49-Abandon

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-8 Novembre 2060-

Ces paroles sont sorti d'eux même, je n'ai pas eu le temps de les analyser que je me suis retrouvée extirpée de mon lit et menée jusqu'à un véhicule. 

Assise sur l'un des fauteuil à l'avant, je guide par mouvement de bras, le véhicule chargé de militaires en uniformes, armes collés contre leurs torses. Ai-je peur ? Je ne perds pas de temps à me poser cette question, je n'ai qu'une seule volonté : les aider. Il faut détruire la maladie avant qu'elle ne se développe. 

Le chemin jusqu'à la fameuse maison ne me parait pas long, presque cours, la végétation y est toujours aussi luxuriante et le soleil brille d'une couleur presque rougeoyante. Vaguement, je me souviens à quel point cette couleur m'effrayait, elle signifiait l'arrivée d'un orage brutal et électrisant, je me appelle encore du bruit qui faisait vibrer notre cage thoracique. Mais, cette page est bien lointaine perdu dans un flot que je ne cherche pas à arrêter, certains détails de mon passé remontent à la surface mais d'autres se noient.

Le Gouverneur, assis à mes côtés, pile devant le dernier pâté de maison désigné, mon corps bascule à l'avant pour être retenu par la ceinture de sécurité. Au loin, deux ou trois personnes vêtues de marron circulent d'une porte à une autre sans s'accorder un regard, ni une parole.

Je descends de la voiture et ferme la portière pour rejoindre Karl qui est en pleine discussion avec les militaires. Tous hochent simultanément tête, un frison parcours mon échine. J'ai toujours été admirative de leur respect et de leur devoir. 

- C'est bien celle là ? Tu es sûr ? 

J'oche la tête incapable de prononcer plus de mot. Depuis mon réveil, une seule phrase avait franchit le mur qui me sert de bouche.

- Très bien, on fait comme prévu. 

Tous tapent du pied et positionnent leurs mains horizontalement à le visage, le regard droit. L'homme enfile un attirail renforcé et charge son arme. 

- Tu viens avec moi, ordonne-t-il en saisissant mon bras

Son emprise me fait mal mais je ne dis rien. Nous dépassons un dernier carré de maison avant de faire exploser dans un grand vacarme la porte. 

- Six, derrière moi. 

Je lui obéis aveuglément en marchant dans ses pas. Je reconnais parfaitement cet endroit. L'équipe se sépare, une partie monte l'escalier tandis que l'autre se charge du rez-de-chaussée. Près de la cuisine, une porte s'ouvre et une femme, Lindsey, en sort, arme à la main. Son nom me revint sans raison précise.

Instinctivement, je me met en boule sur le sol, main sur la tête, pour éviter la multitude de balles s'écrasant un peu partout. Je suis terrorisée, je veux partir, retourner dans cette chambre. Touchée, une armoire tombe, je me décale. Il en a fallut de peu, une minute de plus et je me retrouvais dessous, coincée. 

Je perçois mes membres trembler et ma panique me compresser la poitrine. Au secours. Je cours me réfugier sous l'escalier en bois mais je suis happée par une vague de verres brisés.

Les mains plaqué contre mes oreilles, les yeux fermés à m'en faire mal, je cherche la raison de notre arrivée ici. Pourquoi tant de bruit ? Tant de cris ? Mes membres tremblent tels les feuilles ravagées pas un ouragan. Mon cœur bat irrégulièrement contre ma poitrine, passant de rapide à lent en un clin d'œil.

L'action me semble lointaine, presque inexistante par moment. Suis-je réellement là ?

Les tirs redoublent d'intensité avant de se stopper pour mieux reprendre. Je n'en vois pas le bout. Dans mon coin, à l'abris de tout regard, sauf de celui du Gouverneur, je me berce en me maintenant les jambes. Mes yeux sont fermés à leur maximum et je fredonne un poème pour atténuer le bruit des balles et des douilles tombant sur le sol. 

Mmmm ...  Mmmm ... 

"Vent, toi, qui hurle, 

Terre, toi, qui se brise, 

Soleil, toi, qui brûle, 

Redonne clarté à se monde ..."

Ce dernier ne peut-il pas être plus calme ? Sans violence ? Les paroles ne suffisent-elles pas, faut-il automatiquement en passer aux mains ? 

Maman ... 

Ma respiration s'accélère. Je la vois, flou, à travers des flashs. Où est-elle ? Est-elle encore en vie ? Qui est-elle ? Comment se nomme-t-elle ? 

"Non, non, non !, m'hurlé-je mentalement". 

Je secoue bêtement la tête dans le but de faire disparaitre cette apparition. 

Une balle vient se loger dans le mur, juste au-dessus de ma tête. Je n'ai plus aucun contrôle et tremble comme jamais je n'ai tremblé. Mon torse se soulève et redescend à une vitesse folle. 

Le bruit s'arrête. Signifie-t-il la fin ? Je me risque à passer la tête en dehors des escaliers pour être happée et plaquée contre un corps. 

- Arrêtez tout ! Allez-vous en !

Des paroles veines tout droit sorties d'un individu de sexe masculin. Son corps bat au même rythme que le siens, pendant une demi minute, et je m'apaise en prenant exemple sur la respiration de l'inconnu. Je n'ai toujours pas réouvert les yeux mais j'espère que ce soit le Gouverneur. Délicatement, ils s'entrebâille ma vision et découvre une pièce ravagée par des trous et des balles. Six corps sont à terre et ne bouge plus, quatre étant en uniforme.

- Vous savez ce que vous risquez, indique la voix de karl dans mon dos.

- Nous ne le savons que trop bien. 

La fille qui me ressemble s'avance d'un demi mètre et tire une balle qui ne trouve pas la cible escomptée. 

Un souffle se rapproche de mon oreille. 

- Tout va bien ? 

Ce murmure me semble bien peu propis à la situation. Je ne le connais même pas. Or, le moindre mouvement que je tente pour me sortir de son emprise échoue. 

- Gouverneur à terre !, ordonne un des soldats qui se jette sur lui pour le protéger.

Il a été bien plus prévenant que l'interpellé. Un objet roule sur le sol libérant un gaz noir qui me brule les yeux et les poumons, je tousse le plus fort possible pour éviter qu'elle n'entre mais je n'y peux rien. Mes forces diminuent à une vitesse folle. 

- Par là. 

Désorienté, je ne devine pas d'où vient la voix. Ma position change et je suis portée dans la direction opposée à celle de mon arrivée. 

- Laissez-moi. 

L'étau des bras se resserrent.  

- Lâchez moi !, recommençai-je

Je trébuche et tombe au sol en me cognant la tête. Aïe. Mes yeux embrumés de larme ne voient plus rien. On me laisse là, sans personne et plus aucun bruit pour me tenir compagnie ...

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