Clémentine et Maxime - Un goût d'interdit

Chapitre 138 : Incompréhension

Clémentine et Chloé échangent un regard gêné. Maxime fait quelques pas dans sa chambre et s'immobilise devant Clémentine.

- L'IVG ? répète-t-il froidement. Tu t'es faites avorter sans même m'en parler ?

- Maxime, calme-toi, tu veux ? Avant de t'énerver, laisse au moins Clémentine s'expliquer... intervient Chloé.

- Maman, je pense pas que ça te concerne ! C'est entre Clémentine et moi ! Laisse-nous !

La voix du jeune homme est sourde et son ton ne souffre d'aucune contestation. Ses yeux lancent des éclairs en direction de sa mère et de Clémentine. Chloé jette un œil à celle-ci puis quitte la chambre en refermant la porte derrière elle. Maxime fixe toujours Clémentine, impassible, tandis que cette dernière garde les yeux baissés.

- A quel moment tu t'es dit que c'était une bonne idée ? Que j'étais pas concerné ? reprend Maxime. A moins évidemment que je sois pas le père !

Clémentine tressaille et relève la tête pour le regarder enfin.

- Comment tu peux dire ça ! Comment tu peux même le penser ne serait-ce qu'une seconde ! proteste-t-elle, la colère l'emportant momentanément sur la peur.

- Et toi, comment t'as pu décider de tuer mon enfant sans même me demander mon avis !

- Laisse-moi t'expliquer...

- Bordel Clémentine ! Expliquer quoi ? s'emporte le jeune homme, à présent hors de lui. On a dit qu'on se parlait et tu me caches un truc aussi grave ! Et tu comptais faire quoi ensuite hein ? Reprendre une relation normale avec moi comme si de rien n'était et garder ce secret entre nous ?

- Je ... Maxime... balbutie Clémentine.

- J'arrive pas à y croire putain ! rugit Maxime en levant les bras et en s'avançant brusquement vers elle.

Clémentine est toujours assise au bord du lit et le garçon la domine de sa stature. Elle a un mouvement de recul en le voyant s'avancer vers elle et se recroqueville brusquement sur elle-même, en croisant les bras devant son visage.

- Olivier non ! glapit-elle en fermant les yeux.

Maxime se fige immédiatement, pétrifié, d'une part par l'évocation d'Olivier et, d'autre part, par la réaction de Clémentine dont le corps est pris de tremblements. Sa colère retombe immédiatement. Il s'approche doucement et s'accroupit devant sa compagne.

- Clémentine... Qu'est-ce qu'il y a ? demande-t-il doucement en lui saisissant les bras pour les écarter lentement de son visage.

Cette dernière ne réagit pas, fixant un point dans le vide, au-dessus de l'épaule du jeune homme. Maxime sent la panique le gagner peu à peu.

- Clémentine, réponds-moi ! Je suis désolé de t'avoir fait peur... Mais je suis pas Olivier... Jamais je te f'rais du mal ! Dis quelque chose, Je t'en prie...

Les yeux toujours dans le néant, Clémentine reste muette et resserre ses bras autour d'elle en se balançant doucement d'arrière en avant.

- Maman ! Maman ! hurle Maxime.