Chapitre 12 : Une proposition pour Amelia

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** Amelia

Il respire profondément et m'explique :

–                   Oui. Le bébé que tu as rencontré c'est Ilyès. Il a à peine 2 mois. Sa sœur de 5 ans, Lina l'accompagne.

–                   Mais qui sont-ils ?

–                   Ce sont mes enfants dorénavant. Je suis leur tuteur.

–                   D'accord. Puis-je avoir plus de détails ??

Je crois que ses yeux s'embuent mais je n'en suis pas certains vu qu'il tourne la tête et se lève :

–                   Mon meilleur ami, Rayan et sa femme Louisa vivaient proche de Marseille. Ils ont acheté une vieille maison qu'ils rénovaient depuis peu de temps. C'était leur bébé.  Un soir un incendie s'est propagé dans leur maison. Leurs enfants n'étaient pas présents, ils étaient chez la meilleure amie de Louisa. La fumée les a tués sur le champ, sans aucun doute dans leur sommeil selon les scientifiques. Les pompiers ont fait leur maximum mais ils n'ont rien pu faire.

Je me lève à mon tour et oubliant toute retenue je le prends dans mes bras. Il reste figé dans mes bras puis se retourne :

–                   Le fait est que le notaire m'a appelé pour me dire que je suis officiellement le tuteur de ces enfants.

Je me sens rejetée, vidée. Seule dans un pays d'étrangers face à un homme qui ne semble même pas s'intéresser à moi. Il pense que je le drague ? J'ai juste voulu le réconforter. Ce qu'il a du vivre est terrible. Il a perdu son meilleur ami. Ça a dû être rude. Il a appris qu'il devait élever des enfants, ça doit être terrifiant. Je m'assoie sur le canapé et essaie de comprendre :

–                   Mais pourquoi avoir accepté ?

–                   Je ne voulais pas. Mais la meilleure amie de Louisa a déjà trois enfants et ne se voyait pas accueillir d'autres enfants et surtout si petit. De plus elle n'a pas les moyens. J'ai proposé de l'aider financièrement mais ce n'est pas le véritable souci.

–                   Les pauvres enfants....

–                   Ils ne sont pas seuls, je suis là.

–                   Oui mais tu n'en voulais pas.

–                   Rayan était mon meilleur ami. On a grandi ensemble puisque son père était un proche du mien. J'ai tellement de souvenirs de lui. C'est grâce à lui que je suis l'homme que tu vois aujourd'hui. Je devais faire ça pour lui, pour Louisa. J'ai les moyens de les élever. Je sais que ma famille va les aimer comme si c'était les leurs. Mais moi ?  Je ne suis pas prêt à être père. Je ne sais pas comment faire.  Je n'ai même pas le temps de m'y habituer. J'ai principalement été élevé par ma grande sœur et ma mère. Mon père était trop occupé. Je vais me baser sur quoi ?  Comment vais-je y arriver si personne ne me montre ?

–                   Il va falloir y arriver Soïe.  C'est la vie et le développement de ces enfants qui sont en jeux ! Je sais que tu en es capable !

–                   Tu ne me connais même pas. Tu n'en sais rien Amelia.

–                   Je ne te connais pas certes. Je sais ce que l'on m'a dit. Que tu es un homme bon, fiable et très attentionné avec sa famille.

–                   Oui. Mais on parle d'enfants. D'un bébé en plus ! Ils ont perdu leurs parents.  J'ai dû les enlever de leur pays natal, de leur proche, de leur école et crèche. Je sais que ce n'est pas l'idéal mais je ne pouvais pas faire autrement. J'ai besoin d'être à El Passart, c'est là que se trouve mon cœur, ma famille, mon pays et mon métier.

À la croisée des cheminsOnde histórias criam vida. Descubra agora