Chapitre 26

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Mes yeux ont du mal à s'ouvrir. Mon corps tout entier paraît paralysé. J'espère que ce n'est qu'un ressenti !

Un courant d'air frais me fait frissonner de tout mon long.

Lorsque j'arrive enfin à ouvrir les yeux, je me redresse avec difficulté, à l'aide de mes bras tremblants, pour me retrouver en position assise. Je remarque un cathéter planté dans mon bras droit et qui est relié à une poche de liquide. Mon œil gauche est enflé et des blessures me brûlent le visage. Mes yeux pleurent encore un peu et me piquent. Mon cou est couvert par une minerve cervicale bleue claire.

Je balade mes yeux dans la pièce, analysant chaque mur de cette triste chambre.

Mon regard s'arrête sur une jeune fille, blonde aux yeux verts émeraude, qui se regarde les ongles. Elle est assise sur un des deux fauteuils de la chambre. Elle porte une longue robe blanche d'hôpital, et elle aussi est reliée à une poche de liquide. Je ne la quitte pas des yeux.

Elle se tourne enfin vers moi, les yeux remplis de désir de vengeance et un sourire narquois :

"-Bonjour Ana, déclare-t-elle d'un ton faux. Alors, qu'est-ce-que ça fait de rester clouée au fond d'un lit d'hôpital ? Peut-être que maintenant nous sommes quittes !?

-Qu'est-ce que tu me veux ? 

-Oh rien ... rien ... dit-elle en se déplaçant et en se rapprochant de moi. Je veux juste qu'il y est une certaine part d'égalité...

-C'est-à-dire ? Et puis comment tu savais que j'étais là ? 

-A chaque fois que quelqu'un de mon âge arrive dans le service, on me tient au courant en me donnant le nom. Si tu savais le nombre de fois que j'ai prié pour entendre ton nom ! Mais c'est pour que je me sente moins seule...dit-elle d'un air tristement faux en s'asseyant au pied de mon lit. Tu comprends ?... , j'ai besoin de compagnie, je n'aime pas me retrouvée seule est abandonnée, continua-t-elle en me regardant avec des yeux de chien battu.

-Moi j'aime bien être seule ! Criai-je peut être un peu fort alors que nous sommes dans un hôpital. 

-D'accord, j'ai compris ! Dit-elle. Mais si tu as besoin de compagnie, je suis dans la chambre juste en face de la tienne !..."

Elle se relève et s'approche de ma tête. Elle se penche au-dessus de ma tête en me soufflant à la figure : "Ma vengeance s'approche de plus en plus, et ta venue ici va beaucoup m'aider ..."
Son souffle chaud sur mon front me fait froid dans le dos.

Elle repart en faisant passer une de ses jambes dans le fil qui relie mon cathéter à la poche de liquide. Elle s'arrête un instant en se tournant vers moi. Elle me lance un regard noir et avance violemment, ce qui arrache le cathéter de mon bras. Le tuyau vole avant de tomber sur le sol. Du sang gicle un peu et éclabousse ma blouse.

Un cri persan de douleur traverse le bâtiment hospitalier.

Chloé sort et faille renversé l'infirmière, qui par l'alerte de mes cris, s'est précipitée vers ma chambre. Chloé et elle se retrouve face à face, la porte encore ouverte. J'entends leur discussion et je n'en perds pas une miette :

"-Chloé, que se passe-t-il ??? demande l'infirmière paniquée 

-Madame, c'est horrible ! répond Chloé avec un mauvais jeu d'acteur. Ana, je ... je ... je discutais avec elle et d'un seul coup, elle a décidé d'arracher son cathéter ! Continue-t-elle en continuant son jeu d'acteur et en faisant mine de pleurer.

-Mais pourquoi, pourquoi, pourquoi ?!" se répète l'infirmière, sans attendre de réponse.

Elle se précipite dans ma chambre. Elle s'approche de moi avec inquiétude.. Chloé, dans le couloir, me sourit, fière de son acte.

L'infirmière rebranche mon cathéter, me couvre jusqu'au cou alors que je suis en train de bouillir intérieurement, bouillir de colère... Chloé me dégoutte de plus en plus... Son comportement me donne envie d'être aussi infecte qu'elle, mais dans un même temps, je veux que personne arrive à être aussi horrible qu'elle !

L'infirmière sort de sa poche des cachets et m'en donne, m'indiquant que c'est un antidouleur. Je l'avale et repose ma tête, fixant le plafond blanc. 

L'infirmière me parle, mais je n'y prête pas attention, je n'ai compris qu'un truc : elle s'appelle Elodie.  

Le regard dans le vague,je réfléchis à comment j'ai pu me retrouver dans une situation pareille, par qui, et pourquoi ? 

J'entends le bruit aigu des talons de ma mère qui s'approche de moi. En me serrant dans ses bras, elle me fait revenir à la dure réalité :

"-Ma chérie ! Mais pourquoi as-tu arraché ton ca...

-J'ai pas fait exprès ! la coupai-je. J'ai voulu me tourner et il s'est enlevé !"

Elle me couvre de bisous.

Je préfère ne rien lui dire concernant Chloé. Elle ne sait pas qu'elle est à l'hôpital, encore moins qu'elle est dans la chambre d'en face et donc elle ne peut pas deviner que ce n'est pas moi qui est arraché mon cathéter.

Elle commence à me serrer de plus en plus fort contre elle.

"-Aie ! Attention maman, ça me fait mal au cou et au dos ...

-Ah oui, pardon, mais je suis tellement fière de te voir vivante ! 

-Pourquoi ? Comment me suis-je retrouvée ici ? "

Ma mère s'écarte de moi avec de la compassion dans les pupilles. Elle s'assoit dans le même siège que Chloé, prend une grande bouffée d'air et commence à me raconter :

"- J'attendez à la maison ton retour des cours puis j'ai commencé à m'inquiéter. Le temps passait, je fixais la porte, espérant te voir. Je ne voulais pas que tu trahisses ma confiance, je croyais en toi et je savais que tu respecterais...

-Puis ?

- J'ai pris mon manteau et suis vite descendue. Dans le hall, j'ai vu notre voisine qui me disait, affolée : "Mon Dieu ! Madame RENARD, Ana est en train de partir en ambulance ! Et...". Elle n'eu pas le temps de finir. Je suis sortie en trombe de l'immeuble. Je ... je , dit-elle entre deux sanglots, j'ai demandé aux pompiers ce qu'il se passait. La police était là aussi. Un agent de police est d'ailleurs monté avec moi dans l'ambulance. Il me racontait qu'un passant t'avait vu, les cheveux étalés sur ton visage, des saignements près de toi. Il a pris ton pouls, et à appeler la police ainsi que les pompiers ...

-Wahoo" dis-je éberluée par la situation

Ma mère se lève et me prend, délicatement dans son bras et me chuchotant : "oh ma chérie , pleure-t-elle, j'ai eu tellement peur !! Je ne veux plus que tu me quittes et je veux qu'on arrête nos petites chamailleries qui nous éloignent !" . Je la sers aussi dans mes bras. 

Face à cette situation, je me mets également à pleurer.

Ma mère prends mon visage entre ses mains et me dit :

"- Mais qui est ce MONSTRE qui a osé te toucher ?!

-Je sais pas maman ..." dis-je désespérée 



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