Chapitre 11

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La famille Thompson habitait un modeste (et avouons-le piteux) appartement au troisième étage d’un bâtiment à l’angle de la cinquième avenue.

Ce soir-là (comme tous les soirs d’ailleurs), La mère et ses deux adolescents ont commandé à manger au restaurant chinois du coin, ont dîné dans leur minuscule salon (qui faisait également office de salle à manger, salle de cinéma, bureau, et même de chambre d’amis parfois), et sont allés se coucher vers 22 heures, lorsque la diffusion de leur feuilleton favori fut terminée.

-  Allez, bonne nuit les enfants! Disait madame Thompson, en regagnant la petite pièce de 4 mètres carrés où elle dormait depuis plus de quinze ans.

Elle était loin d’imaginer que le lendemain matin, l’un de ses enfants ne serait plus…

Une fois sa sœur ainée partie se coucher, Milan Thompson débarrassait la table, et jetait (comme de coutume) leurs assiettes en plastique à la poubelle. Une fois la pièce rangée, le sol balayé, le jeune garçon allait rejoindre à son tour sa chambre, quand soudain, la porte derrière lui se mit à grincer, laissant une brise glaciale souffler dans la pièce.

Bizarre, pensa-t-il, en se retournant. J’étais pourtant sûr d’avoir déjà verrouillé cette porte.

A peine le garçon a-t-il fermé – ou plutôt refermé la porte à clé, que soudain toutes les lumières de l’appartement se mirent à vaciller, avant de s’éteindre.

Milan n’en fut qu’à moitié surpris : ce genre de coupure de courant arrivait si fréquemment dans leur quartier –avouons-le mal famé, qu’il en était presque habitué.

Le jeune homme se dirigeait vers sa chambre, non sans soupirer (soulagé de pouvoir enfin se mettre au lit !). Malheureusement,  au moment de quitter la pièce du séjour, il sentit quelqu’un (ou était-ce quelque chose) bouger derrière lui. Il se retourna par réflexe, le cœur battant la chamade.

Oh mon Dieu, qu’est-ce que c’était que ça ?

Milan balayait la salle du regard. Il aurait juré avoir vu une ombre bouger. Pourtant, il avait beau scruter soigneusement chaque recoin de la pièce, rien !

Etait-ce mon imagination ?

Il allait bientôt avoir la réponse à sa question.

Au moment où le jeune homme, ayant tenté vainement de distinguer une présence étrangère dans la pièce, alla reprendre sa route, il tomba nez-à-nez avec la mort – ou du moins, l’incarnation de la mort. Milan écarquillait les yeux, devant le visage infâme et monstrueux du faucheur qui se trouvait face à lui.

Il se mit à pousser un cri d’horreur qui déchira la nuit, tandis que la créature des ténèbres lui faucha son âme…

Monstrueusement humain (BxB)Where stories live. Discover now