CHAPITRE 18

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Vendredi soir déjà. Je sais que je devrais être surexcitée à l'idée de sortir avec Damien demain midi, mais je n'arrive pas à l'être. Je me demande même si c'est toujours une bonne idée d'y aller. J'ai accepté sous le coup de la colère, ce qu'il ne faut surtout pas faire. Mes parents ne sont pas là ce soir encore, alors je me retrouve seule dans ma grande maison. Je devrais avoir l'habitude, mais je n'arrête pas de me dire que je m'amuserais plus si Reed était là. Je pourrais très bien commander une pizza et regarder un Tim Burton toute seule, mais ce ne serait pas pareil sans lui. Je ne pourrais même pas y songer. Je monte donc dans ma chambre assez tôt, pour me coucher et me préparer à affronter la journée de demain. C'était sans compter ma paranoïa légendaire. Après seulement quelques minutes, couchée dans mon lit, j'entends un gros « boum » au rez-de-chaussée qui m'oblige à me redresser, raide comme un piquet. Des milliards de frissons parcourent mon corps de la pointe de mes pieds au dernier cheveux sur mon crâne. Au début, comme toute personne sensée, je me dis que c'est simplement mon imagination, que comme je suis seule je me mets à entendre des bruits qui n'existent pas. Mais quand ce dernier se reproduit une seconde fois, je sens mon cœur s'arrêter de battre et ma gorge se serrer. Il y a quelqu'un. C'est sûr et certain. Il y a quelqu'un. Je pourrais simplement me recoucher et faire semblant de dormir, comme ça si quelqu'un vient...non c'est stupide. Je commence par me lever silencieusement, pour aller fermer ma porte à clé sur la pointe des pieds, puis j'attrape mon téléphone à la hâte. Je devrais appeler police ou mes parents. Ça serait logique. Mais non, je me surprends à appeler Reed. Qui répond très rapidement.

- Avery ?
- Reed je...je crois que...

Je n'arrive même pas à parler parce que je n'arrive pas à respirer. Mes mains tremblent. Je panique.

- Avery qu'est-ce que tu as ? Tout va bien ?
- Je crois qu'il y a quelqu'un chez moi.
- Quoi ?!

Un nouveau bruit, au rez-de-chaussée. Je sursaute en tremblant de plus belle, tombant sur le sol, et rampant jusqu'au coin le plus éloigné de ma porte.

- Je ne sais pas quoi faire Reed. Je...
- Où est-ce que tu es ?
- Dans ma chambre.
- D'accord, ne bouge surtout pas. Je vais venir voir.

Il veut venir ? Il est fou ? Et si c'était un malade avec un flingue ? Un tueur en série ?

- Reed non attends...

Trop tard. Il a déjà raccroché. Je réalise alors quelle bêtise j'ai fait en l'appelant lui. Si jamais il lui arrivait quelque chose je m'en voudrais toute ma vie. Je m'approche discrètement de la fenêtre de ma chambre, d'où je vois une silhouette s'approcher dans la nuit en tenant une petite lumière dans sa main. Je panique encore plus que quand j'étais seule. Bon sang fait attention Ingram ! Je le vois attraper la clé dans le pot de fleurs devant la maison, ce qui signifie que la personne qui est entrée n'est pas passée par devant, sinon la porte ne serait pas fermée. Je me mets à retenir ma respiration quand il entre dans la maison, en priant pour qu'il ne lui arrive rien. Les secondes passent, des secondes interminables. Et enfin, un grand fracas se fait entendre. Je n'écoute alors que mon instinct, et je me mets à courir vers la porte pour sortir. Quand j'arrive dans le couloir, je me mets à marcher à pas de loup, en descendant la première marche des escaliers. Je n'entends plus rien. Et s'ils s'étaient battus ? Je ne sais pas lequel des deux est toujours conscient. La lumière est allumée en bas, c'est bizarre, mais quand même très rassurant. La plupart des films d'horreur se passent dans le noir avec des idiots qui font le tour de la maison en portant une bougie. Une putain de bougie ! Mon cœur bat à toute vitesse, je crois qu'il n'a jamais été aussi rapide. Je voudrais remonter m'abriter dans ma chambre et appeler la police pour de bon, mais je n'arrive pas à me faire à l'idée d'abandonner Reed seul en bas. Jusqu'à ce que :

Salut Voisine !Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin