Jacksonville, NC
7:00
Amaryllis' point of views
Assise dans la salle de classe, je vois bien que ce lycée est un lycée de bourges, entretenue par des bourges. Tous brillent de mille feux, que ce soit les sols, les tables, les MacBook dans le fond de la classe ou les fenêtres qui sont tellement propres qu'elles ont l'air inexistantes. Ce lycée est bien différent de mon ancien, on voit bien qu'ils ont le budget ici.
Clayton High School est dans la liste des écoles les plus prestigieuses et chères du pays. Meilleures équipes de basket, football et tennis du pays au niveau lycéen. De très bons élèves, une section art qui a accueilli les meilleurs artistes du monde. Les dernières technologies pour les cours, une énorme cafetière à tous les goûts, une piscine et même un internat, ce lycée ne manque de rien. Comment dire que les enfants les plus riches viennent ici. Parce que oui, vous vous doutez bien que tout ce luxe n'est pas offert.
Comment j'ai fait pour y entrer alors je vis dans la ville la plus pauvre de mon état ? Ma bourse.
Je suis née dans une famille plutôt en dessous de la moyenne. Ma mère m'a élevé seule et son boulot d'infirmière ne lui permet clairement pas de me payer cette école. Un jour une lettre s'est déposée dans notre boîte aux lettres nous disant qu'ils étaient intéressés par mon dossier, et qu'ils m'offraient la chance de venir dans leurs établissements.
J'ai toujours eu plus de facilité que les autres à apprendre, donc académiquement je suis plutôt une tête. Ensuite quand il s'agit du sport,, je suis plutôt forte en danse, mais ce qui leur a vraiment donné envie de me recruter: ma voix. Je chante depuis que je suis petite et j'adore ça. Chanter me permet de défouler toutes les émotions que je n'arrive pas à sortir, mais chanter me permet surtout de trouver une balance dans ma vie.
Honnêtement j'ai hésité à accepter leurs offres, mais je sais que ce lycée pourrait m'apporter énormément d'opportunités. Puis ma mère a essayé de m'inscrire depuis des années, alors quand j'ai vu la joie dans ses yeux au moment où elle a ouvert la lettre, je me voyais pas lui dire non.
Je cherche mes affaires dans mon sac et un pansement tombe de ma trousse. Ça me fait penser au garçon d'hier, j'espère qu'il est pas mort au moins.
La sonnerie retentit et la salle de classe se remplit. Contrairement aux autres je ne connais personne, j'arrive en dernière année avec une semaine de retard, alors je suis un peu à l'écart. Pour dire vrai, ça me gêne pas tant que ça. Je suis pas vraiment de nature discrète ou timide, mais la solitude me gêne pas vraiment.
Une dame aux cheveux blanc et au chignon impeccable rentre dans la pièce, sa pochette à la main. Elle sort l'appel et commence à appeler les noms. Elle s'arrête subitement puis arrête son regard sur moi.
« - Amaryllis Rubis. » Sort-elle
Je sens les regards des autres sur moi.
« - Présente. » Je dis
« - De nouvelles têtes ne font jamais de mal. » Exprime-elle avec un faux sourire
Elle continue l'appel quand la porte s'ouvre sur un grand brun à la peau pâle, un peu rougeâtre et bronzée. Son visage est dans un sale état, sa lèvre est un peu ouverte, il a un œil au beurre noir et deux points de suture à son arcade.
Dès que nos regards se croisent, je remarque tout de suite que c'est le garçon du parc, sans aucun doute. Il a l'air d'aller mieux c'est déjà ça.
Malgré le fait que la prof l'assassine du regard et lui lance des remarques, il n'a pas l'air d'être atteint, en fait il s'en fout complètement. Il prend même tout son temps pour aller s'asseoir au fond de la classe, avec un groupe de garçons. Il balance son sac au sol, s'assoit et pose immédiatement sa tête entre ses bras pour se mettre à dormir. Ses potes rigolent à son geste et la prof soupire.
