Chapitre 3 :

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Une nouvelle journée commence.
Je suis déjà au bureau en train d'attaquer les derniers dossiers d'hier, le nez plongé sur mon écran, le monde autour de moi ne compte plus. Soudain l'agitation autour me dégage le nez de ma tâche, je relève la tête de mon écran et regarde autour de moi pour apercevoir que le boss vient d'arriver, ce qui n'explique pas pourquoi tout le monde semble paniquer, il ne m'a pas l'air d'un tyran pourtant.

— Bonjour mademoiselle Jones. Me dit-il tout sourire.

Il a un si beau sourire, va-t-il faire partie de mon tableau de chasse lui aussi ? Lya, reprends toi c'est ton patron tu ne peux pas penser ça. En plus quel cliché.

— Bonjour. Souriais-je à mon tour.

Je me replonge dans les dossiers que j'en perds la notion du temps. Lizzy vient me proposer d'aller manger, proposition que j'accepte j'ai tellement faim, même si manger n'est plus ma priorité -je crois que je sombre petit à petit-. Du moins quand je pense à manger.

— Alors raconte-moi tout de toi. Me dit-elle.
— Il n'y a pas grand-chose à dire.. Je viens d'une famille très aimante, j'ai trois frangins plus vieux que moi.. Je viens de Savannah en Géorgie. Je lui passe tous les détails d'une période bien triste de ma vie.
— Oh c'est chouette.
— Et toi ?
— Bah je viens du Texas moi.. Je vivais avec mon père dans un ranch avec quelques chevaux, un élevage de bétail, puis un jour j'ai pris mon envole.
— Tu as des frères ou des sœurs ?
— Hm non, je suis malheureusement fille unique.

Je suis en train de travailler quand je sens que quelqu'un me regarde. C'est lui, son regard est tellement intense et profond ... Il me déstabilise même, il reste là à me fixer les sourcils froncés pendant un moment. Il croit que je ne le vois pas ou quoi ?

— Y a un problème ? Lui demandais-je à travers sa porte ouverte.
— Euh non du tout. Dit-il gêné.

Il se lève soudain et marche vers les baies vitré de son bureau qui surplombe New-York, il est dos à moi je ne peux voir son expression mais c'est comme si il était soucieux de quelque chose, en tous cas c'est ce que je fais quand je réfléchie trop, je suis partie du même principe même si je ne le connais pas. Pas du tout même.
Puis il revient vers moi en s'approchant de sa porte, toujours avec une démarche assurée, il appuie son épaule contre l'encadrement de celle-ci et pose son regard brun sur moi avant de gagner mes yeux.

— Mademoiselle Jones, pouvez-vous me prendre un rendez-vous avec monsieur Hoechlin s'il vous plaît ?
— C'est comme si c'était fait.

Bonjour monsieur Hoechlin, monsieur Williams souhaite prendre rendez-vous avec vous.
— Très bien, je suis disponible demain à treize heures.
— C'est noté. Au revoir bonne journée.

Je note ce nouveau rendez-vous dans l'agenda en ligne partagé entre lui et moi, ce qui évite de s'interrompre tout le temps. Enfin bref. Et puis je reçois un message, SON message, ça ne peut être que lui, à la lecture de ce message mon sang ne fait qu'un tour et se glace.

Lya.. Tu me manques.

Je commence à paniquer, mon cœur s'emballe .. mes yeux se couvrent d'un voile, je ne vois plus grand chose, mes yeux et mon esprit est embrouillé, je sens les larmes me monter mais je les ravale le plus vite avant que l'on me voit, pas ici, pas au travail, c'est la seule chose de bien que j'ai depuis un moment. Je veux le garder.

**

— À demain monsieur Williams.
— À demain mademoiselle Jones.

Je quitte le building et prend un taxi pour rentrer chez moi, dans mon cocon là où je suis sûr qu'il ne m'arrivera rien. Je suis enfin dans mon petit appartement, je m'assois lourdement sur mon canapé et je jette un œil dehors.
Savannah me manque.. Je décide d'appeler ma mère.

— Allô Lya ?
— Oui maman c'est moi, comment ça va ?
— Ça va et toi ?
— Oui ça va merci, ça ne va pas ?
— Oh si si.. Dis-je la voix tremblante.
— Je te connais Lya Jones.. Dis moi tout.
— C'est tellement différent de la vie ici.. Vous me manquez beaucoup c'est tout.
— Oh ma chérie.. Quand as-tu des congés ?
— Hum je ne sais pas, il faut que je demande à mon patron.. En plus je viens juste d'arriver, ce ne serait pas poli.
— Écoute, tiens nous au courant et tu viendras.
— Merci maman. Tout le monde va bien à la maison ?
— Oui ça va, tes frères viennent souvent, Giulia grandit vite si tu savais..
— Oh choupette.
— Bon je dois te laisser ton père ronchonne bisous ma chérie.
— Fait lui des bisous. Je vous aime.

Je raccroche et je vais me faire des lasagnes déjà préparer et les enfournent en attendant que mon repas soit prêt. J'allume la télé sur la chaîne des infos/Gossip, histoire d'en apprendre un peu plus sur mon nouveau lieu de vie et les gens qui y habitent.

« Et nous apprenons aujourd'hui que le sexy milliardaire Julian Williams est de nouveau célibataire, le jeune PDG de Williams&Co de 25 ans seulement enchaînant les conquêtes, vient de rompre avec sa dernière petite amie, une très jolie mannequin russe. Va-t-il papillonner encore longtemps où va-t-il faire plaisir à son père et trouver une situation stable ? Ainsi donner un héritier à la famille Williams »

Ah monsieur est du genre coureur de jupons. Bien, j'en apprends des choses sur mon patron à la télé, j'ignorais qu'il était si connu, enfin je savais mais de là à parler de lui sur une chaîne d'infos.


Je mange puis je vais me coucher pour être prête à affronter ma nouvelle journée de travail.
Le message que j'ai reçu cet après midi m'a bouleversée, je sais très bien que c'est lui, ça ne peut-être que lui, je pensais qu'en partant à 1.149,75 kilomètres -très précis oui- d'ici je serais tranquille, que je trouverai la paix, que mes démons s'envolerai en même temps que je prenait la porte de débarquement mais je vois que ça ne lui suffit pas, qu'il est toujours prêt à tout pour m'avoir en sa possession, sous sa domination.
Je fini par m'endormir les paupières lourdes mais "chasser le naturel il revient au galop" mes cauchemars reprennent ...

"— T'es qu'une merde, c'est de ta faute salope.
— Brian s'il te plaît. Je le suppliais.
— T'es qu'une salope bonne à te faire baiser de toute façon.

Mes yeux se remplissent de larmes que je ne peux contrôler, je fond en larme devant ses yeux remplit de dégoût, il est face à moi sans bouger, comme ci ma peine ne valait rien, comme ci je ne valait rien.

— Oh arrête de chialer, tu sais faire que ça. Relève toi on dirait une mendiante, et va un peu nettoyer.

Je continue pourtant de pleurée comme une petite fille, -selon ses mots- incapable de me relever, c'est alors qu'il se tourne vers moi et me gifle d'une force inhumaine, laissant ma joue humide maintenant rougit et brûlante avec je suis sûr la marque de ses doigts.

Et puis c'est le moment où ma tête me hurle de me réveiller, je me redresse dans mon lit, allume ma lampe de chevet et saisit le verre sur ma table, je suis assoiffée comme si j'avais couru un marathon, la bouche pâteuse et le souffle court je reprends mes esprits tout doucement en me répétant que ce n'est qu'un cauchemar, malgré mon raisonnement je sens des larmes couler sur ma joie, j'ai alors bien pleurée ce n'était pas que dans ma tête.
Mon cauchemar -souvenirs- était si réel que c'est comme si je sentais encore la paume de sa main contre mon visage, main qui faisait bien la taille de ma tête, ma joue chauffée après la claque, comme si il était encore à côté de moi à poser ses yeux dégoûtant sur mon corps.
J'essaie de chasser mes souvenirs pour pouvoir dormir et être en forme pour demain malgré que je sois encore terrorisée par mon cauchemar.

The boss. Tome 1Where stories live. Discover now