15. Cap au Nord

435 33 87
                                    



L'agent secret du Destin qui, invisible, exerce sur moi une surveillance constante, me suit discrètement et m'influence de manière inexplicable, répondra mieux que quiconque à cette question. Sans doute aucun, mon départ pour la pêche à la baleine figurait depuis bien longtemps au programme grandiose de la Providence.


Merle revint quelques minutes plus tard avec deux crics, qu'il plaça sous l'étagère, et entreprit d'actionner les leviers l'un après l'autre

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Merle revint quelques minutes plus tard avec deux crics, qu'il plaça sous l'étagère, et entreprit d'actionner les leviers l'un après l'autre.


Vi hurla de douleur lorsqu'il la saisit par le bras pour la tirer.

Il sentit immédiatement ce qui clochait : elle avait l'épaule droite démise.
À part ça, rien de cassé. Des tas de contusions, une plaie à la tête là où le type l'avait cognée avec le revolver, rouvrant la blessure qu'elle s'était faite en passant à travers la fenêtre quelques jours plus tôt, mais rien de grave au final.


Elle hurla en le traitant de tous les noms lorsqu'il lui remit l'articulation de l'épaule en place.

Il l'aida à se relever et elle fit jouer son épaule prudemment.


« Wouaow ! s'exclama-t-elle, admirative. Comment t'as fait ça ? 

- Magique. »


Ce n'était pas la première fois qu'il avait à gérer une luxation. C'était le genre de choses qui arrivait plus souvent qu'on ne le pensait quand on vivait sous le toit d'un type qui avait pour habitude de secouer ses gosses comme des pruniers en leur tapant dessus. Aller se faire soigner à l'hôpital était un luxe dont lui et son petit frère avaient appris à se passer.


Vi sourit.

« Bon, on a bien mérité un verre tous les deux, non ? 

- Tout à fait. »



« À ton avis, ils voulaient quoi, les six connards ? demanda Vi en triant ses pilules, composant son habituel cocktail médical, toujours dans des doses aussi extravagantes.

- J'sais pas, nous dépouiller j'imagine », répondit Merle.
Il se tenait derrière elle et vérifiait son épaule.
« Tiens-toi droite. »
Il tâta l'articulation de l'épaule saine, puis de celle blessée, pour les comparer.

« Ouille ! Moins fort ! Ça fait mal ! protesta Vi.

- Évidemment que ça fait mal, tu t'es déboîté l'articulation, répliqua Merle. Bouge un peu. »

Il sentit l'épaule jouer sous ses doigts. Tout semblait à sa place. 

« Évite de bouger le bras pendant deux trois jours. Le mieux ce serait de le mettre en écharpe. »


Elle hocha la tête. 
Merle retira sa main.

La carrure de Vi, ses os saillants, sa façon de se tenir penchée légèrement vers l'avant, les épaules un peu en dedans, tout ça lui rappelait un peu Daryl ado. En plus maigre.


« Comment tu te sens ?

- J'ai mal partout. On dirait qu'une étagère en fer de deux mètres de haut remplie de conserves m'est tombée dessus... oh mais attends, c'est vrai, une étagère m'est tombé dessus pour de vrai ! dit-elle sarcastiquement. Je me demande quel gros bourrin a bien pu la pousser ?

- Je peux te remettre dessous si t'es pas contente, proposa Merle.

- Non merci, sans façon. En tous cas, bordel, t'es un putain de costaud ! Le coup de l'étagère, c'était vraiment impressionnant ! Et avant ça tu m'as quasiment soulevée d'une seule main ! Et hier, t'as couru en me portant ! fit remarquer Vi, sincèrement admirative.

- Ouais enfin ça c'était pas difficile, t'est vraiment un sac d'os ! répondit Merle, railleur.

- N'empêche... j'aimerais pas avoir à me battre contre toi un jour. T'es vraiment effrayant quand t'es énervé. D'ailleurs heureusement qu'ils sont arrivés les autres blaireaux, parce que quand tu m'as chopé par la chemise j'ai vraiment cru que t'allais me tuer ! » 


La morte joyeuse - Tome Un - The Walking DeadWhere stories live. Discover now