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En ouvrant la porte du bureau du directeur je tombe sur ce dernier et mon père en pleine discussion agitée.

Papa : Sa sœur se trouve à l'hôpital ! Comment pouvez-vous être aussi cruel ?

Directeur : C'est amusant que vous me disiez cela...

Le proviseur se tait en s'apercevant de ma présence.

Papa : Aria...

Je lui coupe la parole ne voulant pas d'explication sur ce que je viens d'entendre.

Moi : Pourquoi Éva est à l'hôpital ?

Papa : Elle a fait une chute, je suis venue te chercher après l'avoir vu.

Papa sort du bureau alors que je le suis inquiète même si j'essaie de ne pas le montrer. Le directeur ne nous en empêche pas.

Moi : Elle est tombée dans les escaliers ?

Il prend tout son temps avant de me répondre jusqu'à ce que nous nous retrouvions dans la voiture et que je lui repose la question.

Moi : Papa ! Qu'est-ce qu'il c'est passé ?

Un long soupire précède sa réponse comme s'il voulait me cacher quelque chose.

Papa : Elle a fait une chute...

Moi : Oui, je sais, tu me l'as déjà dit mais elle est tombée d'où ? Des escaliers ou...

Papa : Du toit de son école.

Je reste silencieuse en essayant de comprendre ce qu'il vient de me dire.

Moi : Comment est-ce que ça a pu arriver ?! Et puis pourquoi elle est à l'hôpital ? Elle devrait pas cicatriser ?

Papa : Ces blessures sont trop graves et puis ils ont été obligés de l'emmener à l'hôpital, beaucoup de personnes ont vu sa chute.

Le trajet me paraît durée une éternité alors que je me pose mille et une questions sur ce qui a pu causer sa chute. Elle a le vertige, pourquoi était-elle sur ce fichu toit ? Est-ce que quelqu'un l'aurait poussé ? Pourquoi j'ai l'impression que papa sait ce qu'il s'est passé et qu'il me cache la vérité ? J'arrête de penser à tout ça lorsqu'on arrive enfin. Je suis papa toujours un peu plus inquiète pour Éva au fur et à mesure qu'on avance dans les couloirs. Dès que j'entre dans la pièce je me précipite vers elle en vérifiant ses blessures. Elle en a vraiment beaucoup sur les bras et le visage, j'ai même l'impression de voir une rougeur sur sa joue qui semble dû bien plus à un coup qu'à sa chute. Papa est resté en retrait alors que je finis par donner une petite tape sur son bras pour la réveiller ce qui marche plutôt bien.

Éva : Aïe ! Tu vois pas que je suis déjà blessée ?!

Moi : Ça t'apprendras d'aller sur un toit en sachant que t'as le vertige espèce d'imbécile !

Éva : Papa ! Aria me frappe et ce moque de moi alors que...

Cette fois-ci je lui pince le bras, elle peut pas s'empêcher de rapporter même dans ce genre de moment.

Papa : Aria, arrête ça.

Moi : Si je voulais me moquer de toi tu serais déjà entrain de pleurer. À cause de toi papa m'a fait sortir du lycée alors que j'étais en plein cours !

Bon je vois bien qu'elle ne me croit pas tout comme moi, je suis d'ailleurs contente que papa ait écourté ma journée dans ce lycée.

Éva : Menteuse, et puis t'as qu'à y retourner si t'adore tellement ton nouveau lycée...

J'entends dans sa voix un soupçon de tristesse.

Moi : Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Elle se cache sous sa couette sans me répondre signe qu'elle croit que la discussion est terminée mais loin de là !

Moi : Papa, est-ce-que tu pourrais aller me chercher un milshake...à la menthe s'il te plaît ?

Rien que dire ça, ça me coupe l'appétit, comment est-ce que Éva peut avoir des goûts aussi...spéciaux ?

Papa comprends très vite que c'est pour elle que je le demande et s'en va en me souriant. Ça faisant longtemps que je ne l'avais pas vu sourire d'ailleurs.

Une fois seule, j'allume la télé en face de son lit, l'écran de 4k me surprend, la suite va devoir coûter cher à papa.

Moi : Franchement je sais pas comment tu fais pour avoir des goût aussi bizarres, pour la pizza à l'ananas j'ai rien dit mais là...

Éva : C'est pas moi qui mange des spaghettis au ketchup !

Elle sort enfin la tête de sa couette pour me prendre la télécommande des mains et mettre une de ses séries américaines avec des rôles d'adolescents donner à des acteurs qui ont plus de la vingtaine et bourrées de clichés très peu réaliste.

Moi : Depuis quand tu regarde ça toi ? C'est interdit aux enfants.

Éva : J'en suis pas une !

Moi : Dit-elle alors qu'elle dort encore avec un doudou.

Nous passons quelques minutes encore à nous embêter avant qu'Éva ne se mette à fixer mon poignet. Je porte le bracelet de maman qui va avec le collier qu'Éva portait l'autre fois où j'ai peter les plombs. Maman le portait aussi le jour où elle est morte...

Je l'enlève avant d'attraper le poignet d'Éva et de le lui mettre.

Éva : Pourquoi est-ce que tu me le donne ?

Moi : Maman m'avait dit qu'elle l'aimait pas vraiment de toute façon.

Éva me sourit en sachant que je mens, elle le portait souvent, je crois que papa lui a offert quand ils étaient jeunes, je l'ai déjà vu le porter sur une vieille photo et Éva aussi.

Éva : Il me va mieux qu'à toi.

Face au retour de son sourire je ne peux que faire pareille même si depuis que je suis entrée dans cette chambre je n'ai qu'une envie : savoir ce qui lui est arrivée.

Moi : Tu vas finalement me dire ce qu'il c'est passé ?

Je vois qu'elle hésite comme si elle avait peur de quelque chose mais de quoi ?

Moi : Si se sont tes camarades de classe dit-le-moi tout de suite, je vais pas laisser une autre personne que moi te frapper !

Éva : Je...je voulais juste essayer un truc...

Moi : Quel "truc" ?

Éva : Une fois il s'est passé quelque chose de bizarre, j'ai déjà...

Papa entre pile à ce moment ce qui coupe Éva qui préfère se taire.

Papa : Qui a commandé un milshake à la menthe ?

Moi : Certainement pas moi !

*

Après que Éva se soit mise à cicatriser étrangement plus vite, nous sommes rentrer dès qu'elle se sentait mieux. Papa a dit qu'il connaissait le médecin  et que lui aussi était un loup garou, il nous a aidé à laisser Éva rentrer plus tôt. Je me demande combien d'êtres surnaturels résident dans cette ville...

Mon Alpha à moi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant