Mais que peuvent contre la destinée les plus fermes résolutions ?

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Contrairement à ce que je n'avais crains, la soirée du nouvel an se déroulait plutôt bien. Non. Elle se déroulait même foutrement bien lorsqu'on connaissait les précédents entre Derek et mes nouveaux amis. Mais tous semblaient avoir décidé que cette soirée serait sous le signe de l'existence du Dieu des céréales. Et je ne pouvais que toucher du bois pour qu'il continue à se montrer clément.

Bien entendue, j'avais parfaitement conscience que tout n'était qu'une maigre mascarade et que dès demain, tous redeviendraient comme avant. Cameron et Derek n'étaient très certainement pas entrain de devenir les meilleurs amis du monde mais se contentaient simplement de se montrer courtois et veillaient à me préserver. Mais leur proximité ne semblait pas tant surjouée. Au fond, il aurait été aisé de les prendre pour deux frères dont les boutades et les piques ne seraient que des marques d'affections.

- Hedeeeen.

Je tanguai brusquement, ma main claquant sur la table pour me maintenir convenablement alors que Nathanaël venait tirer, un peu trop brutalement, sur mon bras droit. Je grognai alors que son visage m'offrit, avec naturel, un parfait sourire. Visiblement, il avait fini de s'étouffer sur place et avait décidé qu'il était tant de revenir à son activité de distraction favorite : m'enquiquiner.

- Accompagne-moi dehors, dit-il, tirant plus fortement sur mon bras.

- Dehors ? Répétai-je, écarquillant les yeux, incrédule. Pourquoi ?

- J'ai chaud, je veux prendre l'air, expliqua-t-il. Viiiiens.

- Pourquoi moi ? Geins-je. Tu sais que je suis frileuse. Demande à Andréa.

- Parce que tu crois que je vais me laisser amadouer par ce crétin et que je vais aller me cailler pour l'entendre pailler sur des sujets débiles ? Intervint l'intéressé, adressant un regard noir à Nathanaël. Aucune chance. Il n'y a que toi pour céder tout en sachant ce qui t'attends.

Je fis la moue, ne pouvant qu'admettre qu'il avait probablement raison. Nathanaël, lui-même, ne trouva rien à redire, ne protestant pas et restant simplement agrippé à mon bras qu'il avait, visiblement, décidé de prendre en otage coûte que coûte. Je soupirai lourdement avant de me redresser, poussant ma chaise sous les piaillements euphoriques de mon meilleur ami. Un peu trop agité, il tangua dangereusement et Derek le rattrapa de justesse, le replaçant droit tandis que Nathanaël était certes mon meilleur ami mais je devais ajouter un adjectif à ce qualificatif : c'était mon meilleur ami fortement bourré.

- Merci, fit Nathanaël à son sauveur avant de réalisé qui était celui-ci et d'ajouter en le dévisageant. Oh, c'est toi. Bah. T'as de la chance, je n'ai pas encore envie de vomir.

Un instant, je me crispai, craignant la réaction de Derek mais il se contenta de hausser les épaules et de se rasseoir, reprenant une conversation qu'il avait débuté avec Jason. J'échangeai un bref regard avec mon frère qui me gratifia d'un petit signe de tête qui voulait me signifier qu'il gérait la situation.

Dans un nouveau soupir, j'attrapai le bras de Nathanaël et le tirai derrière moi, concédant à l'idée qu'il avait clairement besoin de prendre l'air et de se rafraîchir les idées. Très rapidement, sa main vint saisir celle que j'avais posée sur son bras et il noua nos doigts en me suivant dans un calme surprenant au vue de son agitation précédente. Mais je n'en fis pas le moindre commentaire, me contentant de me diriger vers l'entrée où je jetai un œil sur le porte-manteau plein à craqué mais pas de mes vêtements.

- Je peux chourer la veste à quelqu'un ? Questionnai-je en me tournant vers la tablé.

- Prends la mienne, me répondit Cameron au quart de tour.

Neither good nor badWhere stories live. Discover now