sauver mais Élias avait raison, même moi je n'aurais rien put faire.

Je suis les deux hommes qui porte ma mère jusque dans la forêt avec toute la meute derrière moi. Ils s'arrêtent en plein milieu au bord de notre frontière et dépose son corps sur le sol. Je veux m'approcher mais mon père me prend dans ses bras alors que je suis dos à lui. Ce geste me détruit, j'ai été horrible avec lui et lui il... Je ne pleure pas mais je prends la main de ma sœur qui vient d'arriver, elle a plus besoin de mon père que moi alors je me retire de ses bras et il la couvre aussi de son corps protecteur. Nous regardons tous les trois ces petite étincelles bleues qui montent au ciel nous informant de l'adieu de notre mère. Ce magnifique spectacle m'éblouit autant que ça me détruit. Son corps n'est plus et disparaît alors que toute la meute sort son plus beau hurlement en regardant la lune. Les petites lumières bleues la rejoigne et c'est finit.

Mon Alpha à moi !Where stories live. Discover now