Chapitre 11

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Je n'ai pas entendu le réveil sonner. 

Je me précipite hors de la couette, prends mon petit-déjeuner en quatrième vitesse, retourne dans ma chambre, m'habille en me brossant les dents, démaquille mon visage aux traces noires de mascara d'hier, chope mon sac et cours dans les escaliers. 

Je sors de l'immeuble, le souffle court, et empreinte mon chemin habituel en passant par ma petite ruelle préférée, que j'ai découverte dès mon premier jour dans cette ville. 

Une voix m'appelle derrière et je me retourne : "-Hey poupée !  Comment ça va ? - Tu m'épuises ! J'ai un prénom tu sais ! Répliquai-je -Okkk! Pardon

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Une voix m'appelle derrière et je me retourne :
"-Hey poupée !  Comment ça va ?
- Tu m'épuises ! J'ai un prénom tu sais ! Répliquai-je
-Okkk! Pardon... Ana?!
-C'est bien tu as une mémoire ! "Dis-je le sourire en coin 

Il ne réplique pas et marchons l'un derrière l'autre jusqu'au lycée, moi en tête.

Quand on arrive, la fin de la récréation se fait entendre. Je cours en direction de notre salle de classe alors qu'Alex, lui, marche tout doucement. Peut être a-t-il oublié que nous avons une interrogation de français ?!

La matinée, à mon grand étonnement, passe assez rapidement. A la pause de midi, je décide d'être gentille, je suis le conseil de Léa, et rejoins donc Karine et les autres à leur table. Nous rigolons beaucoup, enfin surtout elles, je me contente d'écouter !

L'après-midi, quand à elle, paraît interminable ! Je viens de passer une interrogation de 2 heures en mathématiques, suivie d'une heure d'anglais, avec le "super M.RENARD"...

Lorsque la fin de la journée pointe enfin le bout de son nez, je sors lentement de la classe, épuisée par ma journée, par l'anniversaire de Léa, et par mon premier cours de GRS ici. J'empreinte la même ruelle que ce matin, mais au retour, elle est en montée ! Au fur et à mesure que j'avance, j'ai l'impression que mes jambes se décomposent, se transforment en coton, tandis que mes bras pendent lamentablement le long de mon corps bredouille.

Je passe tranquillement le seuil de ma porte de chambre, pose mon sac délicatement sur mon lit, fais mes devoirs sur mon bureau éclairé par ma lampe. Quand mes devoirs sont enfin finis, je vais manger, seule, dans le silence le plus complet, car ma mère est en réunion jusqu'à 22 heures -situation d'urgence au restaurant-. Mon repas terminé, j'enquille dans le lave-vaisselle mon assiette, mes couverts, et mon verre. Je me dirige ensuite vers ma chambre, mais m'arrête devant le piano, je le regarde, je le fixe, je l'admire, le beau piano de ma mère ! Prise d'un élan inexpliqué, je me décide alors à retourner à la cuisine, me fais un chocolat chaud avec du miel et de petits marshmallows. Puis, je prends place devant le piano, pose ma tasse sur le haut de celui-ci, et commence à jouer. 

Le début de la mélodie est assez monotone, sans émotions, mais quand je commence à me libérer, mes doigts glissent naturellement sur le clavier. Une mélodie pleine d'émotions, de mes émotions, sort de l'instrument. Mes doigts commencent à se fatiguer mais je continue. Les notes arrivent à m'arracher des larmes, de joie, ou de tristesse, je ne sais pas trop ! Mes mains continuent à jouer, sans que je puisse les en empêcher, j'enchaîne plusieurs morceaux que je connais par cœur, ce qui me permet de fermer les yeux et de mieux me recentrer sur moi-même, de réfléchir, de me libérer, de faire le point.

Quand mes mains s'arrêtent enfin, j'ouvre doucement les yeux, mes joues sont marquées de traces de larmes salées. Je récupère doucement ma tasse, ferme le piano, et retourne dans ma chambre. Je sors mes écouteurs, les branche à mon téléphone, lance ma playlist, vais sur mon balcon enroulée dans mon plaid gris. Je m'assois sur une sorte de transat, me recroqueville, et profite de la vue que m'offre cette grande ville éclairée. Les lumières brillent de toute part, le vent frais chatouille mon visage, la lune est resplendissante, le ciel est dégagé, ce qui me permet  d'admirer le joli ciel étoilé. Je bois de temps à autre une gorgée de mon chocolat qui réchauffe mon corps. 

Un bruit violent me sort de mes pensées. Le bruit vient de la rue. Je regarde et vois deux jeunes se battre. L'un est de taille moyenne, manteau noir, bonnet kaki foncé, grosse baskets noires et pantalon en jean troué trop ample. L'autre porte une casquette sous laquelle sortent des cheveux bouclés bruns foncés, il porte un jogging gris et une veste noire qui ressemble beaucoup à celle d'Alex. Je regarde plus précisément ce jeune homme. Et... Non, je ne rêve pas c'est bien Alex ! Au moment de ma réflexion, il lève la tête vers mon immeuble et je me dépêche de me cacher. Je me rassois calmement en pensant à toutes les raison pour lesquelles Alex en est venu aux mains. 

Un second bruit me sort de mes réflexions, mais cette fois c'est ma mère qui rentre. Je me lève doucement, en gardant la couverture sur mes épaules et la laisse tomber jusqu'à mes chevilles. Je retourne dans la cuisine, range ce que j'avais sorti, et rempli encore le lave-vaisselle. Je dépose un bisous sur la joue de ma mère, qui est très refroidie par la température du soir. Elle me le rend. Aucune de nous deux parle, mais il suffit qu'on croise juste une fois nos regards pour savoir que l'autre est aussi fatiguée que nous. Nous échangeons un mince sourire dans lequel se lit tout notre épuisement. J'ai décidé d'arrêter de lui faire la tête, après tout, elle a bien dit qu'elle essayerai de m'aider.

Je marche lentement en direction de mon lit, ferme ma porte de chambre, prends le soin de fermer tous mes rideaux, mais laisse mon balcon ouvert pour sentir la douce fraîcheur  de la nuit pendant mon sommeil.

Je marche lentement en direction de mon lit, ferme ma porte de chambre, prends le soin de fermer tous mes rideaux, mais laisse mon balcon ouvert pour sentir la douce fraîcheur  de la nuit pendant mon sommeil

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Un passé accroché [ EN REECRITURE ]Where stories live. Discover now