Chapitre 19 : Imprévus

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** Amelia

            Il est 7h du matin et je suis actuellement dans la suite de la nurserie. Ça fait déjà deux semaines que je me suis disputée avec Soïe. Je n'ai jamais eu de ses nouvelles. Tout passe par Assia qui est présente au quotidien pour moi. Quand ce n'est pas sa sœur qui prend de mes nouvelles, c'est sa belle-sœur, la princesse Aïsha.

            C'est d'ailleurs elle qui m'a aidé à faire l'aménagement de la nurserie. Son mari a mis à notre disposition quatre hommes qui nous ont aidé à monter, aménager et mettre en place les meubles. Grace à eux nous avons pu tout faire en un temps record. Tous les jeux sont arrivés très vite après l'aménagement ce qui m'a permis de tout finir avant l'arrivé plus tôt - que prévu - des enfants. Aïsha et moi avons organisé un temps gouter avec la grand-mère des enfants. J'ai été tout émue de retrouver Ilyès, notre deuxième rencontre est aussi affective que la première. Lina, elle a été plus en retrait. Elle est restée collé à sa grand-mère, m'observant beaucoup. Petit à petit, cette jeune demoiselle s'est habituée au palais, à sa nouvelle chambre et à moi. Elle m'adresse de plus en plus la parole, je crois sincèrement qu'elle apprécie que je lui parle en français. Sa grand-mère m'a confié lui parler beaucoup en arabe mais qu'elle aime répondre en français. La langue française lui rappelle sans aucun doute son ancienne vie et je pense – pour ma part que ça lui fait du bien. Un jour alors que je l'aidé à se préparer dans sa chambre, elle m'a dit d'une voix toute timide qu'elle aimait beaucoup ma tresse, que sa mère lui en faisait beaucoup dans son ancienne maison. Je lui ai alors souris en lui disant que je pouvais lui en faire si elle le souhaité. Elle a alors haussé les épaules et m'a dit qu'elle allait y réfléchir. Ça m'a brisé le cœur. La pauvre, je vois qu'elle souffre beaucoup ! Dès le lendemain, elle m'a demandé que je la coiffe, je lui ai donc fait deux tresses. Elle m'a dit qu'elle se trouvait très jolie. Je suis ravie de la tournure des événements mais je ne suis pas vraiment confiante dans l'avenir. J'avoue être assez inquiète pour la suite avec Lina. J'ai l'impression d'être avec un animal apeuré....

La mère de Rayan, Samira est une femme d'une petite soixantaine, elle est habillée en tenue traditionnelle orientale et représente vraiment ce que l'on peut imaginer d'une habitante d'El Passart. L'échange a été facile avec elle puisque comme son fils elle parle couramment français. Elle m'a très bien reçu et j'ai passé une semaine avec elle très sympa.

            Malheureusement, c'est aujourd'hui son dernier jour. Elle m'a confié que sa maison et ses voisins lui manquaient. Je crois qu'elle se sent perdu dans ce grand palais. Ce que je la comprends ! Depuis une semaine que j'y vis, j'ai parfois l'impression d'être entouré de monde mais tellement seule ! bien sur Aïsha est là mais elle est très occupée avec son rôle de princesse et de mère. En plus, son amour avec Eli est pour moi horripilant ! C'est beau l'amour mais ça me fait comprendre que je n'ai jamais connu ça. Quelques choses d'aussi pure, d'aussi désintéressé. Heureusement Assia est toujours là, présente, souriante, rassurante ...

            Ce jour-là, Lina passait du temps avec ses cousins tandis qu'Assia, Samira et moi sommes allés au bord de mer avec Yliès. Depuis une semaine nous nous dirigeons plutôt vers la plage privée du petit palais. Aujourd'hui Assia a voulu me montrer une autre plage située plus loin. Une voiture nous a conduite jusque-là. L'ambiance a été très bonne, Yliès à bien profité.

Vers les 18h, Assia plonge dans la mer en criant que l'eau est trop bonne. Samira se repose sur le sable fin. Je décide de rentrer au palais pour qu'Yliès puisse se reposer avant le repas de ce soir, j'envoie donc un message au chauffeur qui me répond qu'il viendra dans quelques secondes. Je fais un signe de mains à mes deux amis et j'avance vers le trottoir avec Yliès dans les bras quand un camion s'arrête non loin de moi. Absorbé par ce magnifique bébé, je ne prête pas attention à deux hommes cagoulés qui me saute dessus. Assia se met à crier et court vers nous. Samira alerté par les cris se retourne et sort son téléphone. Un homme m'empoigne le bras et me parle dans une langue que je ne connais pas du tout. Il cri des choses à l'autre homme qui essaie de m'arracher le bébé des bras. Je hurle « Qu'est-ce que vous nous voulez ? ». Je me débats, ressert mon étreinte autour du petit garçon qui cri sans doute affolé par les voix autour de lui. Je donne un coup de pied dans le tibia à l'homme qui me tiens les bras et crache sur l'autre. Assia arrive et l'attrape par les cheveux, elle le tire en arrière et lui flanque un coup de pied dans les coucougnettes tandis que je me mets à courir avec un Yliès qui hurle. Samira s'occupe du deuxième homme en lui donnant des coups de sac sur la tête. Elle est très vite aidée par un garde rapproché de la famille royale sortie de nulle part.

À la croisée des cheminsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant