Chapitre 4

24 5 8
                                    

Antoine

Bonjour, moi c'est Antoine, j'ai 14 ans. J'ai deux passions : lire et regarder des personnes jouer au rugby. Excusez mes mots, mais les emmerdes ont commencé le 15 Octobre... Je lisais tranquillement dans ma chambre un livre de genre fantastique sur la mythologie romaine quand une petite voix surgit en moi :

- Crois en NOUS !!!

- Hein qu'est-ce que c'est que ça ? me disais-je

Je pensais que c'était encore une de mes illusions lorsque je lis plus de trois heures sans quitter les yeux du livre, mais cette fois ci c'était différent, la voix était distincte, claire et ce n'était pas ma voix. Quelqu'un s'était introduit dans mon esprit ? Non ce n'est pas possible... Pourtant...

- Bon t'arrête s'il te plait... Crois en NOUS. Bon tu ne vas pas en faire un fromage...

-Mais dites-moi au moins qui vous êtes, pensai-je à l'intention de la voix.

Plus personne/chose ne me répondait. Ah, j'ai compris ! En fait, je suis dans un rêve et je vais me réveiller. Bon, il n'y a plus qu'à attendre...

Deux heures plus tard, je n'étais toujours pas réveillé. Il fallait que je me fasse une raison : c'était réel. Je descendis dans le salon. Le salon était la pièce que je détestais le plus, les murs étaient sales, les lampes poussiéreuses, le tapis déchiré... mais c'était la pièce qui était en contact avec la cuisine, enfin ce qui ressemble plus ou moins à une cuisine... Là où ma mère aurait pu être pour me préparer un repas

Vous vous demandez pourquoi je parle aussi mal de ma maison ? Parce que ce n'est pas ma maison... Je vivais seul dans un repère délabré mais c'était le seul endroit où j'avais chaud. Sans celui-ci, je serai à la rue... et pourquoi mes parents ne m'aidaient pas ? Parce qu'ils ont arrêté de lutter pour survivre mais moi je ne baisserai les bras que lorsque mon corps me dira d'aller rejoindre mes parents.

Donc, le moment triste est passé, je reprends là où j'en étais. Vers 16h, les écoliers passaient devant mes fenêtres barrées de lattes en bois et je les observais discrètement tandis qu'ils jouaient sur leur smartphone ou qu'ils riaient pour rien. Je n'ai jamais participé à ces deux activités hilarantes... J'aurais tellement voulu aller à l'école, manger à ma faim... Cela me scandalise quand j'entends les étudiants parler de leurs sandwichs en disant que « c'est de la merde wesh » mais ils ne savent pas ce que c'est de n'avoir pour une journée qu'une tranche de jambon. Un jour où je n'ai pas su voler une boite de sardines, j'ai mangé une souris. Oui ça peut vous dégouter mais vous n'avez jamais eu vraiment faim, lorsque vous mangez avec une demi-heure de retard et que vous dites : « Je crève la dalle » !!!

Vous ne ressentez qu'un petit bout de ce que je ressens chaque jour un peu plus. Ma vie est nulle mais je me rattache à l'espoir que quelqu'un va me tirer de ce pétrin ! Jamais personne, PERSONNE ne s'est un jour intéressé à moi... PERSONNE ! Le seul sentiment que le monde m'inspire c'est le Dégout !!!

Excusez-moi, je me suis emporté...

Promettez-moi juste de donner aux pauvres ne fut-ce qu'un sourire.

Vous n'êtes pas là pour entendre un pauvre gamin s'énerver, je continue mon histoire : donc les écoliers passaient devant mes fenêtres barrées de lattes en bois et je les observais discrètement depuis mon repère. C'est là que j'ai assisté à un attentat...

Un homme, dont la peau ressemblait à celle d'un reptile, tenait une lance trempée de coulis vert pomme. Il trucida dix enfants sous mes yeux horrifiés !!! Il continua son massacre, onze, oh non, un douzième dont la tête a été coupée en deux, treize, je ne pouvais pas laisser faire ça. Quatorze, je sortis de ma maison en héros, quinze, je criais pour attirer son attention mais il s'en foutait littéralement, seize, dix-sept, c'en était trop. Je pris le premier objet qui me vint sous la main, sans même faire attention à ce que je prenais. Un voile rouge devant mes yeux, une rage énorme traversa mon corps. L'assassin eut un air ahuri en me voyant, je suis si maigre que ça ? Je décidai de lancer mon arme vers lui. Je ne l'atteins pas mais j'ai beaucoup de chance, car un camion poids lourds effleura ma tête avant d'exploser le tueur contre un bâtiment qui s'effondra aussitôt.

Tout le monde murmurait en me regardant, ils se demandaient sûrement comment un gamin si mal vêtu avait pu s'opposer à un homme comme celui qui est maintenant une bouillie. Même si je n'avais pas fait grand-chose, certains me remerciaient tout en s'écartant de moi. Je m'approchai d'une famille pour leur demander comment un camion avait pu surgir de là pour anéantir « La Bouillie », mais celle-ci partit en courant tout en me remerciant. Je ne comprenais plus rien ... Je retournai vers mon repère lorsque j'entendis les sirènes de la police. Ils n'avaient pas pu venir plus tôt, non ?

J'étais sous le choc, je me rendais à peine compte de ce qui venait de se passer. Les sirènes des ambulances et des combis de police se faisaient entendre de moins en moins. La zone avait été mise en quarantaine mais il était trop tard, les morts sont morts et les blessés sont blessés. Lorsqu'il ne resta plus que les traces de sang sur le bitume, je décidai d'aller voir derrière le camion. Je contournais le ruban jaune qui interdit « normalement » de passer et, à ce moment-là, des pierres de l'immeuble effondré bougèrent et une main écailleuse en sortit. Cette fois-ci plus de camion pour m'aider, rien, j'étais seul face à ce monstre, face à face avec ma mort.

Les Gardiens Olympiens et les Bagues Divines (séparé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant