28-Retour à la maison

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-3 Avril 2059-

Le chemin jusqu'à la frontière est long est sinueux. La pluie n'a rien arrangée à tout ça. Les immeubles en béton ont été éventrés par le souffle de la récente explosion. Le 5 était le dernier secteur à avoir des bâtiments dans un état potable, maintenant, ce n'est plus le cas. La plupart de leurs vitres sont brisées et c'est à peine si à tous les mètres nous ne marchons pas sur les morceaux. Des bars de ferrailles éventrent certains des bâtiments du fait de l'absence de certains blocs. 

Il y a bien longtemps que je n'ai plus eu à faire à des rues vides, il ne doit y avoir qu'une ou deux personnes de temps en temps. Je me cache tant que je peux sous ma capuche bataillant avec mon nez enrhumé et les rafales de vent qui menace à chaque fois ma couverture. Une journée de marche me sépare de la frontière, un simple mur de deux mètres érigé par le gouverneur du 5. J'ai donc mis ces kilomètres a profit pour repenser à tout ce qui m'est arrivé ces derniers moi. Je me suis surtout attardée sur Noa, sa gentillesse, son hospitalité et son écoute mon laissée sans voix. Je m'attendais plus à ce qu'elle me dénonce qu'à ce qu'elle me soigne.

Pas après pas, mes chaussures laissent échapper le bruit de l'eau stagnant sur un tas de boue. L'eau ruisselle sur mes vêtements trempée. La première nuit sera la plus dure, je devrai lutter contre le froid et les violeurs ainsi qu'une faim tiraillante. Voler m'est impossible, il n'y a aucun marché et le peu de monde fait que je serai tout de suite remarquée. 

D'après ce que j'en sais, le mur doit se trouver au tournant de cette rue. Un moyen différent délimite les secteurs entre eux, un mur, des barbelés, des plaques de bois ou de plastiques ou encore un simple trait rouge comme au 6 et 7.

L'étonnement ne me surprend pas lorsque je m'aperçois le mur en miette, je m'en doutai. Le souffle a été ravageur à certain endroit, les bâtiments on résisté mais pas ce mur large de trente centimètres. Je grimpe sur les roches priant pour qu'elles ne cèdent pas sous mon poids. Heureusement, les soins portés par Noa ont aidé à la guérison de mon bras mais je croise les doigt pour que ce temps et l'effort que je fais ne réveille pas trop la douleur ou ne l'infecte. L'humidité a même rongé le tissu du pansement précaire. 

Les pierres sont plus au moins stables, elles tremblent sous mes pieds, mais dès que j'ai franchie les débris de béton un véritable sentiment de liberté m'envahis. J'y suis, enfin. J'inspire l'air dans mes poumons, ils sont comme revigorés. J'en oublie presque le pincement que je ressens dans mon bras.

Je suis chez moi.

Le temps ne s'arrange pas, au contraire, des nuages de plus en plus noir commencent à pointer le bout de leur nez à l'horizon. Le soir arrive et il me semble bien agité. Je dois vite me trouver un abris. 

Tout de suite, les rues sont bien plus bondées, les gardes faisant leurs rondes ne sont quasiment pas remarqués ce qui me permet de me faufiler plus facilement. 

Je m'arrête à mon point d'arrivée. Il y a bien longtemps, vous m'aurez dit que je passerai de nouveau es pieds sur ce sol, je ne vous aurez pas cru. Il me reste encore quatre bonnes journées de marches, quatre jours qui me sépare de mon ancienne maison : le Hangar.

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