25-Course poursuite

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- 29 Mars 2019-

Tout ce temps passé, enfermée, m'a fait perdre le goût de l'air. Cette pureté qui en déteint. Oui, je le conçois, nous vivons dans un monde pollué et détruit, mais là, pour la première fois après plusieurs semaines, je respire enfin de l'oxygène qui n'est pas créer. 

Ce monde est une abomination, la création de Dieux en personne, si tant est qu'il y en ai un. Dans les rues, personne ne se regarde, les gens avance vers un but précis sans ce soucier de ce qui les entour mis à part de ces écrans. C'est fou comme une chose pareil arrive à nous bousiller la vie.

Or, cette aménagement est tout le contraire de ce qui se cache à l'extérieur du mur. Ils ne remarquent même pas mon bras dégoulinant de mon sang et, idem, quand je pousse la femme dans un étroit passage. Nous sommes seuls, dans la pénombre, à l'abri de la lumière. 

- Qu'est-ce-que ... 

Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase et lui assène la crosse du pistolet dans la figure. Ces yeux terrifiés et transis par la peur me déchirent de toute part ce qui arrive presque -je dis bien presque- à m'arrêter. Mon attaque ne suffit pas à la mettre K.O, la jeune femme abasourdie maintient sa tête comme pour vérifier si la blessure est bien là. Assise sur le sol, sa bouche s'entrouvre pour avertir du danger qui rôde. Je ne tarde pas à écraser mon arme sur sa tempe. Ce deuxième coup la fait vaciller et s'effondrer. Je ne peux pas la laisser divulguer ma présence par un cri même si je ne suis pas sûre que les gens l'entendent. 

Je ne traine pas en mondanité et lui retire ses vêtements pour les échanger avec ma combinaison. Là, je pourrai me glisser dans la foule sans trop attirer l'attention, je pourrai même berner les Autres.

Je pousse un gémissement à l'instant ou je relâche la pression sur mon bras pour la remplacer avec un morceau de tissu rose pâle qui doit sans doute être en mouchoir en tissu. Je coince un morceau entre mes dents et tire pour retenir le sang. La pression ne fait qu'aggraver la douleur, j'ai l'impression que des milliers de balles percent mon bras.

Le temps presse, plus les minutes s'écoulent plus les soldats à ma recherche augmenteront leur nombre et moins je n'aurai de change d'échapper à mon ravisseur et au Mur.

Je quitte l'impasse pour rejoindre la marche qui est bien moins importante qu'elle ne l'était tout à l'heure. Je passe ma main derrière mon dos au niveau de ma ceinture pour m'assurer de bien avoir mon arme à feux équipé du dernier chargeur. Je n'ai plus le droit qu'à cinq ou six tires en espérant qu'ils soient justes mais je croise les doigts pour ne pas ressentir le besoin de presser la détente. 

La vague humaine me mène jusqu'à un parvis ou plusieurs personnes attendent l'arrivée d'un véhicule. Ce dernier se stationne à ma hauteur et faisant briller des étincelles dans mes yeux. Je n'ai jamais rien vu de comparable. A ce que j'en ai entendu parler, je crois que ça s'appelle un tramway. Sa longueur et le silence qui laisse derrière lui me clou sur place. Je m'engouffre à l'intérieur de ce moyen de transport rouge sans savoir s'il fallait payer sa place. 

- Poussez-vous ..., entendis-je plusieurs mètres devant moi après cinq minutes à survoler ces railles.

- Auriez-vous vu cette personne ?

Trois hommes se détachent du tableau, munis d'uniforme noir par-balles, ils montrent une photo à une passagère d'un âge avancé. Mon cœur loupe un battement en constatant qu'il me reste encore cinq minutes de route avant ce qui semble être le terminus. Cette destination est plus que risquée, pourtant, je me sens trop faible pour faire le reste du chemin à pied. Je me colle à un groupe de personne qui m'observe bizarrement et baisse la tête mine de rien. Je n'aurai peut-être pas dû car cela réveilla ma douleur et le regard de certains passagers. 

Expansion [TERMINEE]Where stories live. Discover now