Monstrueusement humain (BxB)

Chapitre 10

Hello hello, mes chers lecteurs 😉

Voici un nouveau chapitre de Monstrueusement humain. J'espère vraiment que l'histoire vous plait (un tant soit peu 😂) si tel est le cas, n'oubliez pas de voter. Bonne lecture!

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Ce soir-là, pour la toute première fois depuis le début de cette (lugubre et oh combien terrifiante) histoire de faucheurs, je n’étais plus inquiet, ni anxieux, comme je l’ai constamment été durant ces derniers jours. Je n’irais pas jusqu’à dire que j’étais en paix, mais disons, que j’étais proche de l’être.   

Jared et moi avions passé un très bon moment ensemble (Et là encore le mot « bon » était faible). Ce fut un moment privilégié entre les deux gamins paumés que nous étions. Tout deux étions dans notre petite bulle à nous, complètement à l’abri de tout le reste. Et Dieu que c’était agréable de pouvoir vivre réellement, et ne pas seulement se cantonner à survivre.

Malheureusement, comme je m’en doutais, la réalité ne manqua pas de me rattraper aussitôt passé la porte de chez moi.

-  Je suis rentré ! M’annonçais-je, en fermant la porte derrière moi.

Je jetais un œil à la pendule du hall, il était 19heures.

Lorsque je rejoignis le living-room, une grande salle mondaine aux murs pastel, dépassant les cinq cent mètres carrés, j’y trouvais (sans surprise) ma mère, assise confortablement devant le poste de téléviseur.

-  Oh tu es là, chéri ? M’accueillait-elle chaleureusement.

Celle ci délaissa aussitôt son émission culinaire préférée (top chef) pour se tourner vers moi dès mon arrivée.

-  Alors, Adam, comment ça s’est passé à l’école aujourd’hui ?

-  Pas trop mal… Enfin, c’est l’école, quoi.

Elle acquiesçait, un petit sourire aimable aux lèvres.

Bien que ce petit moment d’échange parent-enfant était indéniablement réconfortant (une pointe de normalité dans mon existence chaotique), je n’avais pourtant qu’une envie à ce moment-là, c’était de monter dans ma chambre et m’affaler sur mon lit (je sais, je ne suis qu’un paresseux ! Mais que voulez-vous, en humain que je suis, il m’arrive d’être à court d’énergie).

-   Et papa?

-  Il n’est pas encore rentré. Ton père est très occupé à cause de cette chasse aux humains.

-  Ah…

J’espérais que maman ne sentirait pas la frayeur évidente contenue dans ma voix à cet instant. Ni le tremblement de mes membres dès la mention de cette fameuse « chasse aux humains ».

Ma mère se levait de son divan, et vint me prendre dans ses bras, d’un geste réconfortant.

-  Hé ! Ne t’inquiète pas, Adam! Ton père ne craint rien! Il ne court absolument aucun danger!

Je me retins de lui dire que ce n’était pas pour mon père que je m’inquiétais. Mais pour moi…

Relâchant son étreinte, ma mère m’examinait d’un air anxieux - comme si j’étais encore son petit enfant fragile.

-  Tu dois être fatigué… Reprit maman.

-  Ouais… Concédais-je. La journée a été longue. Je vais aller me reposer.

Sur ce, je fis volte-face.

Je montais déjà les premières marches de l’escalier menant à l’étage, lorsque ma mère reprit :

-  Au fait, Adam. C’était qui le garçon avec qui tu es rentré tout à l’heure ?

Je me figeais sur place, désarçonné.

Ainsi donc, ma mère nous aurait vus Jared et moi. Où ? Comment ? Je l’ignorais. Mais ce n’était pas vraiment le moment de me poser des questions.

Je me tournais vers mon interlocutrice, essayant tant bien que mal de garder mon sang froid (plus facile à dire qu’à faire, quand on n’est pas un vampire).

-   Oh… Jared? C’est mon ami ! Il est très gentil !

Maman grimaça. Une expression désapprobatrice animait ses traits.

-   Il a surtout l’air très… humain !

A cet instant, je crus que mon cœur avait momentanément cessé de battre dans ma poitrine. Ma mère soupçonnait (à raison) que Jared était un humain ? Etait-ce son instinct maternel ? Ou encore son instinct de vampire ? Allez savoir.

- Arrêtes… Jared n’est absolument pas un humain, niais-je.

Mais ma mère ne fut pas dupe (Oh non ! Loin de là !). Je sentais à son regard sérieux, son ton grave, qu’elle ne crut pas une seule seconde à mon mensonge (d’ailleurs, moi-même peinait à croire à mes dires).

-   Ecoutes, Adam, il faut vraiment que tu évites de trainer avec ce garçon…

BOUM ! Cette phrase eut le même effet qu’une bombe pour moi.

-  Q-Quoi ?

-  Ne sois pas fâché, d’accord ? Mais… J’ai peur que… Qu’il ait une mauvaise influence sur toi !

-  Maman…

-   Non, écoutes-moi d’abord. Adam, t’es un garçon beau, intelligent, et promu à un très bel avenir. Je ne voudrais pas que cet ami gâche tout cela.

Je sentais les larmes me monter aux yeux, d’une manière irrépressible. Peut-être était-ce parce que j’étais déçu. Au fond de moi, j’avais encore l’espoir que d’une certaine façon, maman apprécierait ma relation avec Jared, qu’elle me pousserait à être avec celui qui me rendrait heureux.

J’espérais qu’une part d’humanité subsistait encore en ma mère. Mais j’aurais dû savoir que c’était impossible.

-  Adam, tu dois me promettre que tu ne le reverras plus jamais ! Je refuse qu’il te transforme en… un monstre. Comme lui.

Trop tard, pensais-je, ton fils est déjà un monstre.

J’aurais aimé avoir assez de cran pour formuler cela de vive voix, et me débarrasser ainsi une fois pour toute de ce lourd secret que je dois endosser chaque jour. Hélas, le moment était mal choisi.

Je ne me sentais pas encore prêt à lui dire la vérité – ou plutôt, je ne la sentais pas encore prête à entendre la vérité (mais pourrait-elle seulement l’être un jour ?)