Elle, Papillon

Calo quoi ?

Une phrase m'est restée dans la tête, lu dans un bouquin. Le Petit Prince, plus exactement. Voici ce qu'elle disait : " Les grandes personnes aiment les chiffres. [...] Alors seulement elles croient connaître." Et, depuis que mes yeux l'ont rencontré, cela travaille et se questionne beaucoup dans mon esprit. Parce que vous savez quoi ? Plus j'y pense, et plus elle me paraît vraie. Forcément, je l'ai retranscrite au niveau de ma maladie, mais en cherchant bien, je suis prête à parier que cette phrase marche pour n'importe quelle situation de la vie. Et même si je venais à me tromper, et à ainsi perdre mon pari, anyway. Cela ne changera pas ma vie. Cela ne pourrait pas la changer; et ce même si je venais à avoir raison, et à gagner mon pari. C'est vrai : pour cette très simple et bonne raison que l'argent n'achète pas tout. Il n'achète pas la guérison d'une maladie. Et encore moins une bonne santé. Bref, je vous laisse donc la maturité de vous faire votre propre opinion quant à la portée de cette phrase.                                                                                      "Les grandes personnes aiment les chiffres. [...] Alors seulement elles croient connaître."            On pourrait croire qu'Elle ne s'attaque qu'à des personnes matheuses. C'est vrai, il faut sacrément aimer les chiffres, encore plus les additionner entre eux. Sans parler des maintes probabilité qui s'en mêlent. "Si je mange ça avec ça, plus ça en dessert, je pourrais peut-être prendre ceci au goûter. Mais alors je saute le produit laitier du repas de ce soir." Oui oui, c'est réellement ce qu'il se passe dans ma p'tite tête. Et cela, sache que c'est de la pure torture.               T'est-il déjà arrivé, mon cher petit lecteur, d'avoir un mot qui t'est si familier, que tu as cette irrésistible envie de ne plus le connaître ? Qu'il disparaisse de ton vocabulaire, de ton répertoire nominal ? Que tu ne saches plus l'écrire, ni même ce qu'il signifie ? Rien, comme s'il serait passé dans une langue étrangère. Cela m'est arrivé à moi, et encore actuellement, comme je t'écris ces lignes. Mon mot à moi ? Calories. Calo quoi ? Calories. Oui oui, tu as bien lu. Cet ensemble de lettres qui réunies me causent du stress, des pleurs, et de la restriction. Et dire qu'en rajoutant une lettre, une seule (et en tirant un trait sur la bonne conjugaison du verbe) on pourrait obtenir une expression qui traduit mon seul état d'esprit avant la maladie : Calouries. Soit moi, qui ris. Ironique hein ? Crois-tu, mon cher petit lecteur, qu'il soit possible que ce soit un signe ? Un signe que la vie m'envoie, pour me dire de rire au nez des calories ? De ces nombres finalement insignifiants, pourtant présents partout ?                                                                                                                   Alors oui, les grands sportifs sont contents de savoir les apports de tel ou tel aliment. Exception à vous. Mais qu'en est-il de la chose qui est, pour moi, la plus importante au monde, le but même d'une vie; le bonheur ? Tous ces chiffres réunis, aussi nombreux soient-ils, aucun de nous dit à quel point cela nous rend heureux.                                                                                                                      Alors oui, c'est bien, c'est "healthy" de manger des fromages blancs. et pourtant, cela me rend plus heureuse de manger une glace vanille. Mais de tout cela, rien n'en ai écrit sur la boîte.              Et tout cela n'a rien de matheux.