Fire & Gasoline - Tome 2 [EN COURS]

La chute

Voilà, les lecteurs jeunes et/ou sensibles peuvent reprendre ici ^^

L'enregistreur tourne encore alors que l'agent Stone me regarde, la bouche légèrement ouverte, l'air horrifié. Je baisse les yeux.

„Voilà."

Voilà. C'est fait. J'ai tout dit. J'ai réussi. Comprenant que je suis arrivée au bout de mon histoire, Stone hoche la tête.

„Très bien... Je peux vous poser quelques questions complémentaires?

-Oui."

Au point où on en est...

„Avez-vous parlé de ces évènements à qui que ce soit?

-Mon petit ami et..."

Non, je ne peux pas le dire. Mon père voudrait que je garde ça pour moi.

„Et?

-C'est tout.

-Savez-vous si Mickael Bowen a agressé sexuellement d'autres enfants?

-Pas que je sache, à part celle qui a porté plainte. Il y en a d'autres?"

Stone lève les yeux vers moi.

„Vous êtes la cinquième que j'entends."

Oh mon dieu.

Quatre autres. Quatres autre victimes que je n'ai pas su protéger. Quatre vies détruites. Je baisse la tête.

„Vous n'avez rien à vous reprocher, Miss Lyce. Seriez-vous prête à témoigner dans un tribunal?

-Je...je ne sais pas.

-D'accord. Je vais vous laisser le temps de la réflexion. Je crois que ça suffira pour aujourd'hui."

Oui!

Je me lève immédiatement, pressée de quitter cet endroit et de retrouver mon lit pour m'enterrer sous ma couette. Stone me tend une autre de ses cartes de visite.

„N'hésitez pas à me rappeler. Et...merci pour votre courage, Miss Lyce."

Je prends le papier sans la regarder. Je n'ai pas l'impression d'avoir été très courageuse jusqu'ici.

„Pas de quoi. Au revoir."

***

En rentrant à l'appartement, j'ai commencé par prendre une douche brûlante pour me débarrasser de toute cette crasse que je sentais sur ma peau. Puis je suis allée me coucher et je me suis endormie quasi immédiatement, vidée par cette journée forte en émotions.

J'ai rêvé d'une chambre au papier peint mauve pâle. Alors que je suis entre le sommeil et l'éveil, je sens quelqu'un se coucher près de moi, un corp se coller au mien. Je sens un bras qui entoure ma taille et une main qui glisse sous mon tee-shirt. Je me réveille en sursaut et pousse rudement la personne allongée près de moi.

„Dégage!"

Mes réflexes prennent le dessus et je sors immédiatement du lit, paniquée. Daryl me regarde faire avec des yeux ronds.

„Un souci, Schtroumpf grognon?"

Je pousse un énorme soupir de soulagement. Pendant un instant...pendant un instant j'ai cru que c'était Bowen qui revenait. Je me suis retrouvée dans le corps de cette petite fille toujours sur ses gardes, toujours terrifiée. Je secoue la tête.

„Désolée, je...j'ai fait un cauchemar.

-Ça devait être un sacré cauchemar pour que tu réagisses comme ça."