Chapitre 4

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Hey, chers lecteurs! Voici la suite (tant attendue) de "Monstrueusement humain". 😉 n'hésitez pas à me faire part de vos remarques et commentaires. Et surtout votez pour l'histoire si elle vous plait (je l'espère d'ailleurs) 😘 bisous


.......

La sonnerie retentit, marquant (enfin !) la fin de cette première journée des cours.

Si mes amis trainaient encore un peu sur le campus après les cours, moi je me hâtais de rentrer chez moi. Non point que l’idée de rentrer avec mes amis ne me tentait guère (quoique, avouons-le ils marchaient beaucoup trop lentement à mon goût), mais j’avais déjà un partenaire pour partager ma route jusqu’à la maison. (Et pas n’importe lequel !)

Je regardais mon ami, un sourire aux lèvres. Et une fois de plus, je me rendis compte à quel point j’étais chanceux de l’avoir.

-   Ils ne se doutent absolument pas qu’on sort ensemble, riait-il. C’est peut-être parce qu’on est de bons acteurs, finalement.

-  Ouais, les meilleurs du monde.

Il me sourit, et soudain, mon cœur battait plus intensément dans ma poitrine (hé oui, pas de doute, j’étais bel et bien humain !)

Comme chaque soir, Jared Andrews et moi rentrions ensemble. Et je pouvais dire que c’étaient de loin les moments que je préférais de la journée. Pourquoi ? Tout simplement parce que durant ces brefs instants, Jared et moi n’avions pas à prétendre être des inconnus l’un pour l’autre. Le temps de ces trajets, nous pouvions être nous, tout simplement.

Mais qui sommes-nous ? Hé bien, tout simplement deux pauvres humains qui éprouvaient des sentiments fort l’un à l’égard de l’autre (en l’occurrence des sentiments qui allaient bien au-delà de l’amitié), et qui n’ignorait pas que, dans ce monde injuste qu’était le leur, cet amour était défendu. Nous étions deux gamins maudits (quoique, l’amour pouvait-il être considéré comme une malédiction ?), qui devaient s’aimer en silence, garder leur relation dans l’ombre, sous peine d’être rejetés. Ou encore « deux monstres » comme le qualifierait notre société, qui ne souhaitaient pourtant que d’être acceptés par les autres (était-ce trop demander ?)

Jared soupira.

-  …J’aurais souhaité qu’on n’ait pas à cacher ainsi notre histoire. J’aurais souhaité ne pas avoir à faire semblant de…ne pas t’aimer.

Le sourire de Jared s’évanouit, aussi fugacement qu’il était apparu.

-   Je sais, Jared. Mais… Nous n’avons guère le choix. M’étais-je résigné.

-  Jusqu’à quand allons-nous encore devoir jouer le jeu ?

-  Au moins jusqu’à la fin de nos études, j’imagine.

-   Et ensuite ?    

-  Ensuite, nous partirons loin d’ici, on trouvera des gens comme nous… Des gens qui pourront accepter notre humanité.

-  Ouais… Si tant est que de telles personnes existaient bien sûr !

Si moi j’étais un éternel optimiste, Jared, lui, était tout le contraire. C’était un jeune garçon rationnel (un peut trop même), et qui avait la manie de toujours appréhender le pire des situations possibles.

Nous étions tellement différents – ou plutôt, comme j’aimais à le dire : complémentaires. (Voilà une manière bien optimiste de voir les choses, n’est-ce pas ?)

-  Dis, Jared, hélais-je mon interlocuteur, est-ce qu’il t’est déjà arrivé de penser que nous pouvions peut-être révéler notre secret à quelqu’un ?

Jared écarquilla des yeux.

-   Tu ne parles pas sérieusement ? S’était-il outré. Non, il n’en est pas question.

-   Mais pourquoi  donc ?

-   Adam, ils nous tueront ! Ils ne nous accepteront jamais tels qu’on est !

-  Tu n’en es pas sûr ! Peut-être qu’ils ne réagiront pas forcément de cette manière.

-  Oui… « Peut-être » !

Jared mima les guillemets.

-   C’est bien trop risqué, Adam, me dit-il.

Puis, baissant la tête, comme pour dissimuler (en vain) les larmes qui lui montaient à présent aux yeux, il me balbutia : « Je…Je ne veux pas risquer de te perdre, Adam. »

Nous nous sommes tus, et nous fixâmes longuement l’un l’autre.

J’étais profondément touché par les propos de mon ami. Lui qui était d’ordinaire si réservé, m’exprimait à présent sans retenu ce qu’il ressentait. Et je pouvais entendre dans sa voix, voir dans ses yeux, dans ses gestes, qu’il tenait sincèrement à moi – autant que je tenais à lui.

-   …Tu ne me perdras pas, Jared, lui dis-je, d’un ton se voulant réconfortant.

Toujours en fixant Jared droit dans les yeux, je repris : « Je ne laisserais jamais personne nous séparer. Je t’en fais la promesse »

Monstrueusement humain (BxB)Where stories live. Discover now