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C'est pareil à tout autre réveil chaque matin. Sauf que les membres sont plus engourdis, et que l'on se sent un peu vide, un peu ramolli intellectuellement. Mes poumons me faisaient souffrir : comme si je respirais du souffre qui est en train de me brûler l'intérieur. J'essayais de réguler avec douceur ma respiration. Bouger un doigt me parut difficile. Une lumière clignote devant mes yeux, j'entendis une voix qui murmure mon nom.

« TaeHyung...M'entends-tu ? » Entendis-je. J'ouvre mes yeux mais la lumière m'agresse les yeux bien que je sois certain qu'elle n'est pas si éblouissante. Je cligne mes yeux, peu à peu, ma vision se fait plus nette. Je découvre un médecin. Il continue de dire mon nom. Je referme mes yeux, me sentant affaibli et toujours somnolent. Je me concentre sur les sensations ressenties : je n'avais particulièrement pas mal, mais juste endoloris et un peu lourd. Je sentais finalement mes membres et je pouvais à présent les contrôler.

Une journée s'est passée après mon ''réveil''. C'est drôle, j'ai l'impression d'être un peu 'en retard' ; je n'arrive pas à trouver un terme plus adéquat. On m'a fait passer plusieurs examens ; j'étais toujours aussi amorphe et légèrement sonné. On m'a également affecté dans une autre chambre. Ah oui, je gardais absolument souvenirs du temps passé dans mon coma artificiel. C'est comme si tout a été un rêve. Avec facilité, je pus repasser en boucle tout ce que j'ai vécu ; j'avoue, c'est assez déstabilisant. Mes amis étaient venus le soir ; les voir ne m'a pas provoqué beaucoup d'émoi que je l'aurais cru, sûrement car je les ai vu tout ce temps. D'après les dire des médecins, je récupérerai totalement dans un mois : je n'avais pas besoin de longues rééducations et toutes mes fonctions vitales sont en excellente états.

« Pas trop patraque ? » Je me tourne vers le propriétaire de la voix qui se trouve être Jin. Je lui sourie faiblement.

« Je suis content de te revoir. Ça va ? »

« C'est toi qui viens de nous revenir après un long sommeil. »

« Je vais bien, je me sens juste ramolli.» Leur rassurai-je. Il sourit et il a l'air soulagé.

« Reposes-toi bien, on a pas mal de chose à se dire. » Oh, je n'en doute pas mais le truc, je suis au courant de tout ; absolument de tout songeai-je. Même si j'ai passé des nuits à dormir, je n'avais aucun mal à trouver le sommeil. Je dormis même plus tardivement qu'habituellement.

Une semaine passa et chaque jour, mes amis viennent me visiter. Chose curieuse, jamais JungKook ne s'approche de moi, je veux dire le plus près. Il restait toujours au retrait, derrière quelqu'un ; je voyais bien qu'il est heureux mais pourquoi il se tient un peu à l'écart ? Pourquoi il vient toujours accompagner et ne parle presque pas ? Sauf à des rares fois.

L'envie de lui parler seul me brûlait. Je voulais l'avoir près de moi, même sans parler, je veux juste l'avoir en proximité car après ces longues journées à ses côtés; l'habitude s'est ancrée en moi.

Vraiment, je suis étrange.

Un jour avant ma sortie, YoonGi s'est retrouvé seul avec moi. Depuis ma prise de conscience, j'ai eu largement le temps de réfléchir. Je mordillais de nervosité ma lèvre. J'hésitais sur comment aborder le sujet dont je dois impérativement parler avec lui. Il n'a jamais aimé que l'on se mêle de sa vie. Mais aujourd'hui, je décide de transgresser sa règle, je me fiche si ça heurterait sa sensibilité ou je sa fierté. Parmi les autres, il est celui qui arrive à lire ouvertement en moi. En ce moment, il décèle mon hésitation. Il m'intime de lui dire ce que j'ai dans la tête. Qu'est-ce qui m'inquiète ? Ce n'est que YoonGi, celui qui a passé des dizaines d'années avec moi.

« Voilà, ne me demande pas comment je l'ai su mais écoute-moi uniquement. »

Peut-être à cause de la détermination dans mes yeux ; il me fixe avec une certaine curiosité. Il me fît signe de poursuivre et je pris une profonde respiration pour la suite.

« Je n'étais pas si absent que tout le monde le croît durant le temps où j'ai dormi. Tu sais, j'ai passé le temps à penser à nous, à ce que nous avons vécu, à ce que nous avons traversé ensembles. Je vous aime tant. Vous m'êtes très précieux. Avais-je déjà dit que je vous aime ou ne vous l'exprimai-je pas assez ? Après Jimin, je suis le plus démonstratif en termes d'affection non ? Mais dernièrement, j'ai été absent. J'en suis si désolé. »

YoonGi allait répliquer mais je le fais taire d'un vif mouvement de tête.

« Je suis ton ami. Je ne suis peut-être pas le plus intelligent de nous tous, mais je sais écouter. Peut-être que je n'aurai pas d'avis très favorable ou super à te fournir mais j'essaierai. Ecoute, se confier n'est en aucun cas un signe de faiblesse ; cela démontre uniquement ton côté humain. Les amis sont faîtes pour partager les peines tout comme les moments de bonheurs. Je ne te force pas, mais garde en tête que l'on ne veut que ton bien. »

« Qu'essais-tu de dire Tae ? » Me questionne-t-il doucement, voir de la douceur dans ses yeux diffuse une certaine chaleur et de sentiment de bien-être en moi. Je lui affirme que je sais tout. D'une mimique mi- comique et mi- sérieuse, il surélève l'un de ses sourcils.

« Quoi donc ? » Je baisse les yeux puis le regarde aussitôt.

« La perte de ton emploie et le fait que tu te drogues. » J'avais dit cela droit dans les yeux. Il garde une expression paisible mais dans ses yeux, j'y vois beaucoup de chose.

« YoonGi, je te parle en tant qu'ami, en tant que frère de cœur et en tant que cadet. Je tiens à toi. Nous tenons à toi. Parle-moi quand tu vas mal ; partage-moi tes soucies. Je ne suis pas aussi doué que NamJoon pour les excellents conseils ; ni aussi lucide et clairvoyant comme Jin mais je t'en prie, ne vois pas mon côté enfantin et immature comme un obstacle. Tu es de loin l'un des plus forts d'entre nous et je t'admire pour ton caractère. Tu as un mental colossal, tu es un combattant. Pourquoi tu ne te bats pas ? Ne te laisse pas faire, tu es fort je te le répète. » Son visage reste neutre mais ses yeux en disent autrement.

« Merci. » Fût sa seule réponse. Il m'adresse alors un sourire, un sourire doux, reconnaissant et amical. Un genre de sourire qui n'apparaît que vraiment, vraiment très rarement.

Je me sens bien, maintenant, c'est au tour d'HoSeok pensais-je. 

À visage découvert- ᵗᵃᵉᵏᵒᵒᵏ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant