Chapitre 18 : Énervement

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** Alexa

            Il est près de 18h, je suis encore à Suerra. J'ai passé une journée à travailler avec les différents professionnels. Nous avons fini les études, et le projet de l'école maternelle et primaire est validé. Je suis très contente du résultat. En une semaine nous avons bien avancé. Il faut dire aussi que nous avançons plus facilement quand un certain enquiquineur n'est pas présent sur le site. D'ailleurs, je ne sais absolument pas où est le grand patron.

            Depuis une semaine, j'ai eu l'impression que Mathieu Belsen passait toutes ses heures ici. Je viens à 5h, il est là. Je viens à 20h, il est assis à son bureau. Bref, un fou du travail. Quand il est là j'ai du mal à me concentrer comme si toutes mes cellules nerveuses étaient énervées par lui. Ses nerfs sont directement reliés aux miens. Une calamité. Je n'arrive pas à prendre autant de plaisir dans ce projet que je le devrais ! Un enfer !

            Je m'assoie sur la dune et regarde le site. Une partie est déjà déblayée mais malheureusement l'autre ne l'est pas. Nous faisons partie par partie afin que le travail ne soit pas trop répétitif.

–                   « Je vois que le travail avance beaucoup ! »

–                   « Pardon ?? ».

Mathieu dans toute sa splendeur. Il arrive tel un prince sur son étalon me faire des réflexions :

–                   « Quel est le souci ? »

–                   « Le souci c'est que des centaines de personnes sont dans la galère mais que vous, vous vous la couler douce sous le soleil couchant ! »

–                   « N'importe quoi ! On a bien avancé ! Vous voulez voir ? »

–                   « Certainement ! »

Je sors le cahier de croquis et passe plus de 10 minutes à lui expliquer le pourquoi du comment nous allons tout refabriquer comme ça. Il croise les bras. Tout son langage non verbal exprime de la négativité. Cet homme m'irrite ! Je continue mon speech alors que son téléphone sonne. Il le regarde. Non mais j'hallucine. Je lui parle, il ne va pas répondre tout de même. J'hausse les sourcils pour le défier tout en continuant à tout lui expliquer. Il fait un mouvement des épaules et s'en va plus loin afin répondre au téléphone. Je crois que de la fumée sort de mes oreilles tellement je boue dans ma tête.

            Une voiture arrive et se gare près de moi à toute vitesse. Mais qui est ce ... ? Je n'ai pas le temps de répondre que je vois mon amie en sortir et venir vers moi à toute vitesse. Elle a l'air très très en colère, pire que moi je crois bien. Je n'aurais jamais cru ça possible. Elle m'accoste :

–                   « Alexa, j'ai besoin d'un punchingball, tout de suite ! »

–                   « Ah oui ? Je peux juste t'écouter ! »

Elle crie :

–                   « J'espère que ça suffira ! »

Elle est déchaînée. Je réponds calmement :

–                   « Qu'est-ce qui t'a mise autant en colère ? »

–                   « Ton grand pote ! Tu sais le fameux Soïe El Passart ! »

–                   « Aïe, ça ne s'est donc pas arrangé ... »

–                   « Tu m'as bien dit que c'était un homme bien ? »

À la croisée des cheminsWhere stories live. Discover now