Tous les moyens étaient bons pour éviter Mané.
Avec les calculs de 8h chaque matin qu'on appelait ndékki soubatel (petit déjeuner) ou encore les problèmes à résoudre de 12h : trouve pas rentre pas, nos corps étaient des passoirs de coups et le pire c'est que personne n'osait en parler à ses parents de peur de se faire tabasser à nouveau.
A chaque fois que j'étais de passage sur la table de châtiment, à la maison je ne portais que des longues manches et pagnes pour masquer les dégâts. S'assoir étant mission impossible je me couchai sur le ventre une fois à la maison.

Ne pouvant plus le supporter j'étais partie demander au directeur de me ramener en CE2. Avec monsieur Mané la classe de CM1 était devenue insupportable. Malheureusement le Directeur Niane n'accéda pas à ma requête sans me demander pourquoi je voulais retourner en classe inférieure il m'avait simplement grondé à la place. La fin de mon calvaire survenu un 8 mars. Il était 13h passé, à cause d'un problème que je ne pus résoudre, je fus retenue. A la maison, papa venait juste de rentrer de mission. D'habitude je me hâtais de me jeter dans ses bras pour qu'il me soulève et me pose sur ses épaules mais là je n'avais pas à la tête à cela. En lui tendant la main pour le saluer, la manche de mon pull s'était retroussée pour laisser apparaître une grande marque de cravache sur ma paume.

_ Néné Gallé qu'est-ce que c'est ? Qui t'a fait ça ? Dis-moi qui est ce qui t'a frappé ?

_ C'est monsieur Mané

Dès que j'avais énoncé le nom de mon bourreau ma mère m'enleva mes habits pour chercher d'autres traces sur mon corps qu'elle ne tarda pas à trouver.

_ Remets lui ses habits nous allons de ce pas à son école....

_ Leyti dalal heure bii kène nékoul école nieup wathieunègne (Leyti calme toi à cette heure il n'y a personne à l'école ils sont tous descendus)

Ma mère essayait de le calmer et elle y arriva. A la place de papa ce fut elle qui m'accompagna le soir à l'école. Sans même passer par le bureau du directeur, nous nous rendîmes directement à notre classe mais aucune trace de Mané le tyran. Il était absent.

Ce n'est que le lendemain que nous le vîmes. Cette fois c'était papa dans son tenue de l'armée qui m'accompagna car après l'école il devait passer à la base. C'est toute fière, que je déambulais avec lui dans les couloirs de l'école sous le regard des autres élèves. Contrairement à maman, nous allions voir le directeur. Monsieur Niane fut surpris de voir mon père d'habitude c'était maman qui venait à l'école étant donné que papa était tout le temps en mission. Après les salutations aux quels papa mit fin il entra directement dans le vif du sujet.

_ Monsieur Niane comme vous le savez il n'est pas dans mes habitudes de venir à l'école de mes enfants. Si je suis là aujourd'hui ce n'est pas de gaieté de cœur. Voyez par vous-même dit -il en lui montrant mes bras. Ceci est l'œuvre d'un de vos enseignants le professeur d'Amina. Alors j'aimerai le voir immédiatement....

_ Monsieur Fall j'en suis vraiment navré....

_ Croyez moi je le suis encore plus pouvez-vous l'appeler ou dois-je aller le retrouver dans sa classe ?

Face à cette menace indirecte de papa, il alla lui-même l'appeler. Comme dans un rêve, Le tyran fit son apparition tête baissée c'était certain que le directeur avait dû lui faire un débriefing.

_ Monsieur Mané je vous présente le commandant Fall le père de votre élève Amina Zahra Fall ..............

_Vous de quel droit osez-vous faire cela à ma fille ? Avez-vous perdu la tête ? Une fillette de 9ans que vous frappez comme votre égal....

_ Monsieur Fall essaya d'intervenir le directeur il a fait une erreur c'est vrai mais....

_ Quel erreur mais monsieur Niane ? Ma fille m'a tout raconté est-ce normal qu'il mette ses élèves sur une table pour les taper leur interdisant de bouger ? Est normal qu'il demande à ses élèves d'enlever leurs pulls pour mieux sentir les coups ?

REBELLE Where stories live. Discover now