3. La réunion du Conseil (4)

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—Mes sincères salutations à tous les Djinns présent ici, que le feu de l'arche nous protège tous, déclara Amane

La régente lui sourit, surprise :

—Hé bien, merci, Armoridos. On ne dit plus cela de nos jours mais je suis ravie de voir un djinnin tenir à ce point à nos traditions.

—Elles sont la mémoire d'un peuple... Tout comme la tradition voulait que chaque humain semé ait une place dans l'Autre Monde, mais ce point-là ne doit pas tant vous tenir à cœur. D'autre part, j'ai choisi le nom d'Amane, pas celui d'Armoridos.

La remarque d'Amane ne plut guère à la régente qui s'empressa de lui répondre sur un autre sujet.

—Dites-moi pourquoi le descendant d'Armoridos ne se manifeste qu'aujourd'hui ? Il est étrange que nous n'ayons jamais entendu parler de vous étant donné votre lignée.

—Pourquoi la cité d'Al-Agar considère-t-elle les Djinns comme des possessions personnelles ? Je n'ai à me manifester nulle part, je n'appartiens à personne.

—Je l'ai invité à vous rencontrer, régente. Un descendant du constructeur de l'Autre Monde est une véritable chance, dit Ptar

Ptar essayait de trouver les bons mots. Le feu des Djinns renfermait leur code génétique, ce code pouvait être rendu lisible grâce à leur technologie. Ils comptaient en apprendre davantage sur la construction de l'Autre Monde, en fouillant l'information génétique du descendant d'Armoridos. Si la passation du feu entre les générations avait été faite correctement, la cité aurait accès à ses souvenirs. Voilà pourquoi Amane était si important, mais il venait de contrarier la régente et cela n'était pas de bon augure.

—Je n'en suis pas aussi sûr que toi, déclara Néfertica

—Très bien, dans ce cas je vais m'en aller. Ptar m'a dit que vous aviez besoin de moi, je suis venu par politesse, c'est tout.

—Ah oui ? Hé bien vous pouvez repartir dans ce cas, nous avons des préoccupations importantes d'où cette séance que Ptar n'aurait pas dû interrompre en vous y amenant ici, sans m'avoir prévenu.

Amane ne se fit pas prier et s'en retourna de lui-même. Après avoir franchi le seuil de la porte d'or, la salle du Conseil se clôtura enfin avec l'ordre de ne plus ouvrir à personne. Désormais les sept conseillers et leur régente se retrouvèrent seuls.

—Je ne comprends pas, régente, pourquoi avez-vous besoin de ce djinnin ? Nous ne le connaissons même pas, interrogea Septem

—J'avais simplement des questions à lui poser sur l'Autre Monde. Le feu de notre fondateur coule dans ses veines, j'avais espéré... Mais enfin ce n'est pas le plus important. Je veux que l'on surveille ce djinnin, ainsi que le soi-disant descendant d'Osiris, cela ne peut être un hasard que des djinnins antiques refassent surface.

—Je me charge d'Amane, régente, rétorqua Babadir, Je peux faire ça.

—Et moi, du descendant d'Osiris, je le surveillerais. S'il y a matière à douter de lui, je vous en rendrais compte, dit Horius.

—Très bien, merci à vous deux, si ils sont liés de près ou de loin aux attaques de Djinns-voyageurs sur Terre ou à l'exportation d'humains dans notre monde, il faudra les arrêter. Leur arrivée dans notre monde coïncide bien trop avec ces récents bouleversements.

Le monde terrestre n'avait jamais été un endroit sûr pour les Djinns-voyageurs. Il y avait toujours un risque d'être tué par accident par des humains, le métabolisme des Djinns ne leur permettait pas de se régénérer sur Terre. Le plus dangereux était pour eux les rencontres de djinns terrestres peu cordiaux. Seulement jamais auparavant, ces djinns-là n'avaient attaqué de front les djinns-voyageurs et ces derniers avaient pris l'habitude de circuler en paix sur le territoire terrestre en prenant de simples précautions.

Le monde des Djinns : Ylis, l'arracheur d'âmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant