Chapitre 8

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Hello 😊
Sorry, la semaine dernière, je n'ai pas pu uploadé la suite de Monstrueusement humain.
Mais quoi qu'il en soit, ça continue(enfin!) 😀 comme toujours, n'hésitez pas à voter, et commenter

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La nuit était tombée. Une nuit froide, et sans vie.

Les ruelles, désertifiées, plongeaient peu à peu dans l’obscurité. Seule la faible lueur que projetait la lune me permettait de discerner le visage (oh combien merveilleux) de mon interlocuteur.

- A quoi penses tu ? Demandais-je à Jared.

Nous étions tout deux allongés dans l’herbe, à regarder les étoiles, dans notre « jardin secret » - littéralement une petite clairière complètement déserte que nous avions découverte par hasard il y a quelques semaines, et qui était devenue « la nôtre » par excellence.

Nous nous y retrouvions souvent (pour ne pas dire tout le temps). Nous y allions lorsque nous n’avions pas cours, ou lorsque nous avions un peu de temps libre. Nous nous y asseyons tous les deux, pour parler essentiellement de séries et films (notre plus grande passion commune à lui et moi), pour se faire des pique-niques (manger aussi était une grande passion – surtout pour Jared), ou encore juste pour s’asseoir et passer le temps ensemble.

Cet endroit, c’était un peu notre havre de paix. Et il faut dire que nous en avions bien besoin dans une ville comme la nôtre.

Jared reposa sa tête sur mes épaules.

-   J’étais en train de me dire que ce monde était vraiment un monde cruel ! Soupira Jared.

J’esquissais malgré moi un sourire amer.

Bien que cela me peinait de devoir le reconnaitre, Jared n’avait pas complètement tort. Notre monde craignait à max.

-  Je suis encore traumatisé par ce qui s’est passé à l’école aujourd’hui. M’avoua-t-il. Tu as vu comment Arianna a traité Sally ? Pourtant c’est une de ses meilleures amies.

Je me tournais vers mon ami, et ne put m’empêcher de distinguer le désespoir qui animait ses traits.

-   Tu es …effrayé ? Sondais-je.

-   Et comment ! Tu as lu les journaux aujourd’hui. Ils ne parlent que de ça : 17 personnes ont trouvés la mort à cause de ces faucheurs.

-  Tu sais, ce n’est pas parce que c’est arrivé à eux que ça va forcément se passer de la même façon pour nous deux. Essayais-je de positiver (en vain)

-   Justement, si… Pourquoi serait-ce différent pour nous deux ?

Je baissais les yeux, ne sachant pas quoi répliquer. Car au fond de moi, j’étais d’accord avec Jared. Je devais arrêter de me voiler la face : nous n’allions pas survivre bien longtemps dans cette ville. Pas dans ces conditions là.

Un jour ou l’autre, les faucheurs viendront à bout de nous, si ce n’étaient nos amis, notre famille eux-mêmes.

-   Adam…

-   Oui ?

-   Imagines que nous soyons les prochains sur la liste.

-   Jared, je t’interdis de dire ça ! M’indignais-je, en me levant.

-  C’est pourtant la vérité … Imagines juste une seconde que ça soit la dernière fois qu’on pourra venir ici, toi et moi.

Jared se levait à son tour et me toisa d’un air affecté. Il resta muet un bref instant, avant de poursuivre, la gorge serrée :

-  Imagines… que ce soit la dernière fois qu’on se voit.

Mon cœur se serra – une fois de plus – en imaginant que je puisse un jour perdre Jared. Mes yeux me picotèrent (foutue allergie…Ou pas), et je sentis une boule se former dans la gorge. Une vague de peine irrépressible m’envahit de l’intérieur, mais je me ressaisis (je devais paraître fort, au moins pour Jared).

Je pris les mains de mon ami, le regardait droit dans les yeux, et lui susurra :

-   Alors… Si ça devait être le cas, nous devrions profiter de chaque instant qui nous est donné de vivre.

Jared voulut parler à son tour, mais je l’interromps, et me mit à tâtonner mes poches.

-  Qu’est-ce que tu fais ?

- J’avais l’intention d’attendre notre premier anniversaire pour te l’offrir, mais… étant donné la « situation », qui sait si on n’atteindra jamais cette échéance.

Je sortis une chevalière bleue de ma poche, que je tendis à Jared. Les yeux de ce dernier s’illuminèrent aussitôt à la vue de l’objet.

- Alors, à défaut de notre anniversaire… pourquoi ne pas te l’offrir pour notre cinquième « mois-versaire » ?

Pour la première fois de la journée, je vis Jared esquisser un sourire sur son visage. Mission accompli, me suis-je dit.

-   Adam, ça me touche tellement, si tu savais. Je…Je ne sais pas quoi dire.

Je mis délicatement ma main droite à la joue de Jared, et rapprochait mon visage du sien. Je sentis son souffle se mêler au mien, son cœur battre à quelques centimètres de moi.

-   Alors…ne dis rien.

Les yeux toujours plongés dans les siens (d’un marron si envoûtant que j’en eus le souffle coupé), mes lèvres trouvèrent les siennes. Et tandis que nous nous embrassions fougueusement, mes mains descendirent au creux de son flanc, l’attirant vers moi.

A cet instant, tout était juste parfait. C’était comme si plus rien d’autre n’existait. Juste lui et moi, seuls au monde. J’aurais souhaité que cet instant dure éternellement.

Monstrueusement humain (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant