Au début Joyce se débattait mais elle a vite compris que cela était inutile. Jarod et Ève la tenant bien trop fermement chacun par une de ses chevilles et la tirant de toutes leurs forces malgré les tentatives de la jeune femme à enfoncer ses ongles dans la terre ou à se raccrocher à n'importe quoi pouvant lui passer à porter de main.
Chaque cailloux, chaque branche et chaque racine lui raclant le torse la poitrine et le visage, ses longs cheveux traînant derrière elle.
Ce n'est qu'au levé du Soleil qu'ils finissent par arriver de nouveau au campement, Joyce presque totalement dans les vapes avec des dizaines de griffures et de plaies sur les mains, le visage et la gorge.
-Vous en avez mit un temps bordel!!!
-Elle était arrivée jusqu'à la route! Elle a faillit se faire renverser par une voiture...
La voix de Sean lui parvient mais de façon lointaine comme dans un rêve, sans doute parce qu'elle est comme assommée.
Ils s'arrêtent pres du corps de Rose qui n'a pas bougé d'un millimètre et lui lâchent les jambes qui tombent aussitôt lourdement sur le sol et Sean s'accroupissent face à elle. Il l'attrape par les cheveux et relève légèrement sa tête.
-Elle est à moitié crevée... Vous lui avez fait quoi?
-Rien! On l'a juste traînée jusqu'ici.
Il l'observe encore quelques secondes les yeux plissés puis la lache, sa joue s'écrase sur le sol et se relève.
Ève reprend:
-Et le gamin? T'en as fait quoi, pourquoi il est pas là?
-J'en avais marre de ses hurlements.
-Tu l'as tué?
Il hoche la tête, les bras croisés.
-T'aurais pût nous attendre!
-Me fais pas chier putain. Fallait revenir plus vite.
-Tu l'as fini comment?
-Eviscération.
Un éclair passe dans les yeux de Jarod, première réaction plus ou moins humaine qu'il a, lui d'habitude toujours aussi robotique. Ève pousse un petit ricanement:
-Pas sympa, tu sais que c'est le péché mignon de Jarod.
Sean hausse les épaules:
-Arrêtez de me casser les couilles bordel.
-Bon et le corps?
Il reste de marbre quelques secondes et soulève soudain les yeux vers le ciel, suivit des regards de Jarod et Ève.
-Putainnn!!!
-C'est ce que j'appelle du grand art, se vente Sean, un petit sourire mesquin au coin des lèvres.
Joyce à beau ne plus avoir aucune force elle doit voir. Elle doit savoir et comprendre.
Alors elle enfonce sa main valide dans le sol et se tourne dans un gémissement de douleur sur le dos, visage vers le ciel.
Et là, elle voit, malgré sa vision troublée par la fièvre et la fatigue.
Elle voit Milo, suspendu en étoile dans les hauteurs des arbres par des cordes. Le ventre ouvert et ses entrailles sortant de son abdomen comme un rideau sanguinolent.
