Call Me ! (Terminée)

Chapitre vingt-deux

Chapitre dédié à @tortue pour son abonnement récent.

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- Alors ma "Zozo", c'est bien comme ça que je t'appelle, non ?

Son rictus mauvais ne s'en va pas, mais ses mots se bousculent dans mon crâne.

- De quoi tu parles, lance Arthur rageusement en faisant le tour de la table basse.

- C'est un truc entre Zoé et moi. Ça ne te regarde pas, alors dégage !

Valentine met sa main sur Arthur et le repousse violemment.

- Hé ! Bas les pattes ! Tu vas te calmer et on va discuter !  Ça dure depuis combien de temps cette histoire ? Papa... Qu'est ce qui t'as pris de faire ça ? Tu as pensé à maman ?

- Détends toi, il n'y es absolument pour rien. Et pour ta mère appelle la. Elle est déjà au courant.

- Tu mens !

Il serre les poings rageusement et je ne sais pas sur qui il a envie de sauter.

- Elle a raison, dit Patrick. Et d'ailleurs, je ne sais même pas pourquoi vous l'appelez Valentine...

-... Puisque son nom c'est Amélie, je termine.

- Ah bravo ! Tu comprends vite ! Elle n'a pas tort quand elle dit que tu es intelligente !

Son air insolent et son rictus mauvais me font sortir de mes gonds. Je me rue sur elle en sautant par dessus la table. Le verre chavire et tout le vin se répand sur le magazine. J'ignore et l'empoigne par le haut de sa robe. Arthur me retient par l'épaule mais je lui donne un grand coup qui le fait se reculer.

- Tu vas me dire maintenant ce que tu prépares comme coup ! J'en ai marre, ça suffit ! Je n'en peux plus qu'on choisisse à ma place, je veux décider de ma vie et faire mes propres choix !

- Je n'en doute pas. Et figure toi que je n'y suis pour rien ! Appelles ta mère et tu verras bien !

Arthur me rejoins et lui colle une claque cinglante. Vu la fermeté par laquelle je la tiens, elle ne perd pas l'équilibre.

Son père s'avance choqué. Il le tient par le t-shirt et le secoue comme un prunier.

- Qu'est ce qui te prends ? Tu as perdu la tête ou quoi ? Ta mère est partie ! Elle n'est plus là !

- Comment ça ? Tu dis n'importe quoi ! Elle est au travail !

Je sors mon téléphone d'une main, sans lâcher Valentine de l'autre et regarde la date. Impossible, sa mère n'est pas au travail : on est dimanche.

- Qui a fait ça ?

Ma voix est rocailleuse et tremblante.

Elle met du temps à répondre, remet sa robe en place et fait cliqueter ses nombreux bracelet.

- Ta mère. Elle m'a appelé. Je savais même pas qu'on pouvait faire ça.

- Elle t'a appelé quand ?

-Y'a cinq jours. Elle n'a pas supporté de te voir souffrir. Tu te rends compte ? À cause de ses caprices à lui, tout vos projets tombent à l'eau ! L'appartement, la caution, les heures de travail qu'elle a fait pour économiser...

- C'était mon choix. Et je vois pas en quoi ça la regarde. Elle me l'a dit. Ça l'a déçue et je peux comprendre. Mais j'ai pris ma décision. La réaction de Zoé était normale.

- Et tu crois que c'est normal de n'avoir pensé qu'à toi ? Elle était seule !

- Mais je ne suis pas le centre du monde ! Dans la vie, il y a des imprévus et il faut apprendre à y faire face !
Je n'ai même pas à me justifier ! Surtout auprès de toi, je ne vois même pas en quoi ça te regarde !

C'est vrai il n'a pas tort. Le monde ne tourne pas autour de lui. C'était lui mon monde. Je n'ai juré que par lui, j'ai cru que ma vie irait toujours bien à ses côtés et que jamais il ne partirai. En fait, maintenant je comprends que j'ai eu tort de croire tout ça. J'aurai dû me préserver et en garder aussi pour moi au lieu de tout lui donner.

C'est ce que je comprends enfin face à ma mère du passé.

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8.