Chapitre huit

47 7 37
                                    

- Bon, on arrête les conneries. Je me suis réveillé, ce matin dans cette maison de bourges et on est toujours ensemble alors que je t'ai quitté y'a trois jours ! Qu'est ce que tu as fait, Zoé ?

Je me recule et bute contre le bord de son lit.

- Heu... de quoi ? Je... toi aussi tu te souviens ?

Il lève ses bras en l'air, visiblement agacé et me foudroie sur place.

- Ben bien sûr que je me souviens ! Ça me fait pas rire du tout ! Tu peux me prendre pour un fou si tu veux, mais samedi matin, j'étais là et j'habite presque chez le Président de la République !

Je gratte mon front en soupirant et me retourne pour examiner l'autre bout de la pièce, où se tient un bureau désordonné de feuilles et de cahiers. Dans le coin près du chauffage, sa guitare fétiche est appuyée contre le mur.

- Je ne sais pas... c'est complètement dingue. Écoute, Arthur... moi aussi c'est la même chose. C'est depuis que j'ai eu cet appel...

Il me dévisage subitement, comme s'il ne m'avait jamais vu et je ne peux m'empêcher de rougir. Ses yeux chocolats s'accrochent aux miens avec ardeur mais je me raidis et tourne les yeux, mal à l'aise.

- De quel appel tu parles ?

Bon dieu, Arthur... si tu continue de me regarder comme ça, je n'y arriverai pas.

Je secoue la tête pour éliminer les millions de scène de baisers que j'ai dans la tête et m'assois pour lui expliquer.

- Moi-même. Enfin, je veux dire... c'est Zoé de 14 ans qui m'a téléphoné pour voir si son numéro appellerai quelqu'un. Oui, c'est fou, je sais. Mais depuis elle a le contrôle sur les événements de ma vie.

- Vu la tournure des événements, même si c'est complètement dingue et que j'ai l'impression d'être dans un cauchemar, j'ai envie de te croire. Mais qu'est ce que je fiche là, moi ?

J'en sais fichtrement rien, bon sang !
Mais tant mieux.

- Je n'en sais rien, dis-je en me décalant pour lui laisser de la place sur le lit.

Il passe ses mains sur son visage, comme pour le lisser en marmonnant je ne sais quoi et me rejoint en se tenant à distance.

- Tu n'as qu'à l'appeler, peut être qu'elle saura.

- Impossible, dis-je contrite, il n'y a qu'elle qui peut.

Il soupire de lassitude et s'allonge.

- Le truc sympa, c'est l'espace de ma chambre. Celle d'avant dans l'immeuble à la rue de Carnot, elle était minuscule, tu te souviens ?

Je souris en y repensant. Bien sûr que je m'en souviens. Son lit était en mezzanine tellement elle était petite et à chaque fois qu'on bougeait, ça craquait. Tous les fous-rires, lors de nos ébats où on soupçonnait que ses parents nous entendaient et toutes les fois où je me suis tapé la tête en me levant parce que le plafond était trop près.

Call Me ! (Terminée) Where stories live. Discover now