Chapitre 15

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Antoine

Nous étions dans la même chambre d'hôpital. Une infirmière nous apporta un souper, mais nous ne l'entendions pas à cause de nos oreilles plus qu'abimées. Ce n'était pas mauvais mais, premièrement, c'est de la nourriture d'hôpital et, deuxièmement, ça ne vaut pas le quart du tiers du nectar olympien. Une bonne heure plus tard, nous nous endormîmes pour reprendre des forces pour le lendemain, journée qui sera sûrement mouvementée.

Nous nous réveillâmes doucement, Je pouvais percevoir les chants des oiseaux, ce qui était bon signe de mon rétablissement. En même temps qu'un bâillement, Rémus engagea la conversation :

-Alors ça va ? Bien dormi ?

-Oui et toi ?

-Ça va, nous devons sortir le plus rapidement d'ici. Les Harpies pourraient se reformer et si les grues soulèvent la cloche, elles s'en iront.

-D'accord, mais si c'est nous qui y allons, on ne saura pas la soulever.

-Tu as oublié qui je suis ? dis-je en le narguant.

-Ah oui, juste... Mais quand même, 13,5 tonnes tu sauras porter ça ?

-Tu me déçois Rémus, ne me parle plus, maudit sois tu ! dis-je théâtralement.

Nous rigolâmes ensemble et, pendant plusieurs minutes, nous continuâmes notre sketch/théâtre tout en nous amusant.

-Bon, c'est bien marrant mais on a des vies à sauver.

Nous cherchâmes nos armes, sans succès. Les ambulanciers avaient dû nous les confisquer pour port d'arme sans permis. Nous sortîmes de la chambre, désarmés. Des gens rigolaient sur notre passage. Mais pourquoi ? Un docteur vint nous chercher et nous dit d'une voix calme et reposée :

-Messieurs, il ne faut pas se balader en pyjama ou en caleçon dans un hôpital.

-Oh mer...

Nous retournâmes dans notre chambre en courant. La honte nous envahissait mais ce n'était que des fous, ils allaient rapidement oublier ce qui venait de se passer. Nous nous vêtîmes chacun d'une toge courte que les Olympiens nous avaient prêtée durant la nuit. Ils s'étaient infiltrés dans un hôpital ? Elles étaient imprégnées des mains de certains dieux (peut-être Tissus ou T-shirtus ou encore MadeInChinaus, non je rigole évidemment) qui les rendaient scintillantes avec une aura dorée les entourant. Quand je l'enfilai, je remarquai que je n'avais jamais porté d'habits aussi beaux. Les miens paraissaient tellement communs comparé à ce luxe. Oui, à la rue, tu ne penses pas à acheter des vêtements de marque ou encore une machine à laver.

Nous sortîmes de l'hôpital sans que personne ne nous voit.

Arrivés dehors, nous regardâmes sur un plan de la ville. Nous étions au St Thomas' Hospital, à douze minutes à pied de Big-Ben donc 0,5 miles. Nous étions obligés de marcher. Après les douze minutes, nous nous retrouvions devant la cloche qui nous avait détruit les oreilles.

Je pris la cloche par le dessous et la soulevai sans le moindre effort.

Il ne faut jamais douter de moi.

J'emmenai quelques pas plus loin la cloche. Nous prîmes la bouillie restante des Harpies et nous jetâmes les cadavres dans la Tamise située 40 mètres plus loin. Dans l'eau, elles ne pourront pas se reformer à cause du courant.

Oh non ! Nos toges sont remplies de sang. J'essayai de frotter et d'un coup, toutes les taches disparurent. Cette toge était vraiment intrigante.

Nous demandâmes à un habitant :

-Hello sir, where strange animals destroy the region? (Bonjour monsieur, où est-ce que des bêtes étranges détruisent la région ?)

-In Hyde Park, there are small animals green that attack the legs of the passers-by. (Dans le Hyde Park, ce sont de petits animaux verts qui attaquent les jambes des passants.)

-Ok, thank you.

Le parc était situé à trente minutes d'ici. Je commence à en avoir marre de marcher, mes jambes sont tellement lourdes. Pendant le voyage nous discutâmes de notre futur plan :

-On pourrait peut-être les accrocher à des feux d'artifices ? Commença Rémus

-On n'en a pas... Peut-être les faire flamber, ils ne sont qu'herbe.

-Pas bête, mais on est à Londres, et ici, il fait humide, le feu ne prendra pas...

Nous traversâmes la Spur road. Un camion stoppa net à quelques mètres de nous. Nous n'avions pas vérifié si des voitures arrivaient. Nous avions eu beaucoup de chance. Le camionneur sortit de son véhicule en hurlant :

-Have you got two eyes ? Do you imagine if my truck of ten tons of cement hurt you? (Avez-vous deux yeux ? Est-ce que vous imaginez si mon camion de dix tonnes de ciment ?)

-Du ciment mais ça c'est une bonne idée ! Merci monsieur ! Nous courûmes vers son camion et y pénétrèrent par effraction. Il comprit notre manège et commença à courir vers nous en hurlant des insultes anglaises que je n'écrirai pas. Nous réussîmes à le semer en démarrant à vive allure. Nous suivîmes le trajet pour atteindre Hyde Park.

Je ne vous le cache pas, je n'avais jamais conduit et on peut dire que j'ai bien géré la situation, excepté les quatre voitures auxquelles j'ai arraché quelques portes.

Arrivés à destination, nous constatâmes le désastre : les parterres soigneusement tondus étaient dévastés comme si une pluie de météorite était tombée sur le parc. C'est à ce moment que nous les vîmes... Les Carmés attaquaient les passants qui essayaient de les tuer avec des pelles. Nous bondîmes du camion avec quelques sceaux remplis de ciment.

Nous nous dirigeâmes vers le milieu du parc lorsque Rémus cria :

-Sortez du parc ! Nous nous chargeons de tout !

-Mais ils ne comprennent pas le français Rémus ! Leave the park please! We are going to stop these creatures!

Les habitants quittèrent difficilement Hyde Park à cause de leurs blessures. Des sortes de petites vagues d'herbe s'approchaient de nous, les Carmés se déplaçant dans celle-ci.

Un petit troupeau s'amassa devant nous. Ils nous regardaient avec leurs yeux verts, étonnés de voir des humains se dresser devant eux avec autant d'assurance.

Ils étaient tous disposés en rang serrés à nos pieds.

Je donnais le top départ.

-3...

Ils furent surpris et me regardèrent bizarrement.

-2...

Leurs yeux s'écarquillèrent en grand, comprenant notre tactique.

-1... Vas-y !

Nous jetâmes le contenu de nos sceaux sur eux. Ils furent remplis de ciment de la tête aux pieds. Ils n'arrivèrent pas à pénétrer dans l'herbe à cause de cette texture qui les emprisonnait. Ils commencèrent à courir dans le parc. L'un après l'autre, ils se figeaient grâce au ciment qui séchait.

Voilà, ces horribles monstres, devenus de jolis nains de jardins qui resteront à jamais dans le parc.


Les Gardiens Olympiens et les Bagues Divines (séparé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant