11. Coïncidence ou pas?

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Malaika.
Deux semaines aujourd’hui que Jim m’évite. Ce soir-là je ne l’ai pas suivi dans la chambre d’ami, je l’ai senti très énervé et je ne voulais pas en rajouter. Il a tout à fait raison de se plaindre, mais de là à dire que je fuis l’engagement non c’est trop. Je ne suis pas parfaite, mais je fais de mon mieux pour être une bonne copine. Je fais à manger, je prends soin de sa maison, pardon de notre maison, je fais le ménage, je m’occupe de lui, je pensais faire un sans-faute jusqu’à cette dispute. Depuis cette nuit-là, je le vois à peine. Il sort très tôt le matin, ne rentre plus pour déjeuner, et quand je rentre des cours il est déjà endormi. On n’a pas encore eu une discussion mais ce week-end, je lui réserve quelque chose.
A l’école, nous venons de terminé le premier trimestre et nous sommes en congés, par conséquent Mina et moi passons beaucoup de temps ensemble. J’ai appris à mieux la connaitre et je l’aime déjà beaucoup, elle et sa fille. Je ne connaissais plus ce sentiment-là, celui d’avoir une amie, une «kota’a» comme on dit par ici. Actuellement je suis chez elle et elle  m’apprend à faire la pose d’ongles toute seule.
- Ma copine tu as de très beaux doigts je t’assure, mais les doigts sont encore plus beaux quand les ongles sont propres, pareil pour les doigts de pieds.
- Ah je sais, mais ça m’empêche souvent de bien travailler raison pour laquelle je place rarement les faux ongles, je les trouve trop long à mon gout
- Regarde les miens, est ce qu’ils sont longs ? Tu les lime jusqu’au niveau qui te convient et c’est bon
- Hum les faux ongles-là ne sont pas très conseillés.
- Ah ouais et pourquoi ?
- Il y a tellement de raisons, premièrement ils favorisent des infections bactériennes, la colle utilisée pour les placer est toxique et peut attaquer directement la Kératine
- Ayaa c’est quoi la Kératine ?
- C’est la substance à l’ origine de la poussée des vrais ongles
- Ah bon ?
- Oui Oui. Et les faux ongles là sont en résine acrylique tu sais ce que c’est ?
- Dis-moi
- C’est une substance qui peut provoquer des irritations et des eczémas
- Tu en connais des choses ma belle.
- Ouais, en fait vu que j’ai commencé la vie de la rue très jeune, et que je devais faire certaines choses sur mon corps pour séduire facilement, je faisais des recherches pour savoir ce que cela pouvait me causer.
- Certaines choses comme quoi ?
- Les tatouages, les piercings, l’éclaircissement de la peau et tout le reste
- Ah okay je vois. Tu es très jolie je ne pense pas que tu aies besoin de tout cela.
- Oui je sais ma mère me le dis toujours. Je m’étais percé le nez mais au début de mon histoire avec Jim, j’ai retiré la boucle.
- Et ce tatouage sur ton poignet, ça veut dire quoi DJANKO ?
- Oh ça c’est surement la plus grosse erreur de ma vie. C’est le surnom d’un mec que j’ai beaucoup aimé.
- Et Jim ne l’a pas vu ?
- Si je lui ai dit que c’était mon nom de petite fille
- Oh la la Mali arrêtes de lui mentir. Pourquoi tu te sens obligé de lui mentir tout le temps.
- Je ne sais pas Mina. Ecoutes tout ceci est juste trop beau okay, je me dis juste qu’au moindre petit problème, tout va s’arrêter que je vais le perdre, lui et tout ce qu’il veut me donner l’impression d’avoir. Je te l’ai dit Mina, les hommes sont très imprévisibles, et je ne veux pas me considéré comme la maitresse de sa maison, la reine de son cœur quand rien n’es sur.
- Et ça sera sur quand exactement
- Je ne sais pas.
- Malaika tu ne dis rien depuis là. A force d’avoir rencontré des connards tu vois le piège partout. Pour qu’un homme fasse ce que ton homme fait là, il y a deux alternatives, soit c’est l’Ivou (sorcellerie) ou c’est un homme bien
- Hum
- Eh oui Madame les hommes bien ça existe encore, et tu vis chez l’un d’eux.
- Okay. T’inquiète pas pour le tatouage je suis en train de l’enlever
- Est-ce que les tatouages s’enlèvent ?
- Oui, par laser, chirurgie ou par système rejuvi ou tatoo remover
- Massah, et toi tu utilises lequel ?
- Le laser, c’est douloureux hein j’y vais chaque deux semaines.
- Okay docteur. Et tu as prévu quoi pour ton homme ce week-end ?
- On ira au restau hein
- Chaque jour ?
- Lol comment ça ?
- C’est votre quotidien cherche autre chose quelque chose que vous n’avez pas encore fait mais d’assez simple quand même.
- Hum ok.

Jim.
Aujourd’hui dans mon entreprise, on célèbre la signature d’un gros contrat. Tous les employés sont contents, ils ont beaucoup travailler et se verront augmenter. Ces derniers mois on bossait sur un système de surveillance et on a réussi à le vendre à mon père, pour ses nombreuses cliniques. Je n’arrive pas à être content quand je signe un contrat avec papa. Je ne suis pas non plus en colère, mais bon, ce n’est jamais assez professionnel avec lui, il me fait aveuglément confiance, donc en général il n’argumente jamais sur les termes du contrat, et au moment de la paie il me fait toujours un chèque d’un montant beaucoup plus élevé que celui du contrat, ce qui a le don de m’énerver. Je n’ai pas besoin d’argent, je travaille tous les jours pour cela. Mes parents ne veulent pas me laisser prendre mon envol. Je vis seul j’ai mon entreprise, mais on dirait toujours que je vis à leur crochet. Mes plus gros contrats c’est avec mon père, mes partenariats c’est lui qui me les trouve (sans que je ne demande), plus jeune maman me choisissait des petites copines (généralement les filles de ses collègues et amies). Bref tout ceci m’insupporte. Je trouverais un moyen de dire à papa que ce contrat sera le dernier avec lui.
Avec Malaika, je l’évite depuis un moment, la dispute qu’on a eu après la soirée de Diklann m’a fait énormément de peine. Je commence à me rappeler des mots de maman, et je me pose des questions. Mais je ne peux m’empêcher d’aimer cette fille, je l’aime tellement. Et je commence à avoir peur.
Quatorze heures moins le quart à ma montre, je vais me prendre des beignets à Zépol, une boulangerie non loin du bureau. J’y vais à pieds, sinon à cette heure si je n’aurais pas où me garer. Quelques minutes plus tard, j’avais déjà mes beignets et un pot de yaourt en main, et là je fais la queue à la caisse.
- Caissière : Monsieur puis je avoir 200francs s’il vous plait ?
- Euh…non. Je n’ai pas de pièce désolé
- Caissière : je vais alors comment ? Ou vous remettez ce que vous avez pris ou vous prenez des articles de 200francs
- Lol drôle de façon de faire son boulot. Je ne veux plus rien acheter mademoiselle.
- Caissière : monsieur pardon vous-même vous voyez le rang je n’ai pas le temps à perdre allez chercher 200francs vous revenez faire la queue
- Vous faites très mal votre boulot et vous êtes irrespectueuse sachez le
- Madame tenez voici 200francs, a dit une voix derrière
- (surpris) oh merci c’est gentil de votre part
- De rien. J’ai payé mes articles et je suis parti. Devant cette boulangerie se trouve des vendeuses d’avocats, j’ai pu y faire la monnaie et j’ai attendu le garçon qui m’a aidé à l’extérieur.
- Hey bonsoir tenez voici vos…..Marc-Arthur ?
- Euh…Oui
- Jim…Jim Karlson Dina
- Ah ouiii
- Tu m’avais aidé à me garer une fois tu t’en souviens ?
- Oui oui comment tu vas ?
- Je vais bien merci. Tu m’as encore sauvé d’une autre situation merci
- De rien
- Tu vis à coté ?
- Oui oui et toi
- Non je vis à Bonanjo, mais mon bureau est à côté.
- Ah d’accord.  Bon je file.
- Attend s’il te plait passe-moi ton numéro quand t’es libre on peut se voir un match ou prendre une bière avec mes potes d’accord ?
- Cool. Tiens voilà mon téléphone
- Okay voilà le mien
- Okay à la prochaine dans ce cas
- Tranquille.
Je suis retourné au bureau signé les chèques comme convenu et je les ai laissé à mathurin mon adjoint. Là je rentre chez moi.

Octave.
- Kaissal arrête-moi ça tout de suite je ne suis plus entrain de rigoler
- Octave va-t’en dis donc tu as des problèmes d’audition ou quoi ? sors de chez moi
- Parle-moi sur un autre ton Kaissal je vais bientôt perdre patience.
- Ecoute hein je m’en fou de toi. Je ne veux plus de cette relation, tu crois que c’est parce que je ne parle pas que je ne vois rien ? tu me diras que tu m’avais prévenu, que tu as toujours été comme ça avec les femmes mais je dis non, je ne veux plus de toi Octave va-t’en. Qu’est-ce que je ne fais pas Octave ? Je suis toujours là pour toi, pour t’écouter, je prends soin de toi, je te supporte, je supporte tes infidélités en me disant tu vas changer un jour. 11 mois et je n’ai jamais vu un membre de ta famille, dernièrement tu es rentré de Londres, tu étais malade qui est resté une semaine à ton chevet ? Dis-moi qui ? Quand tu rentres du boulot, qui s’occupe de tes repas, de tes vêtements ? Et dans tout ceci, tu ne veux pas t’engager, tu n’acceptes jamais que je reste chez toi plus d’une nuit. Je suis fatigué va-t’en.
- Kaissal s’il te plait
- Non j’ai dit non. Je supporte beaucoup Octave je suis à bout. Quand je t’ai connu tu étais alcoolique, tu dépensais ton argent à tort et à travers, c’est grâce à moi que tu as changé. Tu m’avais dit qu’il y a quelques années tu avais battu ton ex copine et elle avait eu un accouchement précipité à cause de ton abus d’alcool, j’ai été patiente avec toi Octave, je t’ai même persuadé de recherché cette fille et son enfant, et votre enfant. Mais tu es mauvais Octave, tu es mauvais.
- Ne me rappelles plus cela s’il te plait. Personne n’es au courant.
- Avec ta collègue algérienne j’ai laissé passer. Mais Malaika, ça jamais. Tu n’as pas honte ? La femme de ton meilleur ami ? tu es un gros malade.
- Je suis désolé je ne poserais plus les yeux sur elle ? c’était sa robe le problème
- Et alors ? C’est la raison pour laquelle tu avais le regard figé sur elle ainsi ? tout le monde a remarqué comment tu bavais devant elle sauf Jim bien sûr. Tu me fais honte. S’il te plait va-t’en. Si je t’évite depuis la soirée de Diklann c’est à cause de cela. Je n’ai même pas envie de savoir ce qui s’est passé quand vous étiez absent de table. Tu es un porc Stern.
- Okay quand tu seras calme appelles moi. Mais sache que je t’aime à ma façon je t’aime Kaissal.
- Ok bye.

Mince alors. Qu’est-ce qu’elle a tout à coup. Je ne l’ai jamais vu dans une colère pareille. C’est vrai qu’à la soirée de Diklann j’avais le regard sur Malaika mais c’est un peu normal elle était assise face à moi. De là à vouloir mettre fin à la relation, pff en tout cas, elle se calmera j’en suis sûr. Faut que je me détende, Kaissal a trop les mots qui blesse. J’appelle Diklann.
- Yo salut le papa
- Lol Octave j’ai un nom hein
- Je sais mais je préfère te rappeler que tu es maintenant père j’aime te faire chier
- Ton tour viendra mon pote
- Pas d’aussitôt hein Kaissal viens de rompre
- Elle a attendu trop longtemps même je lui souhaite de trouver un vrai gars maintenant
- (rire) Je t’emmerde
- Quoi de neuf ? Tu as besoin de mon épaule pour pleurer ?
- Les hommes ne pleurent pas
- Essaie d’arranger les choses avec elle c’est une fille superbe tu n’aurais pas pu avoir mieux
- On verra bien. Il y a un derby de premier league ce soir on le voit chez qui ?
- Pardon pas chez moi je veux un peu fuir on le fait chez Tom
- Non chez Tom, il fait des travaux au niveau de son toit donc il est actuellement à la résidence la Falaise.
- Ah okay et chez toi alors ?
- Pff non allons chez Jim
- Okay à quelle heure ?
- Le match c’est à 21heures donc disons….bref je vais l’appeler d’abord.
- Ok ciao.
Appelons Dina.
- Allo ?
- Match chez toi ce soir on vient à quelle heure ?
- (mort de rire) merde alors Octave Karim Stern soyez poli et saluer moi d’abord.
- Va là-bas. On vient à quelle heure ? Je salue quoi sur toi on se salue souvent ?
- (rire) c’est pour le derby la ?
- Donne-moi l’heure
- 19heures c’est bon
- Okay ciao.


Malaika.
Je viens d’arriver chez moi j’ai pratiquement fais une demi-heure dans les bouchons. La voiture de Jim est garée dans le parking. Il est rentré tôt, je me demande si on doit avoir cette conversation maintenant. S’il est réceptif pourquoi pas. Il est dans le salon, on respire un coup, et on se lance.
- Bonsoir chéri t’es de retour ? je m’avance pour lui voler un bisou qu’il m’a agréablement rendu
- Oui je suis revenu plutôt, aujourd’hui c’était la fête au bureau
- Ah ouais ? et pourquoi ça ?
- Tu sais le contrat avec papa a été signé pour plusieurs milliards de francs et tout le monde était content j’ai décidé de les augmenter
- C’est une bonne chose, ça les motive.
- Ouais
- Bébé pourquoi ça ne te ravit pas toi ?
- Hum on ne peut rien te cacher alors ? Ça se voit tant que ça ?
- Je te connais assez bébé
- Tu me connais mais tu n’aies pas encore sur de notre relation
- Bébé parlons d’abord du boulot
- Okay, en fait c’est Papa il est tout le temps dans mes pattes.
- Un peu comme ta mère alors
- Tous les deux même
- Je vois
- Mes plus gros contrats c’est grâce à lui, même mes partenariats étrangers c’est lui qui me les trouve tu vois, ils ne se plaints jamais des termes du contrats et du coup je n’arrive même pas à savoir si je suis bon dans ce que je fais ou pas.
- Je te comprends mais je pense que tu peux avoir une discussion avec lui à ce sujet et il comprendra.
- Oui j’ai déjà prévu cela.
- Okay d’accord. Maintenant regarde moi
- Oui
- Je t’aime, mon bébé. Je ne veux pas te perdre, je n’aurais jamais espéré mieux que toi. Je m’excuse pour l’autre soir, je sais que c’est la raison pour laquelle tu m’évites, mais comprends moi, tu connais ma vie mon passé, ce que je faisais, tout ceci est nouveau pour moi, je m’y plais mais je ne peux m’empêcher d’avoir peur, peur de perdre cette vie du jour au lendemain. Peur de perdre ton amour surtout. Je ne crache pas sur ce que tu fais pour moi, ça je ne le ferais jamais. Je t’en suis éternellement reconnaissante je te le dis tous les jours. Mais s’il te plait écrivons notre propre histoire, que notre histoire ne soit pas influencée par celle des autres je parle de Diklann et sa famille. On aura une famille, je veux une famille avec toi bébé. Je n’en parle pas très souvent parce que je te connais, quand tu as une idée derrière la tête Dina, tu voudras un bébé là tout de suite…
- Ce n’est pas faux
- Mais ce n’est pas bien, souviens de la raison pour laquelle tu m’as remise à l’école bébé. Ne nous embrouillons pas. Je travaillerais fort jusqu’au bac, après on verra. J’ai bientôt 26ans, j’ai déjà assez honte de ça, je ne veux pas donner d’autre raison aux gens de me porter critique bébé. On l’aura notre famille je te le promets.
- Merci. C’est tout ce que je voulais entendre. Je t’aime aussi et je veux être sur qu’on regarde dans la même direction
- Embrasse-moi s’il te plait.  On s’est langoureusement embrassé et puis il a dit
- Bébé je reçois mes potes ce soir, dans deux heures exactement
- Ah bon ?
- Oui on a match là un derby tu le verras avec nous n’est-ce pas ? c’est ta compétition favorite.
- La premier league ?
- Oui
- Lol je vais vous laisser entre garçons c’est mieux. Il y a des bières dans le frigo, il y en a assez pour vous trois. Je vous ferais quelques beignets avec le haricot de ce matin ça ira n’est-ce pas ?
- Ah oui hein moi j’adore tes beignets mais fais en assez et dis à Ngaba d’acheter deux autres pack de bières il y aura quelqu’un de plus
- Qui ca Lisa ? je sais qu’elle n’aime pas quand Diklann sort seul
- Non tu ne le connais pas, c’est un garçon tres gentil que j’ai rencontré deux fois déjà et à chaque fois il m’a aidé.
- Ah oui ?
- Oui, il s’appelle Marc- Arthur il fait de la moto si je me rappelle bien
- …
- Tu m’écoutes ?
- (choquée) Marc-Arthur comment ?
- Pardon ?
- C’est quoi son nom de famille ?
- Je ne sais pas bébé pourquoi ?
- Non pour rien
- Tu es tout blanche ça va tu es sure ?
- ….Oui ça va

MalaikaWo Geschichten leben. Entdecke jetzt