Chapitre 1

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C’était un jour des plus ordinaires…Ou presque.

Ce jour-là, lorsque je descendis prendre mon petit-déjeuner, je trouvais mes parents en pleine conversation avec le sheriff de la ville (un éminent lycanthrope). Je décidais de rester en haut des escaliers, voulant ainsi éviter de devoir m’accabler de discussions futiles avec notre visiteur (non point que j’aie quelque chose contre ce dernier, mais j’étais du genre introverti comme garçon).

Me tenant ainsi en haut des escaliers, j’attendis, les oreilles aux aguets. J’essayais d’écouter ce qu’ils se disaient dans le living-room. En vain, car de l’endroit où j’étais, je ne percevais pas un traitre mot de ce qui se disait. (Zut !)

Je me résolu au final à m’asseoir à la table à manger, attendant patiemment la fin de la discussion.

Après que le sheriff ait prit congé de mes parents, mon père ferma la porte derrière son interlocuteur et lui et mère firent volte-face. C’est seulement là qu’ils s’aperçurent de ma présence.

-  Tiens ! Adam ! S’exclama mon père, surpris. Je ne t’avais pas vu !

-  Salut Papa.

Ce dernier me rejoignit aussitôt tandis que ma mère s’affairait dans la cuisine à préparer notre petit-déjeuner (en l’occurrence du pain, des œufs sur plats, des omelettes aux bacons, comme usuellement).

-   Tu te lèves bien tôt aujourd’hui ! remarqua-t-elle.

-   Oui ! Je n’ai pas tellement le choix ! J’ai cours !

-   Ah oui, c’est vrai !

Hé oui, aujourd’hui j’allais entrer à l’université. Génial, me diriez-vous ? Hum… Pas vraiment. Car voyez-vous, rien qu’à cette idée, j’eus une terrible et irrépressible montée d’acide au ventre. Je dois avouer que cette journée me stressait horriblement.  Que voulez-vous, j’étais humain, moi ! J’avais des émotions, la peur y compris (vous l’aurez deviné !).

Et le pire dans tout ça, bien que j’aurais voulu en parler, être réconforté par ma famille, je ne pouvais pas. Pourquoi ? C’est simple, je ne pouvais montrer mon humanité, au risque d’être rejeté (Pauvre de moi)

Je devais juste prétendre être… un monstre. Rien de plus facile, n’est-ce pas ?

-   De quoi aviez vous parlé, avec le sheriff ? Demandais-je, tandis que ma mère me servait mon petit déjeuner.

-   Tu sais Adam, on n’est jamais vraiment à l’abri de ces monstres d’humain, fit-elle en prenant place à ma droite (sa place habituelle).

-   Oui, ta mère a raison, renchérit mon père, en face de moi… Ces monstres d’humains sont parmi nous.

Il ne pensait pas si bien dire.

Si seulement ils savaient qu’un humain se tenait justement en face d’eux. Comment réagiraient-ils ? Ils iraient surement planter un couteau dans le dos de leur propre fils. Car dès lors, moi, Adam Harrens, je ne serais plus un fils à leurs yeux… Mais seulement un monstre, une abomination, une erreur de la nature, qu’il fallait absolument tuer.

Je ne pouvais les blâmer pour ça. Peut-être ont-ils raison au final? Peut-être suis-je un monstre ? Après tout, nous autres humains pouvions mener les créatures comme eux à leurs pertes. Nous étions leurs points faibles dans la mesure où effectivement, nous pouvions leur enlever leur plus grand trésor : leur chère immortalité.

Je vous explique comme cela fonctionne : le principe est simple, les humains sont mortels. Aussi, peuvent-ils transformer n’importe quelle créature en mortel (Logique, non ?). Ce qui était considéré comme étant la pire des malédictions possibles.

Alors, pour éviter cela, les créatures n’ont d’autres choix que d’éliminer les humains. Jusqu’au dernier.

Comment ai-je survécu jusqu’à présent, me demanderiez-vous. Hé bien, tout simplement car je me suis toujours fondu dans la masse – du moins, j’essayais (Je ne pouvais faire autrement d’ailleurs)

Règle numéro un de survie: toujours prétendre être l’un des leurs.

-   C’est pour y remédier que le sheriff est venu aujourd’hui…m’expliqua ensuite me mère, entre deux gorgées de café, sa boisson fétiche.

-   « Y remédier » ? M’enquis-je, quelque peu inquiet.

Et j’eus raison de m’inquiéter ! Ce jour là, quelque chose allait bouleverser toute ma vie, jusque là relativement sereine et paisible :

-   Oui, Adam… Ce soir, à la tombée de la nuit, le clan des sorcières prévoit de se réunir dans la forêt de Greenwood.

-   Pourquoi faire ? M’enquis-je

-   Eh bien, elles vont lancer un sort pour libérer un faucheur. Pour se débarrasser à tout jamais des humains…  M’annonça mon père.

Ai-je dit que c’était un jour des plus ordinaires ? Hé ben, je retire ce que j’ai dit. C’était le jour hors du commun où commença pour moi le récit d’un cauchemar éveillé.

Monstrueusement humain (BxB)Where stories live. Discover now