CHAPITRE 1

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C’est mon premier déménagement. Je dois avouer que je suis plutôt nerveuse. Une nouvelle maison, un nouveau lycée, et surtout…de nouvelles personnes. J’étais bien là où j’étais. J’avais mes amies, ma famille était plus proche, je ne pouvais pas demander mieux. Mais la nouvelle promotion de ma mère était accompagnée d’une nouvelle vie. Au fond elle me sera peut-être bénéfique. J’ai peut-être besoin de changer d’air. Et quand la voiture se gare dans l’allée de mon nouveau chez moi, je réalise enfin que ça commence. Je n’étais jamais venue avant, mes parents si. Ils attendaient que je finisse mon année de Première pour m’emmener. En attendant ils faisaient des allers-retours avec le camion qu’on a loué, pour que la maison soit déjà prête à mon arrivée. J’ai passé les vacances avec mes amies, je leur ai dit au revoir hier, dans un torrent de larmes, et me voilà. Dans cette ville que je ne connais même pas. Je commence déjà les cours après-demain. Je vois déjà venir les regards intrigués et les moqueries. Je serai la petite nouvelle pour la première fois de ma vie. Je n’aime pas ça. Mais je vais devoir m’y habituer, pour mes parents. Mon père me tire de mes pensées en venant cogner contre la fenêtre de ma portière. J’étais en train de rêvasser, encore. Il m’adresse un grand sourire, que je m’efforce d’imiter en baissant la vitre qui nous sépare.

- Tu sors ou tu emménages dans la voiture ?
- Je pourrais ?
- Voyons voir…même pas quand tu seras vieille.

Je me retiens de rire en sortant enfin du véhicule. Il fait nuit noire dehors. On a roulé pendant des heures. Tout ce que je peux voir est éclairé par les lampadaires et par les lumières accrochées aux porches des maisons voisines. Toutes plutôt grandes et différentes de l’appartement dans lequel on vivait avant de venir ici. Je n’ai jamais vécu dans une maison, ça va me paraître bizarre au début je suppose. Mon regard se pose alors sur une petite flamme qui s’allume au loin, au niveau des escaliers de la maison voisine à celle en face de la mienne. Cette dernière est suivie d’un point rouge qui brille dans la nuit. Une cigarette ?

- Dépêche-toi Avery, m’appelle à nouveau mon père, déjà parvenu à la porte d’entrée. Ta mère nous attend à l’intérieur et on n’a aucune envie qu’elle sorte nous chercher.

Ça c’est sûr.

- J’arrive papa. Je te rejoins.
- D’accord. Laisse tes affaires dans le coffre on les sortira demain.

Il entre dans la maison, me laissant seule dans l’obscurité. Je reporte mon attention vers l’endroit où j’avais aperçu la flamme, mais le point n’y est plus. A la place je vois une lumière s’allumer à l’étage, la fenêtre s’ouvrir, et la tête d’un garçon en sortir. Je ne le vois pas très bien, uniquement sa main qui se lève pour me saluer. Je devrais répondre. Être polie. Mais à la place, je me contente de me retourner en l’ignorant pour entrer dans la maison. Qui était ce garçon ? Il était bizarre. Je ne sais pas comment le décrire, mais il était bizarre. Ma mère surgit de nulle part avant même que je puisse voir l’intérieur. Elle m’entoure de ses bras en plaquant mon visage dans sa poitrine abondante. M’empêchant presque de respirer.

- Ma chérie tu vas être tellement bien ici tu vas voir ! Vous avez fait bon voyage ? Ce n’était pas trop fatiguant ? Tu veux que je te fasse visiter ? Ou encore mieux que je te montre ta chambre ?!

Je tente de communiquer à travers ses seins mais impossible elle n’entend rien. C’est mon père qui vient me sauver en nous séparant. Je me plaindrais si je n’avais pas l’habitude que ça arrive. Ma mère est une vraie géante, mais c’est uniquement parce qu’elle porte des talons de 20 centimètres. Quand elle est pieds nus fort heureusement je suis à la même taille qu’elle. Ce qui n’arrive pas souvent. Je me demande comment une femme peut porter ces horreurs même chez elle. C’est de la torture à l’état pure.

Salut Voisine !Where stories live. Discover now