Chapitre 2 :

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Aujourd'hui c'est mon premier jour, mon "premier jour de vie" mon premier jour ici commence, j'ai hâte et en même temps mon cœur bat si fort que j'ai la sensation qu'il va sortir de ma poitrine, mes mains tremble et son moite, Lya, détends toi. Je décide de prendre un bon café même si je suis pas sûr que ce soit une bonne idée vu comment mon cœur bat. Je file sous la douche, je suis tellement nerveuse.
L'eau bouillante de la douche me détend et je suis prête à affronter ma nouvelle vie, enfin je crois, ça fait tellement bizarre de me dire que je vais travailler pour moi, pas pour fournir de l'alcool à mon bourreau. Quand j'y pense en fait c'est comme ci je lui offrais l'opportunité parfaite pour me faire vivre un enfer, en lui achetant ses bières c'était en fait une raison de plus pour qu'il me frappe et comme une débile j'y retournais à chaque fois. Par amour.


**

Je suis en avance quand j'arrive à l'étage de mon service, c'est une vaste pièce entourée de baies vitré, tout est blanc et gris avec quelques plantes vertes par ci par là, la décoration est très épurée, minimaliste je dirais, ça me parait si froid, si impersonnel... Je suis si occupée à observer mon environnement que je n'entends pas les pas qui arrivent derrière moi, soudain une main se pose dans le creux de mon dos, la surprise du contact me fait faire un bond et des frissons parcours mon échine. Est ce qu'on touche les gens comme ça même ?

— Mademoiselle Jones ? Pardon, je ne voulais pas vous faire peur.
— Pas de problème, c'est bien moi oui.
— Enchanté, Julian Williams je suis votre
employeur.
— Oh enchantée.

L'homme me présente les locaux qui sont immenses, et toujours aussi froid, il y a trois salles de réunions, une cafétéria, une salle de repos avec canapé, jeux, télévision et console de jeux. Pourquoi une console de jeux vidéo ? J'ai l'impression d'être entrée dans une fourmilière tellement il y a de monde qui travaille ici, mais je pense que ça devrait aller puisque personne ne fait réellement attention à moi, tout le monde regarde plutôt le PDG, pourquoi me regarderaient-ils, une insignifiante assistante de direction.
Mon corps si près du sien me met mal à l'aise, il est bien plus grand et imposant que moi, je me sens ridiculement petite et bien plus banale à côté des femmes qu'il emploie, et puis me retrouver à côté d'un homme met mon corps en alerte depuis lui.

— Et enfin voici votre bureau et le mien, proche l'un de l'autre car évidemment vous serez mon bras droit, vous êtes prête à être disponible à n'importe quel moment du jour ou de la nuit si j'ai besoin de vos compétences ? Dit il en m'observant des pieds à la tête.

À n'importe quel moment du jour ou de la nuit ? C'est une blague ? Il dirige un cartel ou quoi ? Son bureau est comme dans une boîte en verre, tout est vitré, la vue de son bureau est incroyable. Le mien est juste à côté de la porte d'entrée du sien, en face il y a un autre bureau avec une jeune brune derrière qui à la tête plongée dans son travail.

— Bien entendu.
— Bien, je vous laisse vous installer et Lizzy vous aidera avec les logiciels. me dit-il en montrant la brune à son bureau.
— Okay.

La jeune femme vient vers moi et m'explique toute la complexité des outils, elle me montre aussi comment gérer mon agenda et celui de monsieur Williams, ainsi que le répertoire de contacts, elle m'indique qui sont les personnes les plus importantes, les plus pénibles aussi.. Elle me paraît différente des autres femmes des locaux, elle est ... pétillante, joviale, et très jolie.

— Ça devrait aller ?
— Oui merci c'est gentil.
— Si tu as besoin de quoi que ce soit n'hésite pas à me demander.
— Pas de problèmes.

Je baisse la tête sur mon écran pour me familiariser avec celui-ci quand je reçois un appel. Je décroche fébrile, c'est mon premier appel, la première impression que je fais dois être irréprochable, même si ce n'est qu'un appel et que la personne ne me voit pas, ma voix ne doit pas être celle d'une gamine, elle ne doit pas trembler, je dois être la plus confiante possible.

Bonjour, vous êtes bien au bureau de monsieur Williams, que puis-je faire pour vous ?
— Bonjour monsieur Reynolds, je souhaite parler à monsieur Williams s'il vous plaît.
— Oui une seconde ne quitter pas je vérifie si monsieur Williams est disponible.

Je jette un coup d'œil sur son bureau, où il est assis concentré à lire des contrats j'imagine, l'air sévère il lève la tête vers moi et d'un coup je sens mon corps se contracter comme si j'étais une enfant qui allait se faire gronder.

– Monsieur Williams, monsieur Reynolds est à l'appareil.
– Passez le moi.

Je reprends mon appel.

– Il est disponible, je vous le passe ne quittez pas.

J'appuie sur le bouton pour rediriger l'appel vers le téléphone de monsieur Williams heureusement que j'ai fais quelques stages dans le secrétariat, puis mes études mon aidé, enfin la première année du moins, je me replonge la tête dans l'ordinateur et je regarde mes mails, des tâches à effectuer m'attendent, eh bien c'est partie ma petite Lya.
Toute la journée j'effectue le travail avec assiduité malgré mon trac constant à l'idée de mal faire quelque chose et de me faire engueuler, je sais que j'ai les compétences mais quand on a pratiquement jamais travaillé et qu'on a perdu toute confiance en soi c'est compliqué...

La journée a été rude et longue, il est temps que je rentre me reposer.
En rentrant à l'appartement, je lève les yeux sur ces si hauts grattes ciel, c'est magnifique. Il y a tellement de monde ici qu'on pourrait se sentir étouffé mais moi pas, au contraire, je me sens si libre, ça me change. Je continue à observer le ciel en espérant y trouver des étoiles mais rien, la pollution lumineuse y est si intense que je ne peux voir que les reflets des lumières, et en même temps je trouve les lumières incroyable la nuit, je sais pas, je trouve qu'il y a un côté réconfortant .. familier, je sais pas comment décrire réellement ce que je ressens mais j'aime beaucoup cette ambiance tamisé, détendu, si calme et si agité en même temps, le soir j'adore me promener et arpenter les rue baignées dans la lumière des lampadaires, c'est ce que je faisais à Savannah, dans notre quartier tout le monde se connaissait je savais que je ne risquais rien, parfois je croisais quelques chats errant espérant en ramener un à la maison mais Liam y est allergique alors je me contentais de leur donner à manger dans la rue et leur tenir un peu compagnie, l'hiver je leur offrais un toit, celui du cabanon dans notre jardin avec du lait et des couvertures, je passais des heures à leur faire des câlins et leur raconter mes journées parfois pas très joyeuses, chaque fois que mes parents ne me trouvaient pas ils allaient dans le cabanon et me trouvais là avec cinq chats au moins ... je rigole dans mes moustaches en y repensant. Je leur tenait autant compagnie qu'ils me tenaient compagnie.

Il y a le côté agité des gens pressés par le travail et la quiétude des familles qui rentrent chez elles. Un peu comme moi, je suis calme, et presque impassible en apparence, mais pourtant à l'intérieur de moi bouillonne un volcan, une rage qui ne veut pas sortir, des traumatismes qui n'on jamais voulu partir malgré toutes mes tentatives chez les psy, j'ai jamais réussi à en parler à personnes, même pas ma propre famille, ni un vulgaire journal intime.
Il m'a tellement détruite, et je suis quand même debout j'avoue que je ne sais pas comment je fais, je dois être folle, qui sait ?
Je tourne et vire dans mon lit ne parvenant pas à trouver le sommeil avec toutes ses pensées qui tournent, qui m'obsède et me torture.
En y réfléchissant, ce n'est peut-être pas anodin si je me donne aussi facilement à autant d'hommes.
À force de trop penser, la fatigue m'emporte vers trois heures et demie du matin et m'écroule prenant toute la place dans mon lit si vide et froid.

The boss. Tome 1حيث تعيش القصص. اكتشف الآن