31. Reculer pour mieux sauter

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**Malaïka Ermine Koyoli**
Ce matin, le réveil était lourd et difficile. Depuis hier soir nous n’avons aucune nouvelle des garçons et Marc est toujours porté disparu. Mina est inconsolable, elle ne veut plus se nourrir, elle touche à peine Cléo et ne me parle plus. Sans Jim la maison me semble tellement vide, on dirait que même mes fils ressentent les problèmes qui planent au-dessus de nous, ils ne pleurent pas et ils sont très calmes, et ce même pendant leur bain c’est incroyable. Après leur avoir donné le bibi je décide d’aller chercher Cléo qui pleure très fort depuis quelques minutes dans la chambre de Mina.
- Toc Toc
- …
- Mina t’es là ?

Je n’ai aucune réponse donc je décide d’entrer. Elle est au balcon assise sur la balustrade, j’ai eu le cœur qui  s’est mis à battre très fort pensant qu’elle voulait se jeter dans le vide.
- (effrayée) Mina ma chérie qu’est-ce que tu fais ?
- Ah bonjour Mali. Je ne fais rien et toi ? Pourquoi tu fais cette tête ? Tu as des nouvelles de Marc ? Il lui est arrivé quelque chose ? Dis-moi qu’il va bien s’il te plait.
- Descends de là Mina. Tu n’entends pas ta fille pleurer depuis ? Qu’est ce qui t’arrive ?
- Ce qui m’arrive est que j’ai perdu l’homme que j’aime Malaïka.
- (triste) Je t’interdis de parler ainsi de Marc il va revenir. Et il va bien

Elle descend.

- Ah ouais comment tu le sais ?
- Je le ressens c’est tout
- Ah bon ? Tu le ressens hein
- Mina arrêtes tu sais bien que je n’ai aucune arrière-pensée
- Excuse-moi Mali je ne sais plus où mettre ma tête.
- Ne t’inquiètes pas c’est normal
- Dis pourquoi tu as toutes ses marques sur le corps ? Tu t’es battu ?
- (gênée) euh non non ce n’est rien t’inquiètes pas ce n’est rien
- Malaïka tu t’es battu avec Jim ?
- Mais qu’est-ce que tu racontes ? Non j’ai juste glissé dans la douche en donnant la douche aux petits
- Si Jim te bats tu n’as pas à le protéger Malaïka c’est la deuxième fois que je te le dis. Crois moi je suis la mieux placé pour te le dire. Tu crois que ça ne vas pas se reproduire mais ça ne s’arrêtera jamais Malaïka, pense à tes fils. C’était d’abord la noyade dans la piscine et maintenant ça (pointant les marques sur mon corps).
- Mina lâche moi. Tu es très mal placé pour me dire comment gérer mon couple. A cause de toi Marc est introuvable
- (étonné) comment ça à cause de moi ? Tu as apparemment beaucoup à dire vas-y vide ton sac
- Mina arrête de me provoquer ce n’est pas le moment pour se disputer. Jim ne me bats pas comprends le
- Je suis ta meilleure amie…
- Non tu es ma sœur
- Okay parle-moi alors, pour avoir été une femme battue je sais reconnaitre des bobos de lutte Malaïka.
- OK. Assois-toi
- Parle.
- Ce n’est pas la première fois comme tu sais, mais à chaque fois j’ai l’impression d’être devant une personne qui m’est complètement inconnu, ses yeux sont rouges, d’un rouge si vif, je ne le connais plus, ce n’est pas l’homme que j’aime. C’est un étranger. Sa voix devient subitement basse, un peu tremblante, il y a une tension dans l’air à chaque fois, il me fait peur. A chaque fois j’essaie de fuir, d’aller loin, loin de cet homme que je ne connais plus, que je n’ai jamais connu. Quand il m’attrape Mina, on dirait qu’il a une force surhumaine, il y a comme une puissance qui s’accapare de ses membres, il est loin d’être l’homme doux et affectueux auprès duquel je m’endors chaque nuit. Il est comme …
- Comme quoi
- Un monstre. Mais l’instant d’après, il tremble encore plus fort, son regard s’attendri, ses mains deviennent moites et ses muscles se relâchent. Là je sais qu’il est revenu à lui et qu’il s’en veut, je le sais, je le vois dans son regard Mina, et je n’arrive pas à me fâcher longtemps parce que ce monstre je l’aime, c’est mon homme et il est comme il est, c’est le père de mes fils, il ne me fera jamais rien de mal.
- Te battre c’est déjà te faire du mal Malaïka
- Ce n’est pas ça Mina tu ne comprends pas.
- …
- Ce n’est pas comme s’il me battait réellement c’est un peu comme s’il essaie de me parler comme s’il essaie de me dire quelque chose, comme s’il a besoin de moi, quand il fait ça il est dans un tel état de détresse tu n’as pas idée
- Et toi qu’est-ce que tu fais ?
- S’il est blessé je le soigne ou je le prends dans mes bras bref je reste avec lui quoi
- Hum, j’espère que tu vois où la violence d’un homme m’a mené
- Ne compare jamais Jim à Octave Mina, plus jamais
- On a sonné allons ouvrir.
- Mina attends
- Oui ?
- Personne ne doit le savoir Mina s’il te plait
- Je ne suis pas une balance. Allons ouvrir c’est surement les garçons qui reviennent avec Marc.

Elle s’est mise à courir comme une dingue et elle prenait les escaliers par deux marches, en une fraction de seconde elle était sur le perron de la porte. Je me suis rassuré que ms fils étaient bel et bien dans leur berceau ensuite j’ai pris Cléo par la main et nous sommes descendus. J’ai entendu des voix dans le living room et je m’y suis rendu. Mina, qui avait l’air plus triste était assise avec mémé Calixte.

- Moi : Bonjour
- Calixte : Bonjour ma fille comment vas-tu ?
- Moi : la question ne se pose plus mémé Calixte. Je suppose que tu as appris la mauvaise nouvelle
- Calixte : oui c’est pour cela que je suis ici, Mina a laissé un mot pour nous, Pola et moi, chez le concierge disant qu’elle est ici.
- Mina : je ne pouvais pas rester là-bas mémé. La maison est bizarre sans lui
- Calixte : weeh mon fils marc. Où peut-il bien être ?
- Moi : si seulement on le savait
- Mina (en larmes) : je vais m’ôter la vie s’il  ne revient pas mémé je ne peux pas vivre sans lui
- Cléo : Papa papa
- Moi : ma petite chérie ton papa reviendra très vite
- Mina : elle dit ça depuis le matin ca m’énerve, c’est peut être un signe que marc n’est plus
- Calixte : ou le contraire ma fille, il faut garder la foi.
- Moi : je suis fatigué de lui dire ça elle ne comprend pas
- Calixte : Qui sont ses beaux bébés sur la photo que je vois là-bas ?
- Moi (souriante) : ce sont mes fils mémé Calixte
- Calixte : mes félicitations ma fille ils sont très beaux
- Mina : je vais aller les chercher je crois qu’ils pleurent déjà
- Moi : oui je les entends aussi. Vas les prendre s’il te plait et retrouve nous sur la terrasse
- Mina : ok
- Moi : Viens mémé Calixte

Nous avons traversé la salle à manger, ensuite nous sommes passés par le hall, et quand nous sommes arrivés dans le petit salon tout près de la terrasse, mémé Calixte a arrêté de marcher. Elle était comme figée devant l’énorme photo de Jim qui se trouve là. Au départ je me disais qu’elle appréciait juste la photographie, mais quand j’ai posé le regard sur elle j’ai compris qu’il s’agissait d’autre chose. Elle avait le visage inondé de larmes, les mains tremblantes et elle balbutiait quelques mots inaudibles, malgré l’étroitesse qui nous séparait. Je me posais des questions, et j’ai fini par lui demandé ce qui n’allait pas lorsque Mina est entrée avec ses neveux dans les bras

- Mina : Mémé Calixte je te présente Nolan et Donovan Dina
- Moi : c’est l’inverse Mina
- Mina : je les confonds tout  le temps
- Calixte : mince alors, ils sont très beaux félicitations ma fille, Dieu t’a béni.
- Moi : merci mémé. Alors dis-moi, qu’est ce qui ne va  pas, pourquoi avoir arrêté de marcher, pour quoi cette posture devant la photo de Jim ? Et surtout pourquoi tu pleures ?
- Mina : elle est surement troublée par la disparition de marc
- Calixte : Non. Je vais vous montrer quelque chose. A chaque fois que je tombe sur ce jeune homme je me sens très bizarre, il ressemble trait pour trait à ma défunte sœur
- Moi : de qui tu parles Jim ?
- Calixte : l’homme avec toi sur la photo
- Mina : c’est Jim son fiancé et le père de ses garçons
- Moi : qu’est-ce que tu voulais nous montrer ?
- Calixte : regardez cette photo, c’est ma défunte sœur

Après avoir vu cette photo, un silence lugubre s’est installé dans le salon. Je m’apprêtais à ouvrir la bouche lorsqu’elle a prononcé un nom qui a fini de m’achever.

- Calixte : Elle s’appelait Karla, Karla Dikomo
- Moi : Pardon ? Ce nom me semble familier
- Mina : mais Jim lui ressemble énormément c’est incroyable. On dirait des frères et sœurs.
- Calixte : cette ressemblance me trouble autant que vous. J’ai rencontré ce garçon pour la première fois à l’hôpital lorsque Marc avait fait son accident de voiture en fin d’année dernière. Il était avec d’autres jeunes hommes, ils m’ont fait comprendre qu’ils sont les amis de Marc, nous avons échangé un peu, et lorsque je leur ai montré cette photographie, ils étaient tous étonnés, mais le jeune homme en question n’a rien voulu entendre et il ne m’a pas laissé terminer
- Moi : j’ai déjà entendu la mère de Jim parler d’une certaine Karla Dikomo comme étant la véritable maman de Jim
- Mina : je ne comprends pas Malaïka
- Moi : en fait elle était saoul et on a jamais posé la question on a préféré se dire que c’était des conneries. Mais avec cette photo que j’ai dans la main et ce nom j’ai l’impression que ce jour-là Séraphine nous disait tous sauf des conneries.
- Calixte : Séraphine ? Séraphine Dina ? Ou une autre ?
- Moi : oui Séraphine Dina. Comment la connais-tu ?
- Calixte : c’est elle qui nous a engagés pour le travail dans l’appartement de Marc
- Moi : Je ne comprends plus rien, qui est Karla Dikomo ? Pourquoi ressemble-t-elle autant à Jim ? Comment et  pourquoi séraphine connaitrai-t-elle cette femme ?
- Mina : Et si Karla était la mère de Jim ?

Personne n’a pu répondre à la question qui visiblement nous trottait dans la tête depuis plusieurs minutes et là Calixte a dit

- Calixte : Ma sœur est morte sur la table d’accouchement avec son fils.

J’aurais aimé que ceci apaise mon cœur mais il n’en était rien.

- Moi : et comment expliquer vous alors cette ressemblance
- Mina : Cette histoire a l’air bizarre Mali
- Moi : Grave
- Calixte : les filles je vais faire un malaise s’il vous plait asseyons nous
- Mina : nous allions justement à la terrasse, viens assieds-toi là
- Moi : S’il te plait parle-nous de ta sœur. J’ai bien peur que mon chéri a été dupé toute sa vie.
- Mina : Dis pas ça Malaïka
- Calixte : Je m’appelle Madame Etoga Calixte, mon nom de jeune fille est Dikomo. Je viens de Dibombari, une petite commune situé dans le département du moungo. J’étais la sœur ainée d’une famille de deux enfants. Ma petite sœur Karla était tout ce qui me restait dans ce monde. Nous avions quittés notre village très jeune à la mort de nos parents pour ‘se chercher’ ici à Douala. Moi j’étais Dame de ménage, maintenant que j’y pense toute ma vie je n’ai fait que cela. Ma sœur Karla elle, était plus ambitieuse, elle braisait le poisson le soir et allait à l’école en journée. Quelques années plus tard je me suis mariée à mon patron Monsieur Etoga et Karla elle travaillait comme assistante de direction dans une entreprise de la place. Tout allait bien pour nous deux, j’avais ma famille et Karla son boulot. Tout a basculé quand elle a rencontré un homme, dont elle est follement tombée amoureuse. Hughes.
- Moi : pourquoi dit tu cela ?
- Mina : Qu’a-t-il fait ?
- Calixte : Lui ? Rien. Mais son épouse, tout.
- Moi : wow il était marié ?
- Calixte : oui, j’ai prévenu Karla que c’était une mauvaise idée. Mais elle ne m’écoutait pas, elle était folle de lui et le comble est que c’était réciproque. Ils se voyaient au début toutes les nuits, dans les discothèques, les restaurants et parcs, ils vivaient dans leur bulle comme de petits enfants qui découvraient à peine l’amour. Karla est tombé enceinte, ils avaient décidé de le garder. Mais sa femme, qui avait déjà des doutes, a détruit la vie de ma sœur. Elle avait des connaissances partout et Karla a été viré à cause d’elle. Son bailleur la mise à la porte, et elle a été cambriolé et par conséquent elle n’avait plus un sous. Je lui ai proposé de venir vivre avec moi, car elle était enceinte, mais elle a refusé. Elle a toujours été têtue. Madame Bankono un soir d’aout est venue…
- Nous (choqués) : Pardon ?
- Calixte : je disais qu’un soir d’Aout alors…
- Mina : Non non tu as dit madame qui ?
- Calixte : La femme du Monsieur là nor ? Madame Bankono
- Moi : mon Dieu non ce n’est pas possible
- Calixte : Qu’est ce qui se passe mess enfants
- Moi : est-ce que l’homme-là s’appelait Bankono Tonfeu Hughes ??
- Calixte (debout) : Comment tu sais ça ?
- Moi (choquée) : Mon Dieu Mina il s’agit des parents de Marc
- Calixte : Non ce n’est pas possible
- Mina : si mémé. Marc s’appelle Bankono Marc Arthur
- Calixte : non ça doit être une coïncidence
- Moi : la maman de Marc s’appelait Emérence pauline Bankono, mais au quartier on l’appelait Tata jolie
- Calixte : Mon dieu oui, oui c’est bien elle. Je n’ai jamais cherché à savoir comment s’appelait Marc, oui c’est ça, on parle bien de Jolie. C’est elle qui a mené ma sœur jusqu’à la tombe.
- Moi : donc si je comprends bien le papa de marc trompait tata jolie avec ta sœur qui ressemble exagérément à Jim
- Calixte : Ouii
- Mina : continues l’histoire, un soir d’Aout ???
- Calixte : Jolie Bankono est venue me voir chez moi, toute tremblante et le visage plein de larmes. Elle m’a supplié de parler à ma petite sœur car elle ne veut pas perdre son mari. Elle pleurait, elle m’a raconté leur histoire et j’ai été touchée. Elle m’a avoué avoir une main mise sur le licenciement et l’agression de Karla mais ça n’a pas changé grand-chose. Son mari était épris de Karla, et la sachant enceinte ça n’a rien arrangé. Elle sentait son mariage vacillé et m’a appelé au secours.
- Moi : et qu’est-ce que tu as fait ?
- Calixte : Hugues avait déjà promis le mariage à ma sœur et je ne voulais pas que tout le monde dise d’elle qu’elle est une arracheuse de mari alors, j’ai monté un plan avec Jolie Bankono contre ma propre sœur.

Elle s’est arrêtée un moment et elle a pleuré très fort. Elle s’en veut ça se voit, c’est un sujet pénible et délicat pour elle, elle qui est si vieille et fragile, mais nous devons aller au fond de cette histoire.

- Moi : qu’est-ce que vous avez fait comme plan ?
- Calixte : J’ai amené Jolie Bankono chez un grand marabout à Dibombari. Ce dernier lui a donné une bouteille dans laquelle il y avait les cheveux, les ongles et un peu de sperme de monsieur Bankono. L’effet de tout cela était qu’il ne devait voir personne d’autre que sa femme, il était complètement envouté. Sa femme était heureuse et moi je croyais avoir délivré ma sœur d’un amour impossible mais nous l’avons rapproché de sa mort. Quelques semaines après, Karla était de plus en plus pale, elle dépérissait à vue d’œil. Je lui ai demandé ce qui n’allait pas, mais en vain, elle ne répondait jamais. Je savais bien que c’était parce qu’elle avait perdu l’amour de sa vie, et étant enceinte elle ne savait plus où donner de la tête. Je lui ai proposé mon aide mais elle a refusé. Elle se comportait bizarrement, un peu comme une folle. Par moment elle riait toute seule, et la seconde d’après elle pleurait comme une madeleine. A plusieurs reprises je l’ai trouvé en train de se couper un bout de chair mais elle n’avait aucune expression de douleur sur le visage. Elle était très effrayante. A l’hôpital, on a dit qu’elle souffrait d’une psychose maniaco-dépressive. Si mes souvenirs sont bons je pense que c’est une sorte de trouble de l’humeur causés par un gros choc émotionnel.
- Mina : Malaïka ça ne te fais pas pensé à quelqu’un ?
- Moi (en larmes) : continue l’histoire stp
- Calixte : je n’avais pas les moyens de gérer tout cela. Alors je l’ai ramené à la maison. De retour chez moi mon mari nous a mis à la porte moi, mes enfants et ma sœur. Il disait qu’il ne peut pas vivre avec des fous. (rire) en réalité il me trompait depuis plusieurs années avec la voisine. Je suis partie sans demandé mon reste. La souffrance est aussi venue s’installé avec nous, l’absence de Hughes Bankono n’arrangeait pas les choses pour ma sœur, elle l’aimait et je me sentais mal pour ce que j’ai fait. Je ne pouvais pas garder le secret longtemps, alors je lui ai avoué ce que j’avais fait avec madame Bankono et c’est là que le pire est arrivé.
- Mina : quoi ça ?
- Calixte : elle s’est emparée d’un couteau et elle l’a planté dans le cœur de ma fille de 14ans qui était couchée. Et elle est sortie en disant : tu sais au moins ce que ça fait de perdre un être cher. C’était la dernière fois que je l’ai vu vivante.
- Moi : mon Dieu
- Calixte (en larmes) : J’ai enterré ma fille, et mon fils ainé m’a fui en disant que son père avait raison au sujet de notre folie. Après l’enterrement de ma fille j’ai  cherché Karla, pendant des semaines. J’ai appris qu’elle avait accouché à l’hôpital saint Monique, j’y suis allé et j’ai appris qu’elle était morte en accouchant quelques jours plutôt. J’ai demandé son corps et celui du bébé mais on m’a dit qu’ils ont été incinérés. Et voilà c’est tout
- Moi (en larmes) : Calixte ton histoire me touche jusqu’au plus profond de mon être. J’aurais une question
- Mina : Moi aussi
- Calixte : allez-y mes enfants
- Moi : Pense tu qu’il soit possible que Jim soit ton neveu ?
- Mina : Est-ce que Jim est le fils de Karla ?
- Calixte : je ne sais pas, mais la ressemblance est accablante.
- Moi : supposons que Jim soit né de Karla et de Hughes cela voudrait dire que…
- Mina (choqué) : que Jim et Marc sont frères consanguins.
- Nous : Mon Dieu.
- Calixte : si c’est le cas alors pourquoi est-ce qu’on a m’a menti au point de me donner des cendres ?
- Nous : SERAPHINE….
- Calixte : Elle  a quoi à y voir ?
- Moi : je ne sais pas quoi mais quelque chose tout de même



                   **Jim Karlson Dina**
- Tom : mon Dieu je suis fatigué de vous séparer, si vous voulez vous entretuer faites-le
- Diklann : Les gars arrêtez de vous battre, regardez tout ce sang, arrêtez
- Tom : Jim et Octave ont toujours des problèmes je ne comprends pas ce qui vous arrive.
- Jim : s’il nous disait ce qu’il a fait de Marc, on n’en serait plus à se taper dessus
- Octave : va te faire foutre Dina, je n’ai rien avoir avec la disparition de ton protégé
- Tom : continues de gueuler quand il va encore ‘descendre’ sur toi nous ne serons plus là pour t’éviter la mort
- Diklann : Octave ferme un  peu ta bouche et dit nous où est Marc
- Octave : je ne sais pas où votre foutu motard est merde à la fin. Je le cherche depuis deux jours pour lui arracher les yeux, je ne sais pas où il est.
- Jim : où peut-il bien être ?
- Octave : La dernière fois que je t’ai vu tenir autant à quelqu’un il s’agissait de…
- Eux (en chœur) : Winniefred Samba
- Octave : oui il s’agissait de Samba
- Tom : Octave n’a pas tort Jim
- Jim : vous voulez que je vous dise quoi ? Je l’apprécie juste beaucoup il est gentil, drôle bref je ne sais pas pourquoi mais je me sens contraint de toujours le protéger depuis qu’il est dans ma vie.
- Diklann : je sais ce que tu ressens, c’est pareil avec moi et Lisa
- Tom (rire) : tu es alors bête hein Diklann tu compares quoi comme ça ?
- Octave (rire) : A la base Diklann est d’abord trop con
- Jim (rire) : ne me faites pas rire
- Tom : J’ai l’impression que ça fait une éternité qu’on n’a pas été ainsi
- Diklann : tu veux dire dans une mare de sang avec des bobos partout ?
- Jim : tu es vraiment bête Mouyemo
- Octave : Tom veut dire que ça fait longtemps on n’a pas été ensemble à rigoler comme au bon vieux temps quoi ?
- Tom : sans vouloir t’offenser Jim je crois que c’est depuis l’arrivée de Malaïka
- Jim : ça n’a rien à voir. Je suis avec elle depuis je ne l’avais juste pas présenté parce que je voulais être sur.
- Diklann : et tu es sur ?
- Jim : Elle vient de me donner deux fils alors oui je suis sûr.
- Octave : Malaïka n’a rien à y voir c’est Marc le problème.
- Jim (énervé) : La vérité c’est que le problème ici c’est toi Octave. Tu as toujours été le problème à tout.
- Tom : wow wow doucement calme toi Jim
- Octave : Aka qu’il se calme quoi ? Tu crois que tu as trop la force ? Tu veux faire quoi ? Je dis ce que je pense et oui je le redis le problème c’est Marc
- Diklann : Tom je crois qu’on doit laisser Jim en finir avec la grande gueule d’Octave
- Octave : Toi tais-toi la bas tu n’es même pas foutu de porter la culotte dans ton foyer ce n’est pas toi qui va l’ouvrir ici
- Tom : Octave tais toi aussi merde
- Diklann : Je porte très bien la culotte dans mon foyer. Au moins j’en ai un. Pas comme certains qui se sentent obligé de violer pour avoir un peu de sexe.
- Jim : Calmons nous s’il vous plait, tout ça ne nous ramènera pas Marc.
- Octave : Jim tu veux savoir pourquoi toi et moi on se dispute toujours ?
- Jim : Ça ne m’intéresse pas Octave
- Octave : ok
- Tom (rire) : Vous vous rappelez les vacances que nous avons passées à Limbe ?
- Diklann : comment oublier ça ?
- Jim : il y a un gamin au zoo qui a dit qu’Octave était rose  comme les fesses du Babouin qui ne se trouvait pas très loin de lui
- Octave (rire) : Ce n’est pas de ma faute si je rougis quand je suis sous le soleil. Il était même con le petit là
- Tom : mieux de toi tu es blanc jusqu’à tu rougis sous le soleil.
- Jim : Et Diklann qui a fait une grosse chute à Bakinguilli
- Diklann : tu ne pouvais pas oublier ça ?
- Octave (rire) : Jim te souviens que ce jour il a refusé de mettre ses baskets ?
- Jim (rire) : Et comment ? Le fou part marcher sur les rochers avec des chaussures de bureau
- Tom : Il est tombé comme du n’importe quoi
- Diklann : J’ai eu mal au cul pendant 3 mois
- Octave : c’est bon.
- Diklann : Vous vous souvenez du Népal ?
- Tom : Non ne fais pas ça pas Diklann s’il te plait
- Octave : Donc tu parles pour les autres et on ne parle pas pour toi ?
- Tom : Va chier Octave
- Jim : C’est la bas que Tom a rencontré l’amour de sa vie
- Octave : C’était à Katmandou n’est-ce pas ?
- Jim : oui plus précisément à Thamel.
- Diklann : L’ivoirienne qui se faisait agresser en pleine rue
- Octave : Et Tom a voulu jouer le justicier lol
- Diklann : dans un pays comme le Népal
- Jim : on la bien battu la bas si je n’intervenais il mourrait
- Tom : oui c’est ça. Dis Dieu
- Jim : Je suis un peu comme Dieu pour vous tu ne sais pas ça ?
- Octave : Aka
- Jim : Toi qui dis Aka là au collège qui était ton renfort ?
- Tom (rire) : un chercheur d’embrouilles
- Diklann : et il est le premier à fuir.
- Jim : Dit Tom pourquoi depuis Leila Traoré tu ne t’es plus mis en couple ?
- Tom : je n’en sais rien
- Octave : Jim tu n’es pas diffèrent de Diklann hein.
- Jim : Avec quoi ?
- Tom : Laisse Octave. Jim si Malaïka te trompe avec Ngaba et lui fait un enfant tu réagiras comment ?
- Jim : Je les tue
- Diklann : regarde alors pff
- Tom : Je n’ai jamais aimé personne comme Leila. Et je m’étais promis que je n’aimerais plus jamais personne de cette façon.
- Jim : Tu dois avancer Tom-Yorick ça fait déjà plus de 8ans
- Diklann : Jim tout le monde n’a pas ton cœur, ils étaient quand même mariés
- Octave : J’ai toujours pensé que ce mariage était précipité
- Jim : moi aussi hein
- Tom : je l’aime les gars
- Diklann : et tu parles même au présent
- Octave : je te dis
- Jim : une fille que tu rencontres dans un pays étranger sans connaitre sa vie son passé et BAM tu l’épouse
- Tom : tu as bien mis Malaïka chez toi sans connaitre son passé
- Jim : ce n’est pas pareil
- Tom : eh bien si c’est pareil.
- Octave : vous avez entendu ce bruit ?
- Jim : Oui c’est dehors
- Tom : Allons voir

Mon cœur s’est subitement mis à battre très fort, nous courrions tous vers la sortie. Il y avait du monde devant le portail noir d’Octave, on pouvait entendre des femmes crier et des enfants se questionner sur la chose qui était à même le sol. Octave est arrivé le premier et après avoir pris connaissance, il s’est retourné et son regard disait tout. Lorsque je suis arrivée j’ai vu le corps inerte de Marc, et j’ai eu l’estomac noué. Le gardien d’Octave s’est ensuite approché et a dit :

- Passy : Monsieur ce sont des personnes cagoulées qui l’ont déposé ici, et ils sont ensuite partis dans un fourgon bleu nuit. Ceci a été retrouvé sur le cadavre
- Jim : Ne parle pas de cadavre il respire. Un véhicule vite amène à l’hôpital le plus proche
- Octave : Jim je crois que tu dois voir ceci
- Jim : Octave amenons le d’abord à l’hôpital
- Tom : Jim regarde ce que Passy a retrouvé sur Marc d’abord. Un danger plane au-dessus de ta famille

Il y avait une carte posée sur la poitrine de Marc, et les inscriptions dessus disaient : « La prochaine victime sera Malaïka vous allez payer cher bande de petits escrocs ». J’ai remis la carte à Tom et je suis allé dans le véhicule de Diklann, le corps de Marc y était déjà. Sur le chemin de l’hôpital, tout le monde était silencieux. Les seuls bruits qu’on pouvait entendre étaient ceux de la circulation et de la respiration étouffée de Marc. Je suppose que tout le monde se posait la seule et même question : Qu’est-ce que Marc et Malaïka ont pu bien faire à ceux qui sont derrière un tel acte de violence.


   **Alena Jade Koussidem**
Il est huit heures du soir et je termine à peine de me préparer. Ce soir je dîne avec Julien, Julien Moussamba mon collègue de travail. J’ai besoin de sortir Jim de mon cœur, cela ne me rendra surement jamais mon enfant, mais au moins mon cœur lui sera en paix, afin après ma vengeance surtout. L’entretien ne Bertille ne s’est pas passé comme nous l’avions prévu car celui qui était chargé de l’interview a été arrêté. Elle essaiera plus tard . Quant  à Anaëlle, elle ira chez Jim demain pour commencer le boulot. Si Bertille n’est pas recruté, Anaëlle sera mon unique et dernier espoir de vengeance.

J’entends le bruit de la sonnette et je descends ouvrir.

- (d’une voix sensuelle) Bonsoir Jade
- Bonsoir Monsieur Moussamba
- Arrêtes d’être professionnelle nous ne sommes pas au bureau. Je peux entrer ?
- Oui vas-y entre
- C’est très beau chez toi Jade
- Merci j’ai fait la déco toute seule en plus.
- Tu as du goût
- Merci.
- Alors dis-moi comment tu vas ? Tu sais j’étais très surprise par ton appel. Je croyais qu’entre nous il n’y avait pas « le feeling »
- Oui il n’y a pas le feeling tu as raison. Tu es la justement parce que j’ai envie qu’on essaie
- (surpris) Waouh tu es plutôt entreprenante comme femme
- Comment ça ?
- Je veux dire que tu ne me laisse même pas le temps de te courtiser, de te séduire et de jouer toutes mes cartes.
- Je ne suis pas le genre de femme qui se laisse bluffer par ces futilités
- J’aime ça.
- Ah ouais ?
- Ouais.
- Alors mon cher Julien, on va à table ?
- En plus tu sais faire la  cuisine ?
- Lol donc en fait tu me vois depuis comme une Diva c’est ça ?
- Ouais plus ou moins. A l’hôpital tu ne parles à personne, on ne te voit jamais à la pause avec les autres médecins. Et tu es plutôt très remarquable. Chaque matin je reste à la fenêtre de mon bureau histoire de te voir arriver.
- Ah bon ?
- Oui, tu es toujours très élégante Jade. Tu es une très belle femme et tu le sais car dans tes tenues tu mets toujours tes formes en valeur. Ta grosse paire de fesses, sans t’offenser bien sûr, est toujours très bien emballée dans tes jupes et pantalon tailleur. Tes chemisiers sont toujours très transparents et comme tu es audacieuse et sans gêne, tu viens parfois au bureau sans soutif laissant ainsi transparaitre tes jolies tétons et les auréoles noires de tes seins, véritable régal pour le regard.
- Hum massa. Et puis je savoir depuis combien de temps tu m’observes ainsi ?
- Depuis que tu es arrivée dans notre clinique Jade. Depuis que je t’ai vu, je suis fou de toi.
- Ils disent tout ça.
- Langage d’une femme déçue ? Passe-moi le sel s’il te plait
- Tiens. Déçue de la vie, oui
- Elle t’a fait quoi la vie ?
- Tout Julien, elle m’a tout pris. Mais bon ne parlons pas de ça. Passe-moi ton verre, je vais t’ajouter du vin
- C’était très bon merci
- De rien j’espère que tu t’es régalé.
- Et comment ?
- Viens on va dans le salon je vais ranger la vaisselle plus tard

Il s’est levé et j’ai pu remarquer l’énorme bosse qu’il avait au niveau du pantalon, il est clair que je lui fais de l’effet. Apres c’est un peu normal vu la tenue que j’ai mise : Un mini short qui laisse paraitre le bas de mon popotin et un ‘crop-top’ assez court pour montrer mon joli ventre. Nous sommes allés dans le salon, nos verres de vin à la main, et il a commencé à me regarder bizarrement.

- Alors dit moi Jade
- Oui ?
- C’est qui l’heureux élu ?
- L’élu de quoi ?
- Celui qui a la chance de toucher ce corps magnifique
- Il n’y a que mon corps qui t’intéresse apparemment
- Tu sais bien que non Jade, je te fais la cour depuis bien trop longtemps pour ne vouloir que cela.
- (pointant son pantalon) Cette bosse-là me dit tout à fait le contraire.
- (gêné) Désolé euh…Je n’ai pas remarqué…Excuse moi
- Ne t’excuse pas Julien
- Parles moi de toi Alena
- Euh je suis seule, sans famille et c’est tout.
- Comment ça il y a forcément quelqu’un qui partage ta vie
- Oui il y ‘avait’. Mais bon c’était un peu sous contrainte
- Comment ça ?
- Je n’ ai pas envie d’en parler Julien. Parlons plutôt de toi
- Bah moi je suis divorcée et je vis avec mon fils de 5ans. J’étais dans une relation dernièrement mais disons que financièrement elle n’était pas satisfaite
- (surprise) elle n’était pas satisfaite des finances du dentiste de renommée que tu es ? Waouh, mais les femmes sont terribles
- Je ne suis pas comme toi Alena. Je veux dire tu as tout bâtis de toi-même, par tes efforts, par ton courage et par ton travail. Moi j’ai tout obtenu de ma mère et même ce poste, ce sont ses relations et non mon travail. J’étais un enfant batard, son mari, mon beau-père n’a jamais voulu de moi et donc maman voulait que je sois au même niveau que mes demis -frères et sœurs. Elle m’a envoyé à l’étranger dans une école de médecine, je me suis spécialisé ensuite je suis revenu dans l’espoir d’ouvrir mon cabinet dentaire. Malheureusement à mon retour elle était mourante et sa dernière action a été de m’obtenir ce boulot, dans la clinique où nous travaillons. J’ai commencé à me faire de l’argent, j’ai construit un duplex, je vivais bien, mais j’étais esseulé.
- Je comprends très bien
- C’est alors que j’ai rencontré Christine, une nuit de plaisir avec elle a suffi pour gâcher ma vie tout entière. Elle était une fille de mauvaise de vie, une pute si tu veux. Mais je ne le savais pas. D’elle est né mon petit garçon, ma raison de vivre. Brian est né avec une maladie assez rare, je ne maitrise pas le nom et je ne veux même pas d’ailleurs. En bref c’est une maladie des os, il a parfois, non la plupart du temps du mal à se mouvoir, à courir, à jouer comme les autres gamins de son âge. Parfois la nuit il hurle de… (il s’est mis à pleurer)
- (triste) calme toi Julien. Ne te sens pas contraint de me raconter tous ces détails intimes de ta vie
- (voix tremblante) non t’inquiètes pas ça m’aide. Comme je disais parfois dans la nuit il hurle de douleur, mon petit garçon hurle et se tord, tellement il a mal. Mais je ne peux rien faire pour lui épargner cette douleur. Je suis là inutile au milieu de sa chambre. Et parfois dans la douleur il appelle sa maman. Mais comment lui dire que sa maman est là-bas à Melen en train de se faire défoncer. Comment lui dire quel genre de vie elle mène.
- Il ne mérite pas cela il souffre assez. Il ne suit pas de traitement ?
- Si chaque semaine il va chez son médecin pour des massages, et des séances de je ne sais quoi. Mais je ne vois pas vraiment que ça change
- Tu n’es surement pas objectif parce que c’est ton fils et sa souffrance est tienne.
- Oui tu as peut être raison.
- Tu n’as jamais voulu avoir des enfants ?

Je n’ai pas voulu avoir cette discussion avec lui donc je me suis excusé et je suis monté dans ma chambre. Il est difficile pour moi de parler de cela car je n’ai toujours pas digérer le fait que Séraphine m’a précipitamment fait avorter de son petit-fils. Je crois que Julien a compris que c’est un sujet délicat donc il ne reposera pas sa question, en tout cas il a tout intérêt. Je suis allé dans la salle de bain, je me suis rapidement lavé le visage. Sans savoir pourquoi, je me suis mise à épier par la fenêtre, la maison de Jim. Comme par hasard, il était presque nu au balcon d’une pièce que je suppose être leur chambre à lui et à sa femme. Il avait une serviette autour de son cou. Je le regarde et subitement une chaleur s’empare de mon corps. Je la ressens entre mes cuisses, le feu du diable. Il est battis comme un dieu, cet homme. J’ai subitement des envies de sexe. Je me suis allongé sur mon lit, oubliant presque Julien dans le salon.

J’écarte légèrement les jambes, et je masse durement de ma main gauche l’un de mes seins tandis que ma main droite caresse lentement mon antre. Je la caresse de plus en plus vite et je me sens mouillée. Je me pose des tas de questions, je ne comprends pas pourquoi je fais cela, c’est la première fois. Est-ce Jim qui me met dans un tel état ? Qu’est ce qui m’arrive ? Qu’est ce qui t’arrive Jade Samba ?? Je retire rapidement les deux doigts que j’avais introduit au fond de mon minou, ensuite mon visage s’est inondé de larmes chaudes.
- Jade…
- (sursaut) Ju..Ju…Julien tu es là depuis quand ? Qu’est..Qu’est-ce que tu fais là ?

Il s’est approché lentement, et de sa voix rauque il a dit je vais te montrer comment faire. Je ne savais pas de quoi il parlait. Il a éteint les lumières et a ensuite tirer les rideaux. La chambre était illuminée par les lumières que la ville de Douala peut avoir à Minuit moins le quart. Il est monté sur le lit, et ce n’est qu’à ce moment que j’ai pu humer l’odeur de son parfum divin.

- Julien qu’est-ce que tu fais ? Descends s’il te plait.

Je m’attendais bien à ce qu’il m’ignore, mais je ne m’attendais pas à être incapable de le repousser. Il a d’avantage ouvert mes jambes et a introduit, d’un coup sec, trois de ses doigts. J’ai poussé un cri, et il a continué par des va et viens. Je gémissais d’avantage, je ne voulais pas qu’il s’arrête. Tandis que ses doigts me fourraient au plus profond de mon antre, de son pouce il s’est mis à caresser mon clitoris. Je n’en pouvais plus et sans savoir comment, dans le noir j’ai retrouvé sa tête et je l’ai dirigé à l’entrée de ma grotte. Pas besoin de parler pour comprendre ce que je veux, pas besoin d’ouvrir les yeux pour savoir qu’il a compris.  Il m’a astiqué pendant une bonne dizaine de minutes et il a arrêté, subitement.

- (dans les vapes) pourquoi tu t’arrêtes ?
- J’ai fini.
- (surprise) fini quoi ??
- Je t’ai vu te masturber et visiblement c’est ta première fois tu ne t’y prenais pas bien donc j’ai décidé de te donner un coup de main
- (gêné) je vois.
- …
- …
- Alors euh…
Il était évident que nous voulions la même chose, se dévorer se déchirer, se blesser, suer de plaisir comme les bêtes sauvages que nous sommes devenus depuis son entrée dans ma chambre.  Il n’osait pas faire le pas, et je me demandais bien pourquoi, lui qui me courtise depuis si longtemps, il devrait être heureux en ce moment. Je me tortille comme un serpent, je me caresse, et je l’appelle du regard. Il s’avance, je suis excitée à l’idée de me faire prendre dans les secondes qui vont suivre. Il me fait une bise sur le front et dit.
- J’ai tellement attendu ce moment Jade. Mais pas avec un autre homme dans tes pensées et voir même dans ton cœur. Passe une bonne soirée.
- Mais…
- Ça m’a fait plaisir ce diner. J’ai l’impression de te connaitre mieux.
- …
- Allez bonne nuit.


                ***Jim Karlson Dina***
- Jim depuis que tu es rentré  tu te comportes bizarrement et je ne sais pas pourquoi tu m’empêche d’aller voir Marc à l’hôpital qu’est ce qui ne va pas ?
- Je suis fatigué laisse-moi prendre l’air
- Jim arrêtes ca tu m’entends arrête ca très vite je suis fatigué de tout tes comportements bizarres de tes sauts d’humeur de tes attitudes de tes caprices je suis fatiguée. Dit moi au moins ce qui est arrivé à Marc, où était-il ? Que lui est-il arrivé ??
- Je te supplie de me laisser tranquille, je ne veux pas te faire de mal.
- (sourire au coin) Alors c’est de ça qu’il s’agit réellement.
- ….
- C’est comme ceci que tu percevais la vie de couple ? Le mariage ? Cette bague que j’ai au doigt signifie quoi pour toi ? Suis-je ici parce que je suis ta prisonnière ? Jim regarde-moi. J’ai essayé de fermer les yeux sur tout ce que tu fais, sur tout ce que tu es. Mina m’a ouvert les yeux, et tu me détruis. J’en ai marre. Tu es gentil quand cela te chante, tu te mets à me battre quand tu veux, dernièrement tu es allé jusqu’à douter de la paternité des jumeaux. Je suis exténuer je ne peux plus vivre ainsi.
- Qu’est-ce que tu fais ?
- Je te la rends tiens.

Je suis rentrée il y a quelque heures déjà, je suis très pensif depuis l’hôpital. Marc a été torturé il a reçu plusieurs coups de couteaux et il a perdu une grande quantité de sang. Je me pose des questions par rapport au message sur la carte qui parlait de Malaïka. Qu’est ce qu’ils ont pu bien faire pour qu’une personne veuille autant leur faire du mal. Je suis fatigué de cette vie de secret, tous les jours ce sont de nouvelles histoires. Je commence à penser que c’est peut être maman qui a raison. Le passé de Malaïka est douteux et apparemment très profond. J’ai digéré un bon nombre de mensonges, et j’espère qu’elle ne me cache plus rien. Les situations sont différentes, nous sommes parents et je dois être sûr de qui elle est avant de faire de nouveau un pas en avant.

- Remets ta bague Malaïka
- (en larmes) Non Jim je suis fatiguée. J’essaie depuis de me conforter dans cette situation mais ça me pèse.
- On a violemment torturé Marc, et on l’a ensuite jeté son corps inerte devant chez Octave…
- (en larmes) mon dieu
- Il ne bougeait pas, il ne parlait pas et on a constaté qu’il a été poignardé à plusieurs reprises dans le ventre. Grâce à Dieu, il respire. On l’a amené d’urgence à l’hôpital de papa. Nous espérons juste qu’il ira bien
- C’est Octave qui a fait ça j’en suis  sure
- Ce n’est pas lui. Sur Marc, a été retrouvé une carte avec un message qui disait que tu seras la prochaine et que vous, c’est-à-dire Marc et toi, vous allez payer pour vos actes d’escroquerie
- Moi ? Comment ça moi ? Qu’est-ce que j’ai fait ?
- A toi de me dire. Qu’est-ce que tu as fait ?
- Bébé je te promets que je ne comprends rien de tout ce qui ce passe
- Un autre mensonge sur la liste
- Non Jim écoute moi, je suis sérieuse je ne sais vraiment pas de quoi tu parles. Je n’ai aucune idée de la personne qui en veut à Djanko à ce point-là.
- (énervé) il ne s’agit pas juste de lui merde. Il y a forcément quelque chose que vous avez fait ensemble. Il était bien ton proxénète quand tu jouais la pute dans la ville tu ne t’en souviens pas ??
- C’est bon je n’en peux plus.
- TU NE SORTIRAS PAS D’ICI SANS ME DIRE CE QUE TU AS FAIS. PUTE VA.

Elle est partie en courant, j’ai passé un coup de fil à Ngaba et au gardien pour leur donner les consignes de ne pas la laisser sortir. Elle a intérêt à me dire tout ce qu’elle a fait, j’en ai marre.


             ** Malaïka Ermine Koyoli**
Le grand amour, celui qui fait battre nos cœurs à la vitesse de la lumière, celui qui nous donne des papillons dans le ventre, des cœurs pleins les yeux, et des comportements de gamines, il n’y a qu’à la télévision que cela existe. Quand j’étais un peu plus jeune, je croyais avoir trouvé le vrai amour en Marc-Arthur, parce qu’il me faisait l’amour comme personne. Ensuite j’ai rencontré Jim, il me traitait comme une princesse, il m’a toujours donné de la valeur, il m’a offert une vie luxueuse et paisible. Mais plus le temps passe plus je me rends compte que le luxe a un prix. Jim est très instable. Je sais qu’il m’aime mais je n’arrive pas à décrire ses transformations, il me fait peur, et les violences se font un peu trop régulières. Et si un jour il dirigeait sa colère sur un de nos fils ? Qu’est-ce que je vais faire ? Je suis fatiguée. Je n’ai aucune idée de celui qui nous en veut à moi et à Marc. Mais il ne me croit pas, à chaque dispute tout ce qu’il trouve à faire c’est de me jeter mon passé au visage. Oui j’étais une pute, je me prostituais, oui je pouvais faire autrement et j’ai quand même choisi de vendre mon corps pour des billets, oui je sais tout cela. Mais aujourd’hui je ne suis plus la même, j’ai la crainte de Dieu, je suis maman, et je comprends mieux les valeurs familiales. Peut-être il a raison, je suis en danger, mais le premier danger pour moi et mes enfants en ce moment c’est lui. Alors pour cette raison je m’en vais.
Je ne serais pas loin mais il ne pourra pas me retrouver. Je sais qu’il a prévenu Ngaba et le gardien de ne pas me laisser sortir, c’est la raison pour laquelle je leur ai servi à boire avec du somnifère pour qu’il s’endorme. Deux heures plus tard, Après avoir ‘serrer le cœur’ pour bâillonner légèrement mes garçons qui ne dormaient plus ? Je suis partie. J’ai quitté la maison de Jim. Sans regrets ni remords, j’ai quitté cette maison qui autrefois me faisait fondre de joie, cette maison où j’ai vécu les plus beaux instants de ma relation, cette maison où par amour, mes fils ont été conçus.

MalaikaWhere stories live. Discover now