Petite Discussion

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Louann se réveilla en sursaut en entendant une sonnerie provenant de son téléphone posé sur une table de nuit.

Louann : Ah oui c'est vrai... Je vis chez Psychopathe.

La brune se leva et se dirigea vers la porte qui menait directement au salon de l'appartement. Ebumi était réveillé, assis sur le canapé, regardant la chaîne d'information. Celui-ci se tourna vers son amie quand il l'entendit se rapprocher de lui.

Ebumi : Ils parlent encore de ce satané Benoît.

Ebumi éteignit la télévision. Il se frotta les yeux avec la paume de ses mains.

Ebumi : J'en ai rat-le-bol.

Louann partit dans la cuisine.

Louann : Ça va passer. Il se passe jamais rien ici normal qu'ils parlent de ça. Tu veux du jus d'orange ?
Ebumi : Vas-y. Attend, on as pas du lait plutôt ?
Louann : Non j'en ai pas pris. Désolé c'est une habitude.

Ebumi quitta son canapé pour s'installer sur un des tabourets de la cuisine.

Ebumi : Pourquoi ? T'aime pas le lait toi ?
Louann : Je déteste ça.
Ebumi : Mouais.

Après avoir déjeuné, Louann et Ebumi partirent pour l'école.
En cours, la jeune fille regardait la fenêtre d'un air détaché. Elle profita de ce moment de réflexion pour se demande ce que Mac et Alexandre avaient pu faire de la vidéo. N'ayant aucunes réponses, elle se reconcentra sur le cours.

Professeur : ... Oh et on ira au cinéma voir « The Ghost and Mrs.Muir ». L'histoire parle de Lucy Muir, une jeune veuve, qui s'installe avec sa petite fille au bord de mer dans un cottage que la rumeur dit hanté. Mais je ne vous en dit pas plus. Le film sera en anglais sous-titré. La sortie est prévue pour vendredi matin. Bon reprenons...

Louann était satisfaite de l'annonce de son professeure et commença à gribouiller des spectres dans la marge de son cahier pour « passer l'temps ».
Les cours finis, Louann rejoignit son équipe de rugby. D'après ce qu'elle pu constater, Monsieur Komori ne savait toujours pas les dates du report d'Hanazono. Cela la rassurait car elle n'aimait pas le bruit des gens dans les gradins. Certains diraient qu'elle n'aimait pas les gens, tout simplement.
La session se rapprochait de la fin. Louann lisait à voix haute des phrases pour mieux les retenir.

Louann : « Les gamêtes sont des cellules particulières qui ne possèdent que la moitié du nombre de chromosomes. Dans l'espèce humaine, les gamêtes ont vingt-trois chromosome... ».
M. Komori : On révise ses cours ? Alors que nos garçons jouent un match ?
Louann : Rah... Désolé. J'arrive jamais à retenir mes cours...
M. Komori : À ton âge, je n'aimais pas non plus travailler et apprendre les définitions par cœur. Mais si tu veux un métier qui te plaît plus tard, c'est maintenant que tu dois te donner à fond.
Louann : Oh... Ça sert à rien.
M. Komori : Et comment tu vas faire pour te nourrir quand tu seras grande ?
Louann : Je sais pas. J'épouserai quelqu'un de riche.
M. Komori : Ça court les rues les hommes riches c'est bien connu.
Louann : Je trouverais une solution.
M. Komori : Et bien quand tu en auras une, tu pourras te permettre d'arrêter de réviser
Pour l'instant, travail. La prochaine fois, tâche de ne pas le faire pendant l'entraînement. Tu sais, l'école c'est un entonnoir. Au fil des années tu vas choisir les sections qui te plaisent le plus. Ça te seras plus supportable.

Louann se tut un moment.

Louann : Et vous, vous vouliez faire coach étant petit ?
M. Komori : Je voulais faire dans le milieux du sport. Ça c'était une certitude. Et toi tu as une idée de ce que tu voudrais faire ? Être assistante d'un vieux comme moi n'est pas le métier de tes rêves je suppose.
Louann : Je pense faire dans l'animation 2D. J'ai toujours aimé dessiner.
M. Komori : Tu es plus attiré par l'art.
Louann : Oui. Sans l'art, on aurait rien. Les hommes préhistoriques connaissaient déjà l'importance de ce truc avec les peintures rupestres. Même vos vêtements là, ils ont été dessinés ou inventés par quelqu'un.
M. Komori : Tu n'as pas tort. Et tu dessines bien ?
Louann : Je me débrouille. Mais je sais pas si c'est vraiment là que j'ai envie de me tourner. J'aime aussi la musique, j'étais inscrite dans une chorale dans mon ancienne école. En fait, ce que je voudrais vraiment faire, c'est créé une œuvre graphique animé de toute pièce.
M. Komori : Tu as arrêtée la chorale après être partie de chez toi ?
Louann : Exactement. Enfin c'est mieux comme ça. Dans mon ancienne école, j'avais des amis certes, mais je ne sais pas si c'était vraiment de l'amitié qu'il y avait entre eux et moi. Je me faisais "taquiner" par des potes. Entendre par certains "Ah mais t'es une victime en fait.", alors qu'ils pouvaient juste... je sais pas moi, m'aider ? C'était pas agréable.

Louann inspira un grand coup.

Louann : Ouais peut-être que j'étais une victime, forcément, puisque personne me soutenait, j'en étais une. Enfin je vois pas pourquoi je vous dit ça...
M. Komori : Sur cette planète aucune personne ne peut se relever de ses échecs seule.

Louann acquiesça d'un hochement de tête.

M. Komori : Tes amis ne faisaient vraiment rien pour t'aider ?
Louann : Si il y en avait un qui, quand ça partait trop loin, intervenait. Mais sinon les autres étaient plus satisfaits de ne quasiment rien subir alors que moi je me prenais tout l'inverse. C'était des taquineries ridicules mais sur le long terme ça m'énervait vraiment.

La brune se remémora un souvenir.

Louann : Souvent, on attachait mon sac avec celui de quelqu'un d'autre en faisant le maximum de nœuds possible. On m'as dit que je n'avais qu'à surveiller mon sac, le garder avec moi. Mais c'est pas à moi d'y faire attention, c'est aux autres de ne pas y toucher. Si quelqu'un dit ne pas vouloir subir quelques choses, pourquoi lui faire subir ?
M. Komori : Et tu sais pourquoi tu étais visée toi en particulier ?
Louann : Je ne sais pas. J'ai toujours dit que c'était par jalousie. Après je me défendais pas physiquement, je disais juste que ça me plaisait pas. Mais ça ne changeait rien.
M. Komori : Jaloux de quoi ?
Louann : J'en sais pas. Mais j'ai toujours préféré me dire qu'ils étaient jaloux de moi plutôt que de me dire qu'ils me faisaient ça par plaisir sadique. Beaucoup de gens diront que c'est rien ou que j'exagère. Mais justement, le premier truc à faire c'est d'accepter quand quelque chose ne vas pas. Et si c'est rien pour quelqu'un, il doit aussi accepter que ça peut être quelque chose pour l'autre. La sensibilité dépend de chacun.

All Out!! Un autre universWhere stories live. Discover now