Chapitre 16

64 10 6
                                    

"-Salut Ana, ça va ? Me demande Karine en se postant devant moi
- Oui oui très bien... merci ... Et toi ?
- Moi ça va moyen ! Lance-t-elle en croisant les bras
- Ah mince ...
- Oui mince ! Comme tu dis ! Pourquoi tu es pas venu au cours de GRS hier ? Je te rappelle que nous avons un concours dans deux semaines et qu'on le fait à deux !! Donc si tu veux arrêter dis le tout de suite !
- Non non c'est pas ça ! Mais j'avais autre chose...
- A faire ? C'est ça ? Il va falloir que tu apprennes le sens des priorités ! Donc tu continues ou pas?
- Oui oui bien sûr ! Me défendais-je
- Alors rendez-vous après les cours à l'école d'arts !"
Je n'ai pas le temps de riposter. Elle se retourne et va voir "son groupe".
D'ailleurs, en y repensant, je me demande comment j'en ai pu arriver à faire ce concours avec elle. Elle a du me demander et mon côté d'autrefois est resssorti, avec ma sociabilité, mon sourire, mes rires, mon amabilité, et mon côté amical. Mais il a vite disparu... Ou alors, elle était la seule personne qu'il me restait.

Claire s'avance vers moi.
"- Ça va Ana ? Tu as pas l'air bien !
- Euh, oui oui merci ...
- Karine ne t'as pas trop embêtée j'espère. Elle nous a raconté pour le concours... Elle était très en colère !
- Non mais c'est bon merci, je ..."
La sonnerie ne me laisse pas le temps de finir ma phrase. Nous retournons en cours dans un silence pesant.
La matinée fut calme jusqu'à ce que Karine vienne me voir.

L'après-midi quand à elle fut épuisante. J'ai enchaîné deux heures d'anglais et deux heures de sport.
A la fin du cours du sport, Karine m'attends devant le vestiaire. Je la rejoins et nous marchons jusqu'à l'école d'arts dans le silence le plus complet.
L'école paraît désertée. En effet, le jeudi soir, seuls les dessinateurs sont là, et il paraît que ce sont les plus sages.
Nous prenons le chemin des vestiaires, nous nous changeons et filons nous échauffer.
On pratique deux heures durant notre chorégraphie, la mettons au point et repartons satisfaites. Il reste de petits détails à régler mais nous avons encore deux cours. Clarisse pourra donner son avis.

Je rentre chez moi, la nuit tombe doucement, et le vent commence à se lever.
Arrivée devant mon immeuble, j'assiste à un conflit entre deux jeunes garçons. Alex et un autre, un nouveau. Alex se tourne vers moi et m'appelle. Je l'ignore et rentre chez moi.
Je ferme la porte à clé et à peine ai-je pu quitter mon manteau que quelqu'un frappe à la porte. Je l'ouvre et Alex se dresse devant moi, essoufflé, et un coquard à l'œil droit.
"- Je peux entrer ? Demande-t-il en montrant du menton mon salon
- Oui vas-y, dis-je dans un soupir fort marqué
-Merci "
Il entre, balance sa veste sur un pouf, remonte les manches de son pull, et passe sa casquette du côté "à l'envers" au côté " à l'endroit ". Il s'engouffre dans le canapé. Je reste debout devant lui.
"- Tu sais Ana, ce que tu as vu de mon conflit faut pas s'étonner. Ça m'arrive souvent.
- Si tu es venu pour me dire ça tu peux partir!
- Non, je ne suis pas venu que pour ça...
- Ah bon ? Qu'est-ce que tu veux alors ?
- Bah en fait je crois que j'ai découvert ce que tu caches à tout le monde..."

J'écarquille les yeux. Je récupère sa veste, la lui rend et le pousse hors de chez moi. Je claque la porte, la ferme à double tour, mets ma tête contre la porte et me laisse glisser jusqu'au pied de celle là. Les larmes commence à couler le long de mes joues rosées.

Mon cœur ralentit petit à petit et se cale sur le bruit de coups à la porte. toc, toc, toc ... Je mets un certain temps à réagir que la personne derrière la porte insiste.
Je respire un grand coup, ravale mes larmes, et ouvre la porte en soufflant énervée "Tu n'as pas compris?!", pensant que c'était Alex.

Mais au lieu de me trouver à nouveau en face de lui, une jeune fille de mon age, amaigri, blonde, les pommettes rebondies, me fixe, m'analyse de ses yeux verts émeraude.
Mais que fait-elle là ??
Je ne sais pas comment faire, quoi faire, que dire. Dois-je la laisser entrer, lui claquer la porte au nez, appeler ma mère qui travaille ou bien la prendre dans mes bras ? Me montrer heureuse, en colère ou triste ?
Comment elle a pu me trouver ?
Mes pensées s'emmêlent. Je reste debout, immobile face à "Elle". Je suis perdue, tourmentée. Elle paraît neutre, mais en même temps, aussi perturbée que moi.

"-Bonjour Ana,...

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
Un passé accroché [ EN REECRITURE ]Where stories live. Discover now