Chapitre 16

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Chapitre 16

J’éclatai de rire avant de me détacher doucement de lui : je vais aller dormir avec Sokhna et astou car elles doivent….


Il ne me laissa même pas continuer : hors de question nana.


- Arrête de faire l’enfant, je n’ai pas envie de crier dans cette maison alors qu’il y  a du monde. Laisse-moi aller dormir avec elles. Je ne les ai pas vus de la journée…

- Nenala démo (je t’ai dit non !) tu ne dormiras pas ailleurs qu’à mes côtés donc…..  allez, vas te coucher, je prends une douche et j’arrive.


Je ne pouvais plus rien refuser à cet homme. Il savait me faire mal, mais il savait aussi se faire pardonner. C’était certes paradoxal mais je l’aime malgré tout…


J’étais fatiguée mais je ne voulais pas dormir, non tout sauf ça. Ce changement de coiffure, cette mine de « j’ai envie de toi » rire, je ne compte même pas passer outre…


Et comme s’il lisait dans mes pensées, il finit plus vite et sortit de la chambre toujours aussi nue…. Je sursautai de surprise : karim ta fille dort dans son berceau…


- Rire, c’est ton cri qui va la réveiller….

Il se pavanait nu dans la chambre, se souciant même pas du moment où sa fille se réveillerai. Mais je me rendais compte que c’est moi qui étais parano.


Il le faisait exprès et le fait même de le regarder se déambuler dans la chambre tout nu me rendait toute chose. Il avait les muscles qui se développaient chaque jour encore plus. Et ses cuisses…. Oh Good…. Yalla bouma dof (je risque de devenir folle)


Il se rinça avec sa serviette en me fixant droit dans les yeux. Ce regard sexy et sexuel en disait long sur ce qu’il avait envie de me faire. Je le sentais….


Il bougea jusqu’à la lampe pour l’éteindre et contre toute attente, il se dirigea directement vers mon intimité pour le lécher doucement… comme ça direct et catégorique.


La surprise passée, je mis l’oreiller sur ma bouche pour ne pas réveiller ma fille, mais aussi, pour ne pas être couverte de honte le lendemain…. Mais comme j’étais une grande gueule, j’allais crier, quand il se leva doucement et se mit à m’embrasser. Son membre me caressais doucement le bouton et je le sentais grossir, durcir comme jamais.


Il m’embrassait comme un fou, me caressais les seins, mais je sentais de la précipitation dans ses gestes. Son envie devenait incontrôlable.

Je pris soudain son membre et le mit sur mon intimité pour qu’il me pénètre franco quand soudain, on entend charlotte murmurer : maman…. maman j’ai peur….


Mon ouf de dépit pouvait se faire entendre à des km. Et le membre de karim avait aussitôt lâché. Il s’habilla de son pyjama avant d’allumer la lampe de d’aller la prendre. J’étais tellement frustrée que quand charlotte dormais sur ma poitrine, je n’avais qu’une seule envie, c’était pleurer…


Je m’endormis à mon tour et en fermant les yeux, je sentais le regard de mon mari sur nous. Bref, il fallait être patient, et en plus de cela, une longue journée m’attend….


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7h du matin, et Sokhna avait réveillé tout le monde. On avait hâte que ce mariage finisse enfin et pourtant, il ne venait que de commencer.


Pour le matin j’avais décidé de mettre une taille basse couleur bleu turquoise avec des broderies noirs, que astou et Sokhna m’avaient fait la veille. Je les laissai aller au salon de coiffure pendant que j’accueillais les autres invités tout en supervisant le service des traiteurs.


Ma belle-mère était au salon avec sa bande pendant que les amis de mon mari sont à la véranda prenant le thé. Il était à peine 12h et il y avait une bonne ambiance dans la maison.


Je faisais des vas et viens par ci et par là, et je ne me rendais pas compte des regards que me lançaient l’homme de ma vie de temps en temps. Bien vrai que je me suis habillée à la hâte, mais j’avais pris le soin de bien me maquiller, car j’étais l’ôte actuellement….


Il me fit signe de m’approcher pour me présenter à des cousins que je n’avais jamais eu l’occasion de rencontrer….

- Je vous pressente nana… ma femme, la prunelle de mes yeux.

- Hum frère, tout le monde sait qu’elle est la prunelle de tes yeux. Enchantée nana, on vient de se rencontrer…

- Tous le plaisir sont pour moi cousin mass. Rire, laissez-moi vous emmener du jus, pour accompagner vos beignets.

- Nooon ma belle merci, on attend les tiep ;


Je souris pendant que je remarquais le regard de mon mari sur moi. Il me chuchota : tu es très belle ce matin…. Jongoma vraie (une vraie grande dame)


- Merci Gueye ndiamék mar khassimak seynabou fouma diar jongoma nakh sou goudé li nga may diokh yeup khadjoul sakh si mane. (c’est normal que je sois belle car chaque nuit tu me donnes des choses à la hauteur de mes attentes.)

Je le plantai la, surpris par ce que je venais de dire devant les gens. Mon morale augmenta encore plus. Cette marque d’amour et de reconnaissance que mon mari me témoignait ne faisait qu’augmenter mon bonheur.

Sokhna arriva avec tout le bruit qu’il se devait. Il y avait déjà astou et Sahara, aussi bien habillées. En fait on avait les mêmes tissus avec des coutures différentes. Tout était bien et plus les minutes passaient et plus j’étais de plus en plus occupée… je gérais tout à la fois mais je sentais que tout allait pour le mieux.


Les hommes revenaient de la mosquée, preuve que Sokhna était maintenant madame Mbacké. Malheureusement son mari était en voyage aux iles Galápagos pour mission et n’avait pa pu assister à la cérémonie. Mais n’empêche les félicitations fusaient de partout ; Sokhna était plus belle que jamais, et je la sentais heureuse, et bien dans sa peau. Sa fille qui était avec son père, devait venir à la cérémonie, mais connaissant le papa de cette dernière, la jalousie pouvait le tuer….


Bref, il commençait à se faire tard, et comme le voulait la coutume, il y avait une petite communauté réunis dans ma cours…


Pour le soir, j’avais décidé de prendre mon temps et de bien me faire belle. Sahara s’était chargée de me maquiller et je pris mon temps pour lisser mon tissage de 32’’ 

Quand je mis la robe que m’avais offerte mon mari et les bijoux, et que je sortis dans la cours, tous les regards étaient braqués sur moi. Les griots m’entourèrent mais je cherchais le regard de mon mari. Dans toutes les situations, je cherchais son approbation, son aval, son appréciation. Et je ne me trompais pas, à travers son djezner tout blanc que j’avais moi-même commandé, je le voyais venir vers moi….



- Tu es encore plus belle que ce matin…

- Toi aussi tu es très beau tu sais….

- Il sourit avant de me prendre la main : allez allons-nous assoir, tu en as assez fait pour aujourd’hui, laisse tes sœur continuer. Tu ne dois pas rater les discours….


Je le suivis tout en sentant le regard haineux de ma belle-mère. Je m’assis quand même derrière elle, à coté de ma mère et karim. Mon mari prit la parole, comme il était le père attitré de Sokhna….


- Nous avons été touchées par ce choix de Mbacké sur notre fille. En réalité, permettez-moi juste de témoigner l’amour que j’ai pour sa femme. En fait, elle ne peut pas être ma fille, pour vous dire, elle a l’Age de ma femme. mais elle m’a toujours considéré comme son père et moi de même. Laissez-moi vous dire que je n’ai jamais vu une fille aussi sensée que Sokhna une fille aussi douce que Sokhna une fille aussi ambitieuse que ma fille. Juste pour vous préciser qu’on vous a donné une femme, une vraie, on vous a donné un enfant, une mère avant tout, mais je vous ai donné la prunelle de mes yeux, j’espère que vous pourrez en prendre soin et l'apprécier à sa juste valeur.


Tout le monde approuvait et il continua : je ne peux pas clore ce petit discours sans remercier une personne qui m’est chère, une personne spéciale, une femme au cœur en or… ma femme !


Il se tourna vers moi et me prit la main, alors qu’il était toujours debout. J’avais tellement honte que je ne pouvais lever la tête… sentir la présence de ma mère à mes côtés me rassuraient….


« …. Dieu sais ce qu’elle a enduré, Dieu sait tout ce qu’elle résiste pour moi et pour mon bonheur. Je ne saurais remercier la mère de mes deux bébés, elle a toujours été là pour Sokhna et pour moi. Elle ne s’est jamais sentis de trop ni de moin. Chaque jour elle remplit son role d’épouse de mère a la perfection …. »


Tout le monde riait et il continuait : juste pour vous dire que ma fille et moi, nous lui en somme reconnaissante, car tout ce que vous voyez maintenant c’est elle. té nak douma khar kene dimako gueureumeul (je n’attendrais pas qu’on la remercie à ma place) une femme exemplaire, une femme calme une battante et une femme pieuse. Kokou moy sama diabar. J’ose esperer qu’allah lui accordera longue vie jusqu’à ce qu’elle organise cette meme fete pour nos enfants inchalla….


Tout le monde criait et applaudissait mais l’emotion m’avait rendu toute frele… maman me murmura : ma fille, à toi….


- Quoi ??? Maman je ne peux pas…

- Ah mais tu dois le faire, ak lifi sa djeukeur wakh lepp…. (avec tout ce que ton mari a dis ?)


Et pour courronner le tout ma belle mère s’y met : nana prend la parole nak … on te donne la paroles ma fille.


Je savais pourquoi elle avait fait ça, car me connaissant, sachant que je ne sais pas parler en public, elle voulait me ridiculiser. Mais je me levais malgrè moi et me raclai la gorge, avant de fixer mon mari qui me fit un léger sourire ;

- Je vous remercie tous autant que vous êtes, et surtout, je remercie ma Sokhna qui n’a pas hésité à nous confier l’organisation de ce jour si spécial. Je lui souhaite un heureux ménage et surtout beaucoup d’enfants… je n’ai pas l’habitude de parler en public mais je peux vous assurer d’une chose, je sais témoigner de la vie que je mène chez les Gueye… j’ai été la plus heureuse en voyant tout l’Amour que Sokhna me porte, à moi et à mes enfants, raison pour laquelle je ne pus m’empêcher de la remercier encore une fois… je pourrais parler de mon mari pendant des heures, mais aujourd’hui…..

Sokhna m’interrompis à l’autre bout de la pièce : Mani wakhal si abdou karim gueye tay malako may (on te donne le feu vert donne ton témoignage sur ton mari)

Tout le monde se mit à rire, mais j’étais lancée, et soudain, une autre nana entra en moi… la griotte a coté cria :  iow yay diek bi fi seuy , kone nak wakh war nala, demal ma fille gno gi lay deglou boubakh (tu es la maitresse de cette maison, tu dois parler ma belle tout le monde t’écoute.)

Je souris à ma sœur malia qui jubilais à l’autre coté avec sokhna et me tournais vers karim :

- Loumou wakh ci mane, louko eup mo ngi ci mom. Moy sama djeukeur, di sama dom, di sama papeu di lep si mane. Fou sama beute khonké mou fadj ko, louma beug souba ba ngone mou takhaw ci ….damay yewou sakh di guice ay cadeau sama bopou lal….(il est mon mari mon père et mon tout. Quand j'ai mal je ne me tourne que vers lui… il m'arrive meme de découvrir des cadeaux a mon réveil)

- Griotte : Bobou dafa fekk goudi ga nekh. (Ça signifie que la nuit a été rude)


Tout le monde éclata de rire, mais je continuai quand meme : gueye ndiambék mar khassimak  seynabou, coumba loabé mathia ngakane ak damel mathia ndane, djiadia mahia thiémak, mar mathia santhoup sine fara thieugui thiawane mar wani iow say djourom gnari mame yeup ay waliw lagn ko gnanal mou guice koula diokh adiya mou ress ak diam kone diokh nala sama bop adiya  (eloge a la famille gueye)


Les cris fusaient de partout avant meme que je ne puisse terminer et astou et sokhna se mirent à me jeter des billets de banque. Karim se joint a eux maspergeant de billet… Même ma belle-mère s’était levée pour me complimenter… mais je n’en avais pas fini….


Guewel sama sangu bi moma sagal deukeul ma deukoma tek ci louma beug soubeu ba ngone mou ci dokh gnéwouma sama bene morom kone nak, gueye ndiambék mar diokhnala sa wathiouwaye boubakh…. (cet homme m’a honnoré et en plus de tout cela, tout ce que je désire du matin au soir, il me le donne sans demi-mesure…

La griotte cria : awo nala djik soula awo djigué lo yotou djott ko aawo nala djikk. Awo nala djikk soula awo djiguei ab sakete teu leu awo nala djikk (chant griot)

Karim était comme électrocuté sur place. Et une fois assise, il me chuchota : ou est ma femme ????

- Elle est là à coté de toi !!!!!

- Ba yeuk nga ni maynala mère bi ak ay garabam ? ( est cce qeu tu sais que je t’offre ma mère et ses medicaments ????)


Je ne pus retenir mon rire et à cet instant rpécis ma belle mère nous regardais. Cependant, j’avais le cœur en compote, j’étais bien et surtout, j’étais heureuse. On put continuer cette petite fête entre nous, et la même nuit, Sokhna fut conduit dans son domicile conjugale, ou son mari l’y faisait une surprise, car ne lui ayant pas dit qu’il venait ce soir même….


A suivre.

nana et karim tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant