Chapitre 6 : Alexa

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Je m'assieds sur mon lit au soufflant. Amelia est dans la salle de bain. Elle a besoin de se rafraîchir après ce long trajet en avion puis en taxi. J'avoue que cela m'arrange car j'ai moi-même besoin de quelques minutes pour remettre mes idées en place...

Je suis ravie qu'Ame soit là mais ça me chamboule beaucoup. Ça me ramène trois mois auparavant lors de ce rude séjour en maison de rééducation après m'être fait renverser par une voiture dans les rues de Paris...

Je suis née à El Passart. C'est un pays situé dans le Moyen-Orient. Un endroit calme qui est gouverné par la famille royale depuis des siècles. A ces débuts, le pays à été donné à un arabe – ancêtre de la famille royale – en guise de cadeau pour avoir épousé la fille du cheikh d'un des pays voisins. Ce cheikh ayant quatre filles de quatre femmes différentes à décidé de découper sa terre en cinq parties. Celle où il a bâti son palais puis quatre autres, toutes égales. Il a offert de récompenser les hommes braves et fort qui acceptaient d'épouser ses filles et surtout d'en prendre soin jusqu'à ce que la mort les sépare. Pour cela, des hommes ont été choisis dans tout le Moyen-Orient. Ils devaient remplir plusieurs critères :

1. Leur âge devait être situé entre 20 et 50 ans.

2. Ils devaient vivre et être issus du Moyen-Orient : En gros il fallait des purs-souches !

3. Leur forme physique : pour cela ils devaient passer des tests et faire des genres d'Olympiades.

4. Leur élocution et charisme : Cela était décidé par les conseillers du cheikh et certains villageois triés sur le volet.

5. Le dernier critère revenait aux princesses elles-mêmes. Elle choisissait des épreuves/activités à leur faire-faire afin de voir si elles seraient heureuses avec cet homme. Ce dernier point durait au minimum un mois.

Ce « recrutement » duré des mois, parfois trois et – pour la plus compliqué des princesses – dix mois. Bien entendu, il fallait déjà tenir le choc d'être loin de sa famille, loin de ses amis et en vivant dans des conditions qui ne sont pas l'idéal. Vous imaginez dans les années 1670 ? Pour chaque princesse, cinquante hommes étaient choisis puis étaient renvoyer chez eux petit à petit pour qu'il n'en reste moins que dix pour la cinquième étape.

Selon l'histoire, la princesse Alaïa à choisit son mari dés le premier jour. Elle l'aurait aperçu dans le centre d'inscription et aurait fait des pieds et des mains pour qu'il arrive jusqu'à la dernière étape. Elle n'a pas été déçu puisqu'ils auraient vécu heureux pendant quarante ans avant de mourir de vieillesse. C'est son mari qui a hérité du bout de terre qu'il a nommé El Passart. Il a créé des fondements que nous utilisons encore au quotidien. Il semblerait que c'était un homme plus que bien qui a su prendre soin de sa femme, lui faire six enfants, créer un pays qui arrivait à se défendre seul et s'agrandir. Avec les forces alliées de ces beaux-frères puis des cousins, le pays est resté entier et fort jusqu'à maintenant. Aujourd'hui, le pays est gouverné par les forces alliés du cheikh, du prince régnant, Eli et de son frère le prince Soïe. Ce dernier ressemble d'ailleurs énormément à son aïeul : les mêmes traits, le même regard marron foncé et la même détermination.

Et moi. Alexa, je suis la troisième enfant de Yahid et Bellin Oranth. Ils se sont tous les deux mariés car leur famille l'exigeait, l'étiquette l'imposait. Mon père a eu le choix entre trois femmes et il a eu un coup de cœur pour ma mère. Il l'a trouvé fiable, communicative et aussi belle qu'un coucher de soleil avec ses cheveux noirs au reflet roux. Il dit maintenant que tout ce qui l'a charmé au début l'énerve souvent maintenant. Je le comprends ma mère a un caractère très affirmé et cela épuise notre famille. Elle aime ce qui est droit, carré, dans les clous. Mon père aime rire, charmer, essayer, se remettre en question. Ils sont très différents l'un de l'autre mais l'amour et la loyauté les unis. Ma mère n'a jamais travaillé. Elle nous a élevé ma grande sœur, mon frère et moi. Elle élève désormais ses nièces ce qui rend la vie plus facile à mon père. Ma grande sœur habite à Zahir à quelques kilomètres d'ici de l'autre côté du désert. Elle est mariée mais n'a pas d'enfant ce qui intrigue ma mère. Je ne suis pas certaine que son mariage soit heureux mais elle l'a fait pour le bien de la famille selon ma chère mère.

À la croisée des cheminsWhere stories live. Discover now